Gallant aurait autorisé la création de 7 yeshivot « hesder » pour les recrues ultra-orthodoxes
Davantage d'établissements haredi combinant service militaire et étude de la Torah seront donc créés, alors que la Cour Suprême a statué sur l'obligation de servir des étudiants de yeshiva
Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, aurait autorisé jeudi la création de sept nouvelles yeshivot hesder – ultra-orthodoxes -, qui permettent aux jeunes hommes pratiquants, généralement issus de la communauté sioniste religieuse, de faire un service militaire réduit combiné à l’étude de Torah.
Deux de ces yeshivot devraient être réservées à des soldats de combat.
Selon une information donnée par la Douzième chaîne jeudi, la décision de créer ce type d’établissement, plutôt rare, a été prise sur recommandation du ministère de la Défense, lequel n’a pas souhaité s’exprimer.
Elle fait suite à un arrêt très controversé de la Cour Suprême ayant statué en juin que le gouvernement devait appeler sous les drapeaux les hommes ultra-orthodoxes, contrairement à une pratique ancienne, de l’ordre de plusieurs dizaines d’années, consistant à accorder aux hommes haredim une exemption globale du service militaire.
Selon le site Internet du programme hesder, il existe aujourd’hui une soixantaine de yeshivot de ce type. La majorité d’entre elles sont conçues pour les Juifs orthodoxes non haredim. Selon les informations de la Douzième chaîne, sept d’entre elles seulement s’adressent à la population ultra-orthodoxe.
La décision de M. Gallant porterait ce nombre à 14 en un peu moins d’un an.
Depuis que les 1 000 premiers ordres de conscription ont été envoyés aux jeunes hommes ultra-orthodoxes en juillet, des manifestations ont eu lieu devant les centres de recrutement et de nombreux chefs religieux ont interdit à leurs disciples de donner suite à ces appels.
La question du service militaire des membres de la communauté ultra-orthodoxe est l’une des plus clivantes en Israël, et les innombrables tentatives du gouvernement ou du pouvoir judiciaire pour régler la question, ces dernières dizaines d’années, se sont avérées infructueuses.
Les autorités haredim, tant politiques que religieuses, résistent farouchement et manifestent contre l’appel sous les drapeaux des étudiants de yeshiva qui se consacrent à l’étude religieuse.
Nombreux sont les membres de cette communauté qui estiment que le service militaire est incompatible avec leur mode de vie et craignent une forme de sécularisation.
Les Israéliens qui s’acquittent, eux, de leurs obligations militaires estiment que ces dizaines d’années marquées par une exemption quasi-généralisée des haredim sont injustes.
Ce sentiment a gagné en ampleur depuis l’attaque du Hamas du 7 octobre et la guerre qui s’en est suivie – au titre de laquelle 287 000 réservistes ont été immédiatement rappelés, la plus importante mobilisation de toute l’histoire d’Israël.