Israël aurait ciblé des installations de défense et un centre scientifique près d’Alep, en Syrie
Des habitants de la région affirment que les frappes intensives, les dernières d'une longue série depuis la chute d'Assad, ont "transformé la nuit en jour "
Les médias syriens ont rapporté jeudi en fin de journée une frappe aérienne israélienne près d’Alep, la dernière en date depuis le renversement le mois dernier du dirigeant de longue date Bashar el-Assad.
Selon la station de radio Sham FM, les frappes auraient touché une installation de défense et un centre de recherche scientifique près de la ville d’al-Safirah, à proximité d’Alep.
On ignore s’il y a eu des victimes à la suite de ces frappes.
Un habitant de la région d’al-Safirah a confié à l’AFP sous couvert d’anonymat : « Ils ont frappé des usines de défense, cinq frappes… Les frappes étaient très fortes. Le sol a tremblé, les portes et les fenêtres se sont ouvertes – les frappes les plus puissantes que j’aie jamais entendues… La nuit s’est transformée en jour ».
L’armée israélienne n’a pas commenté l’incident.
Depuis le renversement d’Assad par les rebelles islamistes, début décembre, Israël a mené des centaines de frappes sur des installations militaires syriennes, affirmant qu’elles visaient à empêcher que des armes militaires ne tombent entre des mains hostiles. Parmi les cibles visées figurent des sites d’armes chimiques, des missiles, des systèmes de défense antiaérienne et des cibles de l’armée de l’air et de la marine.
Le chef du groupe rebelle islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS), qui a dirigé le renversement du régime Assad, a déclaré le mois dernier qu’Israël n’avait « plus d’excuses » pour mener des frappes aériennes en Syrie. Plus connu sous son nom de guerre Abu Mohammed al-Julani, Ahmad al-Sharaa a affirmé que les attaques de Tsahal sur le sol syrien avaient franchi des « lignes rouges », menaçant de provoquer une escalade injustifiée dans la région.
Il a cependant également cherché à apaiser indirectement les inquiétudes israéliennes en assurant que le nouveau gouvernement syrien ne menacerait pas l’État hébreu et ne permettrait pas à l’Iran de s’implanter à nouveau en Syrie. Il a expliqué que la Syrie était épuisée par des années de guerre civile et qu’à ce stade, elle ne se laisserait pas entraîner dans des conflits susceptibles de conduire à de nouvelles destructions, mais qu’elle se consacrerait plutôt à la reconstruction du pays et à la stabilité.
Outre cette campagne aérienne massive, Israël a également pénétré dans une zone tampon contrôlée par les Nations unies (ONU) sur le plateau du Golan, quelques heures seulement après la prise de Damas par les rebelles dirigés par le HTS. L’État hébreu a toutefois déclaré n’avoir aucune intention de s’impliquer davantage dans le conflit syrien. Il a précisé que la saisie de cette zone tampon, établie en 1974, était une mesure défensive et temporaire jusqu’à ce que la sécurité soit garantie le long de la frontière.
Israël et la Syrie n’ont pas de relations diplomatiques et restent officiellement en état de guerre perpétuelle depuis la déclaration d’indépendance d’Israël en 1948.
Si la chute du régime Assad, en place depuis plus de cinquante ans, ouvre la possibilité d’une reconnaissance historique entre Israël et son voisin, elle risque également de plonger la région dans un chaos accru et de fournir un terreau fertile pour la résurgence du terrorisme.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.