Israël en guerre - Jour 428

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Israël ignore délibérément la construction de tunnels, et la prochaine guerre

Petit à petit, le Hamas creuse des souterrains en direction d'Israël, qui seront utilisés dans la prochaine guerre

Avi Issacharoff est notre spécialiste du Moyen Orient. Il remplit le même rôle pour Walla, premier portail d'infos en Israël. Il est régulièrement invité à la radio et à la télévision. Jusqu'en 2012, Avi était journaliste et commentateur des affaires arabes pour Haaretz. Il enseigne l'histoire palestinienne moderne à l'université de Tel Aviv et est le coauteur de la série Fauda. Né à Jérusalem , Avi est diplômé de l'université Ben Gourion et de l'université de Tel Aviv en étude du Moyen Orient. Parlant couramment l'arabe, il était le correspondant de la radio publique et a couvert le conflit israélo-palestinien, la guerre en Irak et l'actualité des pays arabes entre 2003 et 2006. Il a réalisé et monté des courts-métrages documentaires sur le Moyen Orient. En 2002, il remporte le prix du "meilleur journaliste" de la radio israélienne pour sa couverture de la deuxième Intifada. En 2004, il coécrit avec Amos Harel "La septième guerre. Comment nous avons gagné et perdu la guerre avec les Palestiniens". En 2005, le livre remporte un prix de l'Institut d'études stratégiques pour la meilleure recherche sur les questions de sécurité en Israël. En 2008, Issacharoff et Harel ont publié leur deuxième livre, "34 Jours - L'histoire de la Deuxième Guerre du Liban", qui a remporté le même prix

Un soldat de la Brigade Givati dans un tunnel de la bande de Gaza, le 23 juillet 2014. (Crédit : unité des porte-paroles de l'armée israélienne/Flash90)
Un soldat de la Brigade Givati dans un tunnel de la bande de Gaza, le 23 juillet 2014. (Crédit : unité des porte-paroles de l'armée israélienne/Flash90)

L’écriture est sur le mur. Les signes avant-coureurs de la prochaine guerre dans la bande de Gaza se renforcent. Et cette fois, aucun ministre ne pourra prétendre : « Je ne savais pas, je n’avais pas entendu, je n’avais pas vu. »

Dimanche matin, le Sunday Telegraph a rapporté que l’Iran transférait des dizaines de millions de dollars à l’aile militaire du Hamas pour l’aider à reconstruire les tunnels de Gaza qui ont été détruits lors de l’opération Bordure protectrice.

Selon des sources du renseignement citées par le journal britannique, Téhéran finance également le réapprovisionnement des stocks de roquettes des brigades Ezzedine al-Qassam, qui s’étaient épuisées lors tirs de barrage incessants sur Israël durant le conflit de l’été 2014.

Ce n’est que le plus récent des nombreux articles parus sur le sujet ces dernières semaines. Il y a quelques jours, le Commandant de la région Sud, le Général Sami Turgeman, avait déclaré dans une interview avec le quotidien en hébreu Yedioth Ahronoth que le Hamas était en train de creuser de nouveaux tunnels.

Il y a moins de deux semaines, le Times of Israel a rapporté que, selon diverses évaluations, les tunnels avaient déjà atteint la frontière entre Israël et Gaza.

Une interview du député Ofer Shelah (Yesh Atid) à Haaretz, dans laquelle il examinait les conclusions de la Commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset sur l’opération Bordure protectrice, ne peut pas non plus être ignorée. De l’avis de Shelah, l’échec principal est le manque d’une politique stratégique réaliste pour faire face au Hamas à Gaza et au Hezbollah au Nord.

Les analyses ajoutent toutes que ce n’est qu’une question de temps avant que des nouveaux affrontements ne commencent.

Rien n’a été résolu dans la bande de Gaza, au contraire, la situation économique et sociale n’a fait que se détériorer au cours des huit mois qui ont suivi la fin des combats.

Un vieil ami de Gaza, ‘A’, dont la maison a été détruite lors du dernier conflit, a déclaré la semaine dernière, lui et sa famille élargie – plus de 30 personnes – vivaient encore dans une école de l’UNRWA dans le Nord de la Bande de Gaza parce que la reconstruction de sa maison n’avait pas encore commencé.

« Il y a des matériaux de construction qui sont arrivés en provenance d’Israël, mais nous n’avons pas d’argent pour les acheter », déplore-t-il.

Les efforts considérables qu’Israël et l’Egypte déploient pour empêcher la contrebande d’armes vers Gaza, ont donné des résultats, mais le Hamas a la capacité d’improviser et de fabriquer des roquettes et des missiles antichars en utilisant toutes sortes de matériaux facilement accessibles. Certains des matériaux importants ne sont pas autorisés dans la bande de Gaza, mais il y a toujours des alternatives.

Beaucoup a été écrit sur le ciment qui avait été importé dans la bande de Gaza et de la question de savoir s’il avait été utilisé ou non pour la construction des tunnels d’attaque.

Le Hamas a apparemment réalisé que s’il utilisait le ciment pour les souterrains, Israël interdirait son importation dans la bande de Gaza et un doigt accusateur serait pointé vers le Hamas pour la non-reconstruction de Gaza. Par conséquent, selon des sources locales, le Hamas a récemment opté pour l’utilisation de bois dans la construction de certains des tunnels.

Ce n’est pas une technique nouvelle, mais elle a déjà été utilisée à côté des poutres de ciment et d’acier. Avec la diminution des livraisons de ciment et d’acier, le groupe terroriste augmente son utilisation de poutres de bois.

Toutefois, lorsque Israël a récemment remarqué l’utilisation généralisée d’un type particulier de bois pour construire les tunnels, le coordinateur des activités gouvernementales dans les Territoires (COGAT), le général Yoav Mordechai, a interdit son importation dans la bande de Gaza.

Le Hamas en a alors exigé des marchands locaux. Suite au refus de certains commerçants, quelques-uns ont été arrêtés, en particulier dans les camps de réfugiés du centre de la bande de Gaza, et leur marchandise a été confisquée.

Les tunnels que le Hamas est actuellement en train de creuser en direction d’Israël – et peut-être même en territoire israélien dans la périphérie de Gaza – seront à l’évidence utilisés dans la prochaine série de combats.

Les autorités de la Défense et les décideurs préfèrent ignorer ce phénomène plutôt que de le contenir, principalement en raison du danger d’embrasement.

Une fois de plus, c’est la stratégie erronée de maintenir le statu quo qui l’emporte. Pas de paix et pas de guerre. Mais ignorer les préparatifs de guerre ne garantissent qu’une seule chose : que la prochaine escalade, qui viendra inévitablement, sera plus pénible et plus difficile que les précédents conflits.

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