Israël convoque l’envoyée espagnole, rappelle son ambassadrice suite aux critiques de Madrid
Le Premier ministre espagnol a dit avoir de "sérieux doutes" sur le respect par Israël du droit humanitaire international ; Netanyahu qualifie ces remarques de "scandaleuses"
Le ministre des Affaires étrangères Eli Cohen a annoncé jeudi qu’il rappellerait son ambassadrice à Madrid, Rodica Radian-Gordon, après que le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a déclaré avoir de « sérieux doutes » sur le fait qu’Israël respecte le droit humanitaire international dans sa guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas.
« En raison des remarques scandaleuses du Premier ministre espagnol, qui a réitéré des affirmations sans fondement, j’ai décidé de rappeler l’ambassadrice israélienne en Espagne pour consultations à Jérusalem », a expliqué le chef de la diplomatie Eli Cohen sur X (ex-Twitter).
L’ambassadrice d’Espagne en Israël, Ana Sálomon Pérez, sera également convoquée pour être réprimandée à la suite des propos de Sanchez, tenus quelques heures à peine après la revendication par le Hamas de la responsabilité d’un attentat terroriste à Jérusalem au cours duquel trois Israéliens ont été tués et six autres blessés.
Le bureau du Premier ministre a déclaré dans un communiqué que le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait « ordonné au ministre des Affaires étrangères Eli Cohen » de convoquer l’envoyée après la « remarque honteuse de Sanchez le jour où des terroristes du Hamas ont assassiné des Israéliens dans notre capitale Jérusalem ».
« Les images que nous voyons et le nombre croissant d’enfants qui meurent m’amènent à douter sérieusement qu’Israël respecte le droit humanitaire international », a-t-il déclaré aujourd’hui à la chaîne publique espagnole TVE, selon une traduction de Reuters.
Dans la même interview, Sánchez a exhorté l’Union européenne à reconnaître un État palestinien, affirmant que cela contribuerait à mettre fin au conflit actuel et à « stabiliser » la région.
« Il est évident que nous devons trouver une solution politique pour mettre fin à cette crise et cette solution passe, à mon avis, par la reconnaissance de l’État palestinien », a-t-il déclaré. Cette reconnaissance est « dans l’intérêt de l’Europe », pour « une raison morale, parce que ce que nous voyons à Gaza n’est pas acceptable ».
La guerre d’Israël contre le Hamas à Gaza a été déclenchée par l’assaut meurtrier du groupe terroriste le 7 octobre, au cours duquel des milliers de terroristes ont franchi la frontière de Gaza pour entrer en Israël, tuant plus de 1 200 personnes avec une brutalité effroyable et prenant quelque 240 otages.
En réponse, Israël a lancé une campagne aérienne suivie d’une opération terrestre, dans le but d’éliminer le groupe terroriste et de mettre fin à son règne de 16 ans dans la bande de Gaza.
Le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, a fait état de plus de 15 000 Palestiniens tués depuis le 7 octobre, pour la plupart des civils. Ces chiffres ne peuvent être vérifiés de manière indépendante et incluraient des membres du Hamas et d’autres groupes terroristes, ainsi que des civils gazaouis tués par des roquettes palestiniennes mal tirées.
L’ambassadrice d’Espagne avait déjà été convoquée par le gouvernement israélien pour une réprimande le 24 novembre à la suite d’un autre incident. Par la suite, l’ambassadeur belge a été convoqué à la suite des propos de Sánchez et de son homologue belge Alexander de Croo sur la guerre.
Les deux dirigeants sont apparus au point de passage égyptien de Rafah le premier jour du cessez-le-feu temporaire à Gaza, juste au moment où le premier groupe d’otages israéliens devait être libéré, où ils ont tenu une conférence de presse au cours de laquelle ils ont critiqué l’État juif pour les souffrances infligées aux civils palestiniens.
Sánchez avait alors déclaré que « le meurtre aveugle de civils, y compris de milliers de garçons et de filles, est totalement inacceptable ».
De Croo avait averti « qu’une opération militaire devait respecter le droit humanitaire international. Les morts de civils doivent cesser maintenant. Beaucoup trop de personnes sont mortes. La destruction de Gaza est inacceptable ».