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Groupes juifs US : Il faut forcer la Jordanie à extrader la terroriste de Sbarro

Ahlam Tamimi, qui a orchestré l'attentat de Jérusalem de 2001 qui a fait 15 morts, est accusée aux USA de conspiration d'assassinat contre des ressortissants américains

David est le fondateur et le rédacteur en chef du Times of Israel. Il était auparavant rédacteur en chef du Jerusalem Post et du Jerusalem Report. Il est l’auteur de « Un peu trop près de Dieu : les frissons et la panique d’une vie en Israël » (2000) et « Nature morte avec les poseurs de bombes : Israël à l’ère du terrorisme » (2004).

Ahlam Tamimi se réjouit des premières informations concernant le nombre de morts dans l'attentat de Sbarro. (Capture d'écran MEMRI)
Ahlam Tamimi se réjouit des premières informations concernant le nombre de morts dans l'attentat de Sbarro. (Capture d'écran MEMRI)

Dix-huit grandes organisations juives américaines ont appelé mardi les États-Unis à faire pression sur le roi Abdallah de Jordanie pour qu’il extrade Ahlam Tamimi, la terroriste jordanienne qui a orchestré l’attentat à la bombe contre la pizzeria Sbarro à Jérusalem en 2001, qui a fait 15 morts, dont deux ressortissants américains.

Exprimant « notre indignation collective face au refus du Royaume de Jordanie d’extrader la meurtrière de citoyens américains », les organisations ont exhorté les États-Unis à « tenir la Jordanie responsable de ses engagements au titre de son traité d’extradition avec les États-Unis et à exercer toutes les pressions nécessaires, y compris, mais pas uniquement, la récente législation gouvernementale ayant un impact significatif sur l’aide financière américaine à la Jordanie ».

La déclaration publique des organisations américaines intervient peu avant l’anniversaire de l’attentat du 9 août, qui a fait 130 blessés supplémentaires. Une autre victime, une jeune mère qui est également de nationalité américaine, est dans le coma depuis l’attentat de 2001.

Arnold et Frimet Roth, dont la fille Malki était parmi les victimes de l’attaque, et qui se battent pour que les États-Unis traduisent Tamimi en justice, ont qualifié l’annonce des organisations juives de « percée dans nos efforts pour que le cerveau du massacre de la pizzeria Sbarro du 9 août 2001, la tueuse barbare de notre fille bien-aimée Malki, soit traduite en justice ». Malki Roth, 15 ans, avait la double nationalité israélo-américaine.

Malki Roth. (Avec l’aimable autorisation de la famille Roth)

Les Roth ont fait remarquer que d’autres organisations, ainsi que des individus, « nous ont également apporté une aide active et généreuse dans cet effort de longue haleine. Nous leur sommes extrêmement reconnaissants ».

Les Roth ont rappelé que Tamimi, « la femme jordanienne impénitente et agent du Hamas qui a été condamnée en Israël pour son rôle dans le choix de la pizzeria du centre de Jérusalem comme cible de l’attentat de grande envergure », a été accusée aux États-Unis « en vertu d’une loi fédérale visant les terroristes qui tuent des Américains en dehors du territoire américain ».

Dans leur déclaration, les organisations juives américaines expriment « notre indignation collective face au refus du Royaume de Jordanie d’extrader la meurtrière de citoyens américains ». Les organisations déclarent qu’elles sont « solidaires des familles des victimes et de leur quête de justice ». Elles appellent le gouvernement américain « à tenir le Royaume de Jordanie responsable de ses engagements en vertu de son traité d’extradition avec les États-Unis et à exercer toutes les pressions nécessaires, y compris, mais sans s’y limiter, la récente législation gouvernementale ayant un impact significatif sur l’aide financière américaine à la Jordanie ». Et elles s’engagent « à joindre leurs forces à celles des familles des victimes jusqu’à ce que leur demande de voir justice rendue pour le meurtre de citoyens américains soit réalisée ».

Les 18 signataires, par ordre alphabétique, sont :

• Agudath Israel of America
• AIPAC – The American Israel Public Affairs Committee
• B’nai B’rith International
• Bnai Zion Foundation
• Coalition for Jewish Values
• Committee for Accuracy in Middle East Reporting in America
• Conference of Presidents of Major American Jewish Organizations
• Jewish Federations of North America
• National Council of Young Israel
• NCSEJ: National Coalition Supporting Eurasian Jewry
• Rabbinical Alliance of America
• Rabbinical Assembly
• Rabbinical Council of America
• Religious Zionists of America – Mizrachi
• Union of Orthodox Jewish Congregations of America
• World Jewish Congress North America
• Yeshiva University
• Zionist Organization of America.
• Agudath Israel of America
• AIPAC – The American Israel Public Affairs Committee
• B’nai B’rith International
• Bnai Zion Foundation
• Coalition for Jewish Values
• Committee for Accuracy in Middle East Reporting in America
• Conference of Presidents of Major American Jewish Organizations
• Jewish Federations of North America
• National Council of Young Israel
• NCSEJ: National Coalition Supporting Eurasian Jewry
• Rabbinical Alliance of America
• Rabbinical Assembly
• Rabbinical Council of America
• Religious Zionists of America – Mizrachi
• Union of Orthodox Jewish Congregations of America
• World Jewish Congress North America
• Yeshiva University
• Zionist Organization of America.

Les organisations juives ont fait remarquer que Tamimi « était une jeune journaliste de 21 ans qui travaillait pour une chaîne de télévision arabe palestinienne pendant l’été 2001 » lorsqu’elle a orchestré l’attentat. « Elle revendiquera plus tard le mérite de l’attentat, avouant avoir repéré l’emplacement de Sbarro… et avoir acheminé la bombe jusqu’à sa porte.

« Elle s’est vantée pour la petite histoire que deux des facteurs qui l’ont amenée à choisir la pizzeria comme cible de l’attentat à la bombe étaient la foule qui s’y rassemblait à l’heure du déjeuner et le fait qu’elle ‘savait qu’il y avait une école religieuse juive à proximité…’ Son seul regret a été, selon ses propres termes, ‘d’avoir été un peu déçue parce que j’espérais un plus grand nombre de victimes' ».

La police et les médecins entourent la scène d’un attentat suicide à la bombe à l’intérieur du restaurant Sbarro de Jérusalem, le 9 août 2001. Quinze personnes ont été tuées et 130 blessées. (AP Photo/Peter Dejong)

Tamimi a été arrêtée quelques semaines après l’attaque et jugée par un tribunal israélien, où elle a avoué toutes les charges retenues, ont indiqué les organisations. Elle a été condamnée à 16 peines de prison à vie. « Mais elle a été libérée sous condition dans le cadre d’un accord de 2011 dans lequel Israël a obtenu la libération de Gilad Shalit, retenu en otage par le Hamas pendant cinq ans », ont rappelé les organisations juives.

« Nous avons travaillé dur pour amener l’opinion publique américaine à nous soutenir », a déclaré Arnold Roth mardi. « C’est en cours. Les organisations dont nous annonçons le soutien aujourd’hui parlent publiquement et d’une seule voix dans cet extraordinaire appel à la justice pour Malki et les autres victimes de Sbarro. Il est temps de mettre fin au mépris de la Jordanie pour ses obligations légales, diplomatiques et morales de livrer Tamimi à la justice américaine ».

La déclaration des organisations américaines survient quatre semaines après que l’Associated Press a rapporté que l’administration Trump considère la rétention de l’aide à la Jordanie comme un moyen de pression pour obtenir l’extradition de Tamimi vers Washington.

L’administration Trump a déclaré qu’elle pesait « toutes les options » pour pousser la Jordanie à extrader Tamimi, qui est recherchée par les Etats-Unis pour conspiration en vue de l’utilisation d’une arme de destruction massive contre des ressortissants américains. L’accusation a été déposée sous scellés en 2013 et annoncée par le ministère de la Justice quatre ans plus tard.

Tamimi est sur la liste des terroristes recherchés par le FBI pour son rôle consistant à escorter le kamikaze de Ramallah jusqu’à la pizzeria bondée de Jérusalem où il a frappé. Ce fut l’un des attentats les plus meurtriers de la seconde Intifada palestinienne, ou soulèvement. Elle n’a exprimé aucun remord.

Tamimi vit librement en Jordanie depuis qu’Israël l’a libérée dans le cadre de l’échange de prisonniers de 2011 avec le groupe terroriste Hamas, a animé un programme télévisé, donné des conférences et fait de nombreuses apparitions publiques pour vanter les mérites de l’attentat. Les autorités jordaniennes ont rejeté les demandes américaines de la livrer, malgré le traité d’extradition conclu entre les États-Unis et la Jordanie.

La loi américaine « Further Consolidated Appropriations Act, 2020 », qui a été promulguée le 20 décembre, prévoit (section 7055) des conséquences financières pour la Jordanie si l’affaire n’est pas traitée correctement. La Jordanie a une importante population palestinienne et il n’est pas certain qu’une menace sur l’aide l’amènerait à revoir sa position.

Le roi jordanien Abdallah II, (à gauche), et la First lady américaine Melania Trump, (à droite), écoutent le président américain Donald Trump faire une déclaration à la presse avant une réunion dans le Bureau ovale de la Maison Blanche, le 25 juin 2018 à Washington. (Crédit : AFP/Brendan Smialowski)

Le mois dernier, le Département d’Etat a déclaré que des milliards de dollars d’aide étrangère à la Jordanie pourraient être utilisés comme levier pour amener les autorités jordaniennes à extrader Tamimi.

La menace est venue des réponses écrites soumises par le candidat de l’administration à la fonction d’ambassadeur en Jordanie, Henry Wooster, à la commission sénatoriale des relations étrangères en réponse aux questions posées par le sénateur Ted Cruz, un républicain du Texas.

« Les États-Unis ont de multiples options et différents types de moyens de pression pour obtenir l’extradition d’Ahlam Aref Ahmad Al-Tamimi », a écrit Wooster. « Nous continuerons à dialoguer avec les responsables jordaniens à tous les niveaux, non seulement sur cette question, mais aussi sur le traité d’extradition de manière plus générale. La générosité des États-Unis envers la Jordanie en matière de financement militaire étranger ainsi que de soutien économique et d’autres formes d’assistance est soigneusement calibrée pour protéger et faire progresser l’ensemble des intérêts américains en Jordanie et dans la région ».

À la question de savoir si l’aide à la Jordanie ferait partie de ce levier dans l’affaire Tamimi, M. Wooster a répondu : « Si cela est confirmé, j’explorerais toutes les options pour traduire Ahlam Aref Ahmad Al-Tamimi en justice, obtenir son extradition et aborder les questions plus générales liées au traité d’extradition ».

La référence à l’aide dans la réponse de Wooster était inhabituelle. Auparavant, l’administration Trump, et l’administration Obama avant elle, avaient adopté une approche discrète à l’égard de Tamimi, l’évoquant dans des conversations privées avec des responsables jordaniens, mais se gardant bien d’engager un combat public avec un des rares pays arabes qui reconnaît Israël et qui a été une source fiable d’informations de renseignement sur la région, y compris dans la Syrie voisine.

Ahlam Tamimi sur la liste des personnes les plus recherchées par le FBI. (Autorisation)

Les États-Unis sont depuis longtemps un important fournisseur d’aide à la Jordanie. Début 2018, l’administration Trump a signé avec la Jordanie un accord d’aide de 6,4 milliards de dollars sur cinq ans, qui a permis d’augmenter le montant annuel de l’aide de 275 millions de dollars pour le porter à 1,3 milliard de dollars. Ce coup de pouce « met en évidence le rôle central que joue la Jordanie en contribuant à favoriser et à préserver la stabilité régionale et soutient les objectifs des États-Unis tels que la campagne mondiale pour vaincre l’Etat islamique, la coopération antiterroriste et le développement économique », avait alors déclaré le Département d’État.

« Autant des questions comme la justice bénéficient d’un soutien public bruyant, autant les chances tendent à s’accumuler contre les personnes qui veulent que la justice soit réellement rendue dans des cas réels où elles se sentent personnellement engagées », a déclaré Roth au Times of Israel le mois dernier. « En tant que parents de Malki, l’un des enfants victimes parmi les nombreux innocents dont la vie s’est terminée dans le massacre de la pizzeria Sbarro, nous sommes trop souvent confrontés à l’obstruction et au double langage des fonctionnaires. Je n’ai aucune envie de cacher à quel point cette situation est amère et frustrante ».

« Les rapports d’aujourd’hui des responsables américains qui interpellent les Jordaniens au sujet de leur hébergement d’Ahlam Tamimi sont encourageants. Personne ne peut être sûr que cela va conduire à la justice, et encore moins nous. Mais c’est un pas en avant significatif pour mettre en lumière – et nous espérons en finir – un chapitre sombre ».

Arnold Roth participant à une réunion de la commission de surveillance du Congrès américain à Washington en 2016. (Avec l’aimable autorisation de la famille Roth)

Et Arnold Roth d’ajouter : « Ahlam Tamimi, qui a choisi Sbarro comme cible et y a apporté la bombe humaine à cause des enfants dont elle savait qu’ils seraient assassinés, n’aurait jamais dû être libérée. Et une fois libérée et de retour en Jordanie, elle n’aurait jamais dû être autorisée à devenir une célébrité adulée. Et une fois qu’elle a été célèbre, la Jordanie aurait dû sauter sur l’occasion de la livrer à son principal allié, les États-Unis. Nous attendons avec impatience le jour où elle sera traduite en justice devant un tribunal américain ».

Roth a déclaré à l’Associated Press que ses tentatives de parler aux responsables jordaniens, y compris une lettre envoyée à l’ambassadeur à Washington l’année dernière, ont été ignorées. « Les Jordaniens ont été extrêmement désagréables et peu coopératifs dans tous les domaines où nous avons essayé de les contacter », a-t-il déclaré.

M. Roth a déclaré qu’il avait commencé à enregistrer des progrès auprès des membres du Congrès américain, citant une lettre du 30 avril signée par sept députés républicains à l’ambassadeur de Jordanie demandant l’extradition de Tamimi.

« Ma femme et moi nous battons depuis février 2012 pour que les États-Unis inculpent, extradent et poursuivent cette horrible fugitive qui se vante d’avoir assassiné tant d’enfants », a-t-il déclaré.

L’explosion du restaurant Sbarro, dans le centre de Jérusalem, a eu lieu dans l’après-midi du 9 août 2001. Le terroriste a déclenché des explosifs cachés dans un étui de guitare rempli de clous. Parmi les personnes tuées, sept avaient entre 2 et 16 ans, et plusieurs ont été blessées.

Tamimi, une activiste du Hamas qui a choisi la cible et y a guidé le porteur de la bombe, a déclaré dans une interview accordée à l’AP en 2017 que les Palestiniens ont le droit de résister à la domination israélienne par tous les moyens, y compris en prenant délibérément pour cible des civils et des enfants non impliqués.

Les victimes du restaurant Sbarro. (Autorisation)

En 2017, la Haute Cour de Jordanie a décidé qu’elle ne pouvait pas être extradée vers les États-Unis, déclarant que le traité d’extradition de 1995 n’avait pas été ratifié. Tamimi a également affirmé que les États-Unis n’avaient pas le droit de l’inculper car elle avait déjà été jugée et condamnée en Israël.

Dans un rapport publié l’année dernière, les États-Unis ont insisté sur le fait que le traité d’extradition est valable dans le cas de Tamimi.

Arnold Roth a déclaré au Times of Israel en mai : « Les experts juridiques du ministère de la Justice s’accordent à dire qu’il n’y a pas de risque de ‘double incrimination' ».

Il a ajouté : « Elle a été condamnée pour des actes de meurtre sur ses propres aveux. Elle a maintenant été inculpée de différents chefs d’accusation et dans une autre juridiction ».

L’accusation portée par le ministère de la Justice contre Tamimi est celle de « conspiration d’utilisation d’une arme de destruction massive contre des ressortissants américains en dehors des États-Unis, entraînant la mort ».

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