France : Les présidents d’université appelés à sanctionner toute « dérive » sur Israël
Un professeur d'Assas a demandé à ses élèves s’il fallait "des roquettes pour les réveiller" ; Ludivine Bantigny, universitaire de Rouen, a elle légitimé l’attaque du Hamas
La ministre de l’Enseignement supérieur Sylvie Retailleau a demandé lundi soir aux présidents d’université et directeurs d’établissements d’enseignement supérieur de « prendre toutes les mesures nécessaires » pour « veiller au respect de la loi et des principes républicains » face à des « dérives », après les attaques du Hamas contre Israël.
« Nous avons vu ces dernières heures de la part d’associations, de collectifs, parfois d’acteurs de nos établissements, des actions et des propos d’une particulière indécence », a-t-elle écrit dans cette lettre adressées aux responsables d’établissements.
« L’apologie du terrorisme, l’incitation à la haine, à la violence ou à la discrimination sont interdites par la loi et doivent être sanctionnées », poursuit-elle. « Elles ne constituent pas des idées mais des transgressions intolérables de notre cadre républicain. »
« Je veux redire la plus grande fermeté de l’État face à de telles dérives », a-t-elle ajouté.
Sylvie Retailleau rappelle donc « qu’il appartient » aux chefs d’établissement d’enseignement supérieur « de prendre toutes les mesures nécessaires afin de veiller au respect de la loi et des principes républicains », « prévenir toute situation susceptible de causer un trouble à l’ordre public » et « garantir (…) des conditions d’études et de travail en toute sérénité et en toute sécurité ».
Elle les « invite à apporter à tout manquement les sanctions disciplinaires et suites judiciaires appropriées, y compris en les signalant au Procureur de la République en application de l’article 40 ».
La ministre ajoute avoir invité le président de l’Union des étudiants juifs de France à la rencontrer dans les prochains jours « pour renforcer notre action dans la prévention et la lutte contre les actes antisémites ».
Sa lettre faisait suite à des propos choquants tenus ces dernières heures par au moins deux universitaires.
Un professeur de l’Université Paris-Panthéon-Assas a ainsi déclaré à ses élèves ce lundi, selon l’UEJF : « Vous êtes en retard, je vais faire comme la rave » ; « Il y a de l’électricité ici, c’est pas comme à Gaza » ; ou encore « Il faut des roquettes pour vous réveiller ? »
L’UEJF a ainsi demandé à la direction d’Assas son exclusion.
Selon BFMTV, Sylvie Retailleau s’est dite « furieuse » et « choquée » de ces propos.
Voici les propos tenus ce matin par un prof de @AssasUniversite :
«Vous êtes en retard, je vais faire comme la rave»
«Il y a de l’électricité ici, c’est pas comme à Gaza»
«Il faut des rockets pour vous réveiller?»
Nous demandons @AssasUniversite @sup_recherche son exclusion.
— UEJF (@uejf) October 9, 2023
Dans un autre cas, Ludivine Bantigny, historienne « du travail, des mouvements sociaux, des révolutions » exerçant à l’université de Rouen, a elle légitimé dans des termes clairs l’attaque du Hamas, qui a fait au moins 900 morts et 2 600 blessés en Israël, selon les derniers chiffres.
Décrivant Gaza comme un « camp de concentration à ciel ouvert », un argument qui pourrait être considéré comme négationniste, la militante d’extrême gauche a déclaré que « la résistance [était] non seulement légitime mais nécessaire, et qu’elle passe aussi par les armes ».
Je souhaite à cette "historienne" de l'université de Rouen de vivre un jour ce que les Israéliens vivent.
On verra ce qu'elle pense ensuite de cette résistance si elle, en tant que femme, se retrouve otage d'islamistes.
On verra après le traitement qu'ils lui feront subir si… pic.twitter.com/rz9ZIoYdqm
— Julien Bahloul (@julienbahloul) October 8, 2023
L’universitaire française, proche de la militante « indigéniste » controversée Houria Bouteldja, prévoit de tenter de se rendre en Cisjordanie en décembre – à plusieurs reprises, les autorités israéliennes ont néanmoins interdit à des militants anti-Israël d’entrer dans le pays.