Israël approuve la construction de 1 936 nouveaux logements en Cisjordanie
La majorité des unités validées à diverses étapes de la planification se trouvent en dehors des "blocs" de Cisjordanie généralement acceptés
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
Le ministère de la Défense israélien a approuvé la construction de 1 936 nouveaux logements dans des implantations israéliennes en Cisjordanie.
Le Haut comité de planification de l’Administration civile israélienne a donné son aval à la construction de ces logements lors de rencontres dimanche et lundi. Celles-ci devaient se tenir la semaine dernière mais avaient été reportées en raison d’une grève.
Le nombre de logements approuvé est largement inférieur aux 3 000 annoncés par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, lorsqu’il avait évoqué ces approbations au delà de la Ligne verte, lors d’un évènement de campagne avant les primaires du Likud.
Plus précisément, 1 150 projets ont été approuvés pour la phase de dépôt et 786 pour la phase finale de validation, incluant 258 logements à Haresha, un avant-poste de Cisjordanie.
Toutefois, le nombre total de logements ayant reçu le feu vert lors de la session de deux jours était égal aux 2 084 logements qui ont été approuvés en moyenne à chacune des sessions trimestrielles en 2019.
La grande majorité des logements qui seront finalement construits à la suite des approbations de cette semaine seront situés dans des implantations éloignées en Cisjordanie, par opposition aux quelque 400 qui seront construits dans les dénommés blocs qui, selon la plupart des Israéliens, seront conservés dans tout accord de paix.
Parmi les projets en phase finale de validation, 258 logements seront construits à Haresha, un avant-poste de Cisjordanie, ce qui légalise par conséquent la communauté d’une cinquantaine de familles fondée en 1998.
Le gouvernement n’a pas pu transformer l’avant-poste illégal en une implantation pleinement reconnue depuis plus de deux décennies parce que la route d’accès à Haresha est pavée sur des terres palestiniennes privées. Cependant, le procureur général Avichai Mandelblit a soumis un avis juridique en novembre 2017 qui a autorisé l’expropriation, et le ministère de la Justice a annoncé un an plus tard qu’il prévoyait de construire un tunnel qui permettrait d’atteindre l’implantation, et ce, malgré une décision de la présidente de la Cour suprême, Esther Hayut, qui a déclaré que l’État ne pouvait pas s’appuyer sur un précédent établi par l’un de ses collègues, sur lequel Mandelblit a fondé son opinion en faveur de la légalisation de Haresha.
Un projet de 147 maisons à Mitzpe Jericho, dans la vallée du Jourdain, et un autre de 204 maisons à Shvut Rachel, près de Shiloh, dans le centre de la Cisjordanie, ont également franchi des étapes intermédiaires de planification.
Ces annonces interviennent alors que Netanyahu dirige un gouvernement intérimaire car en campagne en vue des élections législatives du 2 mars prochain.
La Paix maintenant, une organisation hostile au développement des implantations, a déploré que « bien qu’il n’ait pas de mandat clair, ce gouvernement agit comme si de rien n’était et continue de promouvoir la construction nocive et non nécessaire ».
« Netanyahu, sans autorité et sans responsabilité, approuve de plus en plus de projets de construction dans les implantations en Cisjordanie au risque de rendre encore plus compliquée la conclusion d’un accord avec les Palestiniens », a déclaré le groupe de gauche.
De son côté, le groupe Yesha a salué ces approbations : « Pour notre plus grand plaisir, la construction en Judée, en Samarie et dans la vallée du Jourdain est monnaie courante et nous sommes heureux de voir que tous les quelques mois, des plans sont avancés par la Haute Commission de planification », a déclaré le groupe dans une déclaration, faisant référence à la Cisjordanie par ses noms bibliques.
Lançant un appel à la Paix maintenant, le conseil de Yesha a ajouté qu’il « est temps pour les organisations d’extrême gauche d’accepter que les Etats-Unis ont également déclaré que les implantations (…) ne contreviennent pas au droit international et que l’application de la souveraineté israélienne [dans ces régions] est une question qui fait l’objet d’un consensus au sein de l’Etat d’Israël ».
L’AFP a contribué à cet article.