France : un détenu radicalisé inculpé après une agression terroriste en prison
Cette agression relance le débat sur le bien fondé des unités de regroupement de détenus islamistes radicaux
Un détenu incarcéré dans l’unité de prévention de la radicalisation d’une prison de la région parisienne a été inculpé jeudi de tentative d’assassinat « terroriste » après la violente agression de deux surveillants le week-end dernier, a annoncé le parquet de Paris.
Condamné le 23 mars pour un voyage avorté vers les terres du jihad syrien, Bilal Taghi, 24 ans, avait frappé dimanche deux de ses gardiens de la prison d’Osny avec un couteau artisanal fabriqué avec un morceau de métal de 15 cm. Les deux blessés sont hors de danger.
Devant les enquêteurs, le détenu « a reconnu et revendiqué vouloir tuer un gardien de prison », selon une source proche du dossier.
Il a expliqué qu’ « il voulait passer à l’acte immédiatement au nom de Daech », acronyme du groupe Etat islamique, « sans attendre de sortir de prison » et « faute d’avoir pu partir en Syrie », a ajouté cette source.
Cette agression, qui apparaît comme la première action jihadiste fomentée en prison, a relancé les interrogations sur le bien fondé de ces unités de regroupement de détenus islamistes radicaux, dont l’efficacité est contestée par les syndicats pénitentiaires.
Bilal Taghi avait été condamné en mars à 5 ans de prison pour un voyage avorté vers la Syrie, dans la foulée des attentats de janvier 2015 à Paris contre l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo et un supermarché casher.
Avec sa femme, son bébé et des amis, il était parti de Trappes, une banlieue populaire de l’ouest de la région parisienne, le 17 janvier avec l’intention de rejoindre l’EI en Syrie. Leur voyage s’était arrêté dans un accident de voiture en Turquie.
Bilal Taghi a baigné dans un environnement familial imprégné par l’islam radical : ses deux frères Abdelhafid et Khalid étaient partis rallier les rangs de l’organisation jihadiste et sont probablement morts.