Gaza : Sissi et Sánchez réaffirment leur rejet de tout déplacement des Palestiniens
"Leur expulsion serait non seulement immorale et contraire au droit international mais aurait également un effet déstabilisateur", a déclaré le dirigeant socialiste espagnol

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez ont de nouveau affirmé mercredi leur rejet total d’un déplacement de la population palestinienne de la bande de Gaza, que souhaite le président américain Donald Trump.
Lisant une déclaration devant la presse aux côtés de M. Sánchez après un entretien à Madrid, le premier acte de sa visite en Espagne, M. Sissi a souligné que les deux hommes s’étaient mis d’accord sur « la nécessité de la reconstruction de Gaza sans déplacement forcé – je le répète : sans déplacement forcé – du peuple palestinien de sa terre, à laquelle il s’accroche, et de sa patrie, qu’il ne consent pas à abandonner ».
M. Sánchez, qui se veut l’un des principaux défenseurs de la cause palestinienne au sein de l’Union européenne, a abondé dans ce sens, exprimant « le refus catégorique de l’Espagne et de son gouvernement [de donner leur approbation] au projet de transférer la population palestinienne en dehors de la bande de Gaza ».
Il a aussi déclaré « soutenir, bien évidemment », la proposition de reconstruction de la bande de Gaza sans déplacement de sa population qui sera soumise à un sommet extraordinaire de la Ligue arabe sur ce territoire palestinien que le Caire accueillera le 4 mars.
À ce sujet, M. Sissi a souhaité « l’appui de la communauté internationale » à ce plan et « son adoption par celle-ci ».
Ce sommet extraordinaire du Caire a été convoqué en réponse à la proposition de Donald Trump de placer la bande de Gaza, ravagée par quinze mois de guerre entre Israël et le groupe terroriste du Hamas, sous contrôle des États-Unis et de déplacer sa population vers l’Egypte et la Jordanie. Cette initiative du président américain a suscité un tollé dans le monde arabe et plus largement dans la communauté internationale.
« Gaza appartient aux Palestiniens et fait partie du futur État palestinien », a déclaré M. Sánchez, auquel M. Sissi a exprimé « [sa] grande admiration et [son] grand respect » pour la position de Madrid vis-à-vis de la situation au Proche-Orient.
« Leur expulsion serait non seulement immorale et contraire au droit international et aux résolutions des Nations unies mais aurait également un effet déstabilisateur au niveau régional et au niveau mondial », a poursuivi le dirigeant socialiste espagnol dans son allocution au palais de la Moncloa, le siège de la présidence du gouvernement.
Les deux hommes sont également convenus d’un nouveau partenariat stratégique pour « approfondir la coopération économique, les investissements et augmenter le volume des échanges commerciaux » entre l’Egypte et l’Espagne, a précisé M. Sissi.
La visite du président égyptien en Espagne se poursuit avec un déjeuner offert en son honneur par le roi Felipe VI.