Huit ados suspectés du viol collectif présumé d’une fille de 11 ans dans le nord
La famille a accusé la police de faire traîner l'enquête, l'agression datant d'avril ; les enquêteurs affirment que la victime ne voulait pas coopérer pendant plusieurs semaines
Huit adolescents sont soupçonnés d’avoir pris part au viol collectif d’une fillette de 11 ans dans une ville du nord d’Israël.
Les suspects, qui ont entre 14 et 16 ans, ont été arrêtés au début du mois et sont désormais assignés à résidence. Sept autres mineurs ont été interrogés dans cette affaire, a déclaré la police.
L’embargo sur cette affaire a été levé par la Cour de magistrats de Nazareth mardi.
Selon des sources policières, l’agression présumée aurait eu lieu en avril. La fillette a été violée à plusieurs reprises, parfois par un suspect, et parfois par plusieurs, suppose la police.
La famille de la fille a déploré la lenteur de l’enquête, mais la police a expliqué aux médias israéliens qu’il aura fallu longtemps pour que la fillette coopère dans l’enquête.
Selon la famille, la mère de la fille a remarqué un changement de comportement drastique pendant la période des vacances de Pessah, en avril.
« Ma fille a changé du jour au lendemain. Je ne comprenais pas où été passée la gentille fille que j’avais élevée, et pourquoi elle fuyait soudainement la maison et pourquoi elle devenait si agressive quand elle demandait à sortir avec ses amis », a déclaré la mère, dont les propos ont été relayés par Ynet.
La mère a raconté que sa fille avait fugué et qu’elle l’avait retrouvée avec l’aide de la police dans un parc de la ville.
« Devant les flics, un gosse est venu vers moi et m’a dit : vous êtes sa mère ? Votre fille se fait constamment violer. »
A ce moment, elle a porté plainte à la police.
La mère a ensuite parlé aux amis de sa fille et découvert que sa fille avait été agressée à plusieurs reprises pendant trois semaines, mais n’avait pas parlé à un adulte.
Un tribunal local a ordonné de placer la fille dans un centre d’urgence, où elle a été examinée par des médecins près de deux mois après les faits.
La police a donné différentes versions des faits, indiquant aux médias israéliens que l’enquête avait été ouverte en mai après qu’un bénévole des services sociaux de la ville avait entendu des enfants parler de la situation de cette fille lors d’un programme extra-scolaire.
La fillette a été interrogée plusieurs fois, notamment par un enquêteur spécialisé dans l’interrogatoire des enfants, mais avait initialement refusé de coopérer, a fait savoir la police. Elle n’a commencé à s’exprimer qu’au début du mois de juin.
Pendant ce temps, la police a examiné le téléphone de la fille et découvert des milliers de messages de la part des assaillants et à leur attention. Dans plusieurs messages, elle affirmait avoir 15 ans.
La fille a fini par coopérer et a indiqué aux policiers où les agressions présumées ont eu lieu, notamment dans des appartements abandonnés, des parcs et des vergers voisins.
Les adolescents ont été arrêtés au début du mois de juin, soit quelques mois après les agressions présumées. Malgré la demande de la police de les maintenir en détention, la Cour des magistrats puis un tribunal du district ont ordonné de les assigner à résidence. Ils ont évoqué des aspects « problématiques » du témoignage réticent de la fille.
Le bureau du défenseur public, qui représente 6 des 8 suspects, a déclaré que les jeunes « nient avec véhémence les soupçons pesant sur eux. Ce sont des garçons normaux, sans antécédents criminels ».
L’avocate Idit Shino Amitai, qui représente la victime présumée et sa mère, a fustigé les services de police et les services sociaux qui ont attendu deux mois, jusqu’en juin, pour obtenir un examen médical, et deux mois supplémentaires pour arrêter les suspects.
« A quoi sert un examen physique après deux mois ? Toute preuve médico-légale aura eu le temps de s’évaporer », a déploré Amitai.