Gallant nomme un nouveau directeur intérimaire de la Radio militaire
Le ministre de la Défense a l'intention de mettre un terme aux activités de la station ; Danny Zaken, qui a travaillé pour un média de l'armée, la dirigera pendant six mois
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.

Le ministre de la Défense Yoav Gallant a annoncé lundi qu’il avait nommé Danny Zaken, un journaliste israélien, au poste de commandant par intérim de la Radio militaire, malgré son projet de mettre un terme aux activités de la station ou de la privatiser.
Zaken, 58 ans, qui avait travaillé, dans le passé, pour la Radio militaire, est spécialiste de la diplomatie et de la Défense au quotidien financier Globes. Il a aussi occupé un certain nombre de postes de correspondant, de rédacteur et de présentateur à la station de radio publique Kol Yisrael, qui n’existe plus aujourd’hui.
Gallant a fait savoir que Zaken serait commandant de la station pour une période de six mois.
Dans un communiqué, le ministère de la Défense a fait savoir qu’un groupe de conseil serait formé dans les prochaines semaines pour « recommander les grandes lignes des activités de la station, notamment sa place sur la carte nationale des communications et pour définir les caractéristiques du poste de commandant de la station ».
Le ministère a ajouté que des membres des médias et des représentants publics formeraient le panel.
Zaken remplace à sa fonction la journaliste Galit Altstein, qui était devenue commandante intérimaire de la Radio militaire au mois d’août 2021.

Depuis plusieurs années, l’armée israélienne cherche à sortir la Radio militaire de la supervision de Tsahal et du ministère de la Défense.
Au mois de janvier 2021, le ministre de l’époque, Benny Gantz, avait annoncé un plan visant à séparer la Radio militaire et l’armée israélienne – une initiative qui était attendue depuis longtemps mais qui avait été reportée de manière répétée pour éviter une fermeture pure et simple de la station.
Le Bureau du procureur-général a indiqué que Gantz et l’armée israélienne n’avaient pas l’autorité nécessaire pour faire fermer la Radio militaire et qu’un projet de loi avancé devant la Knesset serait la meilleure méthode pour faire approuver une telle initiative.
De son côté, le ministre des Communications Shlomo Karhi a indiqué, le mois dernier, que la Radio militaire était superflue et qu’il avait l’intention de la sortir définitivement du paysage audiovisuel israélien, comme c’est le cas également de la chaîne publique Kan.
Le financement et l’exploitation par l’armée d’une station de radio avec des journalistes responsables des enquêtes sur les militaires et sur les politiciens sont considérés comme anachroniques et difficiles à défendre au niveau de l’éthique.
Le positionnement adopté par la station en tant que média n’a pour conséquent jamais été facile, fonctionnant simultanément – et parfois de façon discordante – comme une organisation d’information indépendante qui cherche à critiquer le gouvernement, ainsi que comme outil, pour les militaires israéliens, servant à couvrir l’actualité des soldats et à renforcer le narratif et le consensus national autour de Tsahal.
Les journalistes de la Radio militaire – c’est l’une des stations d’information les plus écoutées dans tout le pays – sont une combinaison de jeunes soldats et de journalistes aguerris.