Funérailles des policiers tués par des terroristes arabes israéliens
Des milliers de personnes ont assisté à l'inhumation de Yazan Falah et de Shirel Aboukrat, en présence de politiciens et de responsables qui ont rendu hommage aux deux victimes
Les funérailles de Yazan Falah et de Shirel Aboukrat, les deux agents de la police des frontières qui ont été tués lors d’un attentat terroriste dimanche, ont eu lieu lundi.
Des milliers de personnes, dont des politiciens et de hauts-responsables de la police, ont assisté aux cérémonies d’inhumation de ces deux jeunes, qui n’étaient âgés que de 19 ans.
Falah a été enterré au cimetière militaire de sa ville natale de Kisra-Sumei, un village druze de Galilée.
Le ministre de la Sécurité intérieure Omer Barlev et le ministre de la Justice, Gideon Saar, étaient présents.
« Il n’y a rien de plus difficile, de plus douloureux que de se tenir devant le cercueil d’un jeune homme qui n’avait même pas 20 ans et qui a été assassiné par des terroristes extrémistes et assoiffés de sang », a commenté Sheikh Moafaq Tarif, le chef spirituel de la communauté druze en Israël.
« Reste l’image, pour ses parents et pour ses sœurs, d’un jeune homme et de son sourire captivant – un jeune homme qu’ils ne reverront plus jamais ».

« Nous sommes préparés, nous sommes prêts à nous battre contre tous nos ennemis et à les poursuivre », a dit Barlev au cours de la cérémonie.
Barlev a ajouté que Falah « a risqué sa vie tous les jours… Nous sommes ici grâce à lui et grâce à ses frères d’armes ».
« Tu as grandi et tu es devenu un camarade souriant, amical, toujours prêt à venir en aide à ceux qui en avaient besoin », a déclaré Saar. « Tout Israël, tous les citoyens sont frappés par la douleur, par le chagrin, et aucun mot ne saura réconforter cette famille plongée dans la souffrance qui te dit aujourd’hui adieu avec le cœur lourd, avec le cœur brisé. »
« Depuis que nous avons appris la nouvelle, nos vies se sont noyées dans les ténèbres et le sol s’est effondré sous nos pieds », a dit Amel, l’oncle de Falah.

« J’aurais préféré que la terre m’avale avant que ta mère ne reçoive la nouvelle, j’aurais aimé être mort à ta place », a-t-il continué. « Que vais-je dire à ta mère – à ma sœur – qui rêvait de te voir te marier ? Tu laisses dans nos cœurs une blessure qui ne cessera jamais de saigner », a-t-il poursuivi.
Falah avait insisté pour rejoindre la police des frontières même s’il était exempté de service de combat, étant le seul fils de sa mère. Il laisse derrière lui ses parents, une sœur jumelle et un demi-frère.
Les funérailles d’Aboukrat ont eu lieu peu après, au cimetière militaire de Netanya.
Sa mère, Deborah, aurait crié : « Shirel, comment ne suis-je pas parvenu à te garder en sécurité ? Je veux que tu reviennes avec moi, ma fille. Réveille-toi ! »
לוחמת מג"ב שיראל אבוקרט הובאה למנוחות, אמה זעקה: "אני רוצה את הבת שלי"https://t.co/5zG6XhUOZa@YoavBorowitz pic.twitter.com/7WmhnbMSkY
— כאן חדשות (@kann_news) March 28, 2022
Terri, sa cousine, lui a rendu hommage : « C’est dur d’accepter que c’est réel. Qu’on ne va plus jamais te revoir, qu’on ne va plus rire avec toi, qu’on ne va pas fêter la vie avec toi. Tu étais si particulière. Tu avais tant de cœur. Tu avais tant de force. Te voir nous apportait de la joie au cœur et de la fierté ».
« Comment as-tu pu être victime d’une telle sauvagerie ? », a-t-elle continué. « Tu rêvais de faire partie de la police des frontières, d’être enquêtrice dans la police. Tu as eu la chance de pouvoir réaliser au moins un de ces rêves. »
Le ministre du Tourisme Yoel Razvozov et la maire de Netanya, Miriam Fierberg, ont assisté aux funérailles.
« C’est tout simplement une tragédie horrible », a dit Fierberg.
La famille d’Aboukrat avait immigré en Israël depuis la France en 2006.
Aboukrat fréquentait le lycée Rigler à Netanya. Lundi, l’établissement a fait savoir qu’elle avait inauguré un mémorial en son honneur.

Le directeur de l’école a évoqué le choc ressenti par le personnel enseignant après avoir appris la nouvelle de la mort de la jeune fille.
« Nous ne pouvons pas le croire », a dit Ori Cohen, selon Ynet. « Shirel rêvait d’intégrer la police des frontières et elle avait été folle de joie quand elle avait appris qu’elle avait été acceptée. Elle n’a pas eu la chance de venir récupérer son diplôme au lycée. Elle était une excellente élève », a-t-il ajouté.
Lundi matin, le Premier ministre Naftali Bennett avait fait part de ses condoléances aux familles plongées dans le chagrin.
« Nos cœurs sont brisés par la mort des agents de la police des frontières Yazan Falah et Shirel Aboukrat, tombés alors qu’ils protégeaient de leur corps les civils face à des assassins. Je souhaite un rétablissement complet aux blessés et je fais ici part de mes condoléances les plus profondes aux familles », avait-il dit dans un communiqué.

« Les soldats ont combattu avec courage », a noté un communiqué émis dimanche soir par la police des frontières. « Nous partageons le chagrin des familles de nos héros Yazan et Shirel, que leurs mémoires soient bénies, qui ont défendu les citoyens de leurs corps et qui ont ainsi sauvé de nombreuses vies », a continué le communiqué qui a qualifié les deux défunts de « jeunes soldats extrêmement motivés qui ont renoncé à leur vie pour assurer la sécurité de la population d’Israël ».
Les deux terroristes auteurs de l’attaque auraient été des partisans du groupe de l’État islamique. Cet attentat à l’arme à feu a eu lieu quelques jours après une autre attaque terroriste meurtrière qui a été commise dans la ville de Beer Sheva par un homme qui aurait tenté, lui aussi, de rejoindre le groupe jihadiste – les responsables craignent par ailleurs d’autres attentats possibles inspirés par l’idéologie du groupe terroriste.
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