GB : Qualifier les étudiants juifs de « pions d’Israël », un « crime de haine » ?
Cela pourrait être le cas, dit la police britannique ; David Miller, de l'université de Bristol, a mis en cause le syndicat des étudiants juifs en évoquant ses positions sionistes

JTA — Un professeur d’université britannique pourrait s’être rendu coupable de crime de haine en qualifiant les étudiants juifs de « pions » pendant une conférence, a indiqué un porte-parole de la police.
La police d’Avon et du Somerset a fait cette déclaration jeudi – ce qui est un cas inhabituel d’intervention de la police sur une question qui, selon de nombreux Britanniques, relève de la liberté universitaire.
Dans une vidéo d’une conférence intitulée « La campagne travailliste pour la liberté d’expression », tournée le 13 février, le sociologue de l’université de Bristol David Miller a approuvé « la fin du sionisme en tant qu’idéologie opérationnelle ».
Il a aussi qualifié les protestations émises par la Jewish Society, un syndicat d’étudiants juifs, entraînées par ses critiques antérieures des Juifs et d’Israël, de « preuves » de la présence « d’une réelle question d’abus ici – d’étudiants juifs sur les campus britanniques qui sont utilisés comme pions politiques par un régime étranger raciste et violent qui se prête au nettoyage ethnique ». Il avait cité le soutien apporté par la Jewish Society au sionisme.
En 2019, Miller a suggéré que les Juifs britanniques utilisaient des événements interconfessionnels avec les musulmans – notamment une préparation de soupe au poulet qui a réuni des membres des deux religions – pour renforcer l’acceptation du sionisme parmi les musulmans.
Ses propos, tenus au mois de février, ont entraîné des appels au sein de la communauté juive britannique à son licenciement.
Environ 200 universitaires du Royaume-Uni et des États-Unis, notamment le linguiste Noam Chomsky et la théoricienne du genre Judith Butler, ont signé une pétition en défense à Miller, « un spécialiste éminent ».
Jeudi, le compte Twitter officiel de l’université de Warwick a « aimé » une publication défendant Miller. Un porte-parole a indiqué que cette initiative « n’avait pas été autorisée ».
Pour sa part, l’université de Bristol a fait savoir qu’elle s’attachait à la liberté académique mais également à la lutte contre les discriminations.