« Juifs et en colère » : à Lyon, un millier de personnes défilent contre l’antisémitisme
"Il n'y a quasiment que des juifs" dans la manifestation, a remarqué la rabbin de la synagogue libérale Keren Or à Villeurbanne, y voyant le signe de l'isolement de sa communauté
Un rassemblement contre l’antisémitisme dans le centre de Lyon a mobilisé mardi environ 1 000 personnes, selon la préfecture, dix jours après le viol à caractère antisémite d’une fille de 12 ans à Courbevoie (Hauts-de-Seine).
« On est forts, on est fiers, on est juifs et en colère », ont scandé les manifestants en remontant de la place des Jacobins à la place des Terreaux en brandissant des drapeaux aux couleurs de la République et des pancartes « juive violée, République en danger ».
Mi-juin, une enfant de 12 ans a été violée par des adolescents qui l’ont traitée de « sale juive » et menacée de mort dans cette ville de banlieue au nord-ouest de Paris.
« Ce qui est arrivé à cette petite fille, c’est une infamie », a déploré la députée Renaissance de la 13e circonscription du Rhône, Sarah Tanzilli, qui tenait en tête de cortège une banderole « non à l’antisémitisme, oui à la République ».
« L’antisémitisme et le racisme, ce ne sont pas des opinions, ce sont des délits » a-t-elle déclaré, déplorant que « certains ne cessent de souffler sur les braises ».
Dans le cortège, Nathalie Levy est venue manifester pour « montrer notre soutien en tant que juifs à l’ensemble de la communauté, en France, mais pas seulement », face à « l’antisémitisme et l’importation d’un conflit à des milliers de kilomètres ».
« Il n’y a quasiment que des juifs » dans la manifestation, a remarqué Daniela Touati, rabbin de la synagogue libérale Keren Or à Villeurbanne, y voyant le signe de l’isolement de sa communauté.
Marchant un drapeau français à la main, elle a dit avoir « peur des deux extrêmes », « à la veille d’une élection si cruciale ».
« Même si l’extrême droite ne parle pas trop de juifs, on sait très bien que ça va venir s’ils sont au pouvoir, » a-t-elle prédit.