Heurts entre soldats et Palestiniens armés près du camp de réfugiés de Jénine
Des hommes armés ont ouvert le feu sur les militaires venus procéder à une arrestation en plein jour ; trois palestiniens ont été blessés, selon le ministère de la Santé de l'AP
Les troupes israéliennes se sont heurtées à des hommes armés palestiniens dans le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie, mardi matin, au cours d’un raid matinal inhabituel dans ce secteur en proie à de fortes tensions.
Les médias palestiniens ont indiqué que les soldats effectuaient un raid dans le camp lui-même. L’armée a précisé qu’ils opéraient dans le Wadi Burqin, à proximité de l’entrée du camp de réfugiés.
Des vidéos laissent entendre des tirs. Selon les médias locaux, les militaires israéliens ont entouré l’habitation d’un Palestinien recherché afin de pouvoir procéder à son arrestation.
Le Palestinien, qui doit encore être identifié, a refusé de se rendre. Les troupes ont alors tiré des obus anti-char en direction de son domicile dans le cadre d’une tactique militaire connue sous le nom de « cocotte-minute ».
Trois Palestiniens ont été blessés pendant les échanges de coups de feu, a fait savoir le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne. L’un d’entre eux a été touché par une balle au genou et un autre a reçu un éclat d’obus dans le torse. Selon les responsables de la santé, un troisième présenterait des « hématomes ».
Les forces israéliennes ont renforcé leurs opérations en Cisjordanie suite à une vague meurtrière de terrorisme en Israël qui a fait 19 morts depuis le 22 mars. Les raids se sont concentrés dans le secteur de Jénine, de plus en plus instables, d’où plusieurs attaquants étaient originaires.
Au moins 30 Palestiniens ont été tués pendant cette même période, a fait savoir le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne. Certains ont été abattus par les soldats alors qu’ils commettaient des attentats terroristes tandis que d’autres se sont engagés dans des échanges de coups de feu violents avec les soldats. D’autres encore – comme la journaliste d’Al-Jazeera, Shireen Abu Akleh — étaient des civils.
Abu Akleh est morte lors d’affrontements entre soldats israéliens et hommes armés palestiniens à Jénine. L’armée israélienne a indiqué qu’elle n’avait pas encore été en capacité de déterminer l’auteur du tir fatal.
L’armée israélienne a annoncé, mardi matin, que cinq terroristes présumés avaient été arrêtés dans toute la Cisjordanie. Au moins deux d’entre eux étaient en possession d’armes illégales, a souligné un porte-parole de l’armée.
Les soldats israéliens s’étaient aussi violemment heurtés aux Palestiniens au cours d’un raid similaire, vendredi. L’armée israélienne avait indiqué dans un communiqué ultérieur que les troupes avaient ouvert le feu en réponse à des violences pendant un raid mené dans la ville de Kafr Dan, à proximité. Un tireur Palestinien, Amjad al-Fayyed, 17 ans, avait été tué et un autre grièvement blessé pendant ces échanges de coups de feu, selon le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne.
Des photos circulant sur les réseaux sociaux avaient montré l’adolescent portant des vêtements aux couleurs du Jihad islamique palestinien et du groupe terroriste du Hamas, ainsi que de l’aile militaire du Fatah.
Au début du mois, Noam Raz, un officier vétéran de l’unité antiterroriste d’élite Yamam, avait été tué par balle pendant une opération d’arrestation israélienne, aux abords de Jénine.