La côte d’Ashdod a été le témoin de l’histoire d’Israël depuis Jonah
Givat Yona a toujours été considéré comme un site stratégique car la Via Maris, la voie vers la mer, passait juste en dessous
Lorsque les navires de croisière accostent à Ashdod et que les passagers débarquent pour visiter la cinquième plus grande ville d’Israël, leur premier arrêt est souvent la colline de Yona (Givat Yona).
Car c’est sur Givat Yona, aujourd’hui le lieu où l’on peut admirer une vue magnifique, que le prophète Jonas a été enterré il y a plus de deux mille ans.
Certes, la tradition situe son lieu d’enterrement aussi bien à Jaffa et en Galilée. Mais c’est seulement à Ashdod qu’un tombeau, vieux de plusieurs centaines d’années où sont inscrits les mots « Yunis le Prophète est enterré ici », a été découvert. (Malheureusement, au début des années 1960 un groupe d’habitants de Jérusalem a détruit le tombeau. Ils l’ont remplacé par une plaque qui dit : Yona (Jonas), fils d’Amitai, Prophète. Cette plaque est maintenant la caractéristique principale du front de mer ombragé).
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La colline de Yona n’est pas seulement l’un des nombreux lieux passionnants dans un Ashdod de plus en plus ouvert aux touristes. En outre, la ville compte des dizaines de sculptures impressionnantes le long de ses routes et promenades.
A 53 mètres au-dessus du niveau de la mer, Givat Yona est la plus haute colline dans toute cette bande côtière. Elle s’élève juste au-dessus de la rivière Lakis, qui se jette dans la mer Méditerranée, avec une vue sur le parc Lakis-Ashdod du Jewish National Fund’s. De là, en un jour ensoleillé, vous pouvez voir les crêtes des collines de Judée, les plaines, et, bien sûr, le littoral.
Selon l’archéologue Saar Ganor, le directeur du district de l’Autorité des Antiquités d’Israël et notre guide à Ashdod, Givat Yona a toujours été considéré comme un site stratégique. En effet, la Via Maris – l’ancienne voie de la mer – passait juste au-dessous, en suivant la ligne des dunes de sable.
La Via Maris, qui suit en gros aujourd’hui l’autoroute 4, emmenait les marchands vers le sud de Gaza et de là en Egypte mais également vers le nord vers Megiddo et Tzur (dans le Liban d’aujourd’hui), et vers l’est en passant par Israël et la Syrie et vers la Mésopotamie.
Le fait que le littoral n’ait pas une seule baie naturelle posait un grave problème pour les commerçants. Donc, les capitaines avaient l’habitude d’ancrer leurs navires au plus près de la terre, autant qu’ils le pouvaient et envoyaient de petits bateaux remplis de marchandises vers la rive.
A l’époque du Mandat, les soldats britanniques vivant dans des tentes ont campé sur les rives en dessous. Leur mission était claire : on leur a donné l’ordre d’empêcher les Juifs – les réfugiés et les survivants de l’Holocauste – de débarquer en Palestine.
Ashdod était peuplé par les Cananéens avant même que les Philistins n’arrivent mais on ne sait pas grand chose de leur histoire. Les Philistins occupèrent la région près de l’intersection d’Ad Halom qui se situe aujourd’hui au sud-est du « port », qui est connu sous le nom de Tel Ashdod. Les Israélites s’installant sur la Terre ont été incapables de conquérir Ashdod – ni aucune des autres villes des Philistins.
Les dissensions entre les deux civilisations, qui étaient proches l’une de l’autre, étaient constantes, et Ashdod est mentionné plus d’une douzaine de fois dans la Bible. Une référence de la Bible parle des géants qui vivaient à Ashdod ( « Il n’en resta qu’à Gaza, à Gath et à Asdod », Josué 11:22). Une autre référence parle du fait crucial que, après la prise de l’Arche sainte pendant la bataille, les Philistins l’apportèrent à Ashdod.
Les vestiges d’une petite forteresse ont été découverts sur la colline de Yona pendant la construction du front de mer. La forteresse date du 8e ou 9e siècle avant notre ère. Cela correspondrait à peu près à l’époque où Jonas avait été avalé par une baleine et ensuite « vomi » sur la terre ferme.
Le Struma Monument Plaza le long de la route est composé d’une sculpture de huit mètres de haut en bronze commémorant la catastrophe qui a frappé deux navires de la Seconde Guerre mondiale transportant des réfugiés juifs roumains : le Struma et le Mefkura.
Un Struma fragile a été torpillé par un navire soviétique et a coulé dans la mer Noire le 24 février 1942 et la goélette Mefkura a subi le même sort deux ans et demi plus tard.
Plus de 1 000 réfugiés en provenance de Roumanie ont été tués et seuls six d’entre eux ont survécu.
Une citadelle magnifiquement préservée (appelée Metzuda) est située sur la plage. Des taches étendues de vert et de brun entre la citadelle et la route cachent des dunes de sable. Ces dunes recouvrent Ashdod Yam (Ashdod de la mer), qui avait existé en même temps que Tel Ashdod. En effet, il y avait beaucoup de liens entre la ville balnéaire des Philistins et la ville à l’intérieur des terres, Ashdod Yam accueillant un port de commerce. Il y avait même des moments où Ashdod Yam était devenu la plus grande et la plus importante des deux colonies des Philistins.
Mais c’est pendant les époques romaine et byzantine qu’Ashdod Yam a vraiment pris son indépendance. En effet, jusqu’à la conquête musulmane d’Israël en 638, Ashdod Yam était remplie d’églises et les rues à colonnades splendides.
Appelée Kalaat El-Mina (le château du port), la citadelle atteint une hauteur de huit mètres et couvre deux dunams et demi. Elle a été construite par nul autre que le Calife Abed el Malek – qui a érigé le Dôme du Rocher à Jérusalem en 691. Comme elle a été recouverte de sable pendant des siècles et donc magnifiquement préservée, l’imagination est à peine nécessaire lorsque l’on explore son intérieur.
Kalaat El-Mina était seulement l’une des nombreuses forteresses dans la ligne défensive côtière musulmane car les Musulmans n’étaient pas connus pour leur qualité de marin. Les signaux de fumée et des balises étaient utilisés pour la communication entre les citadelles et quand elles étaient averties que les navires ennemis approchaient, les soldats des villes rejoignaient ceux de la rive pour défendre le port.
De tous leurs ennemis, les Byzantins – dont l’intention était de regagner leur empire – étaient les pires. Beaucoup de Musulmans ont été faits prisonniers pendant la bataille. Le salut est arrivé par la mer, avec les citadelles signalant la bataille qui se déroulait au large, dans l’eau, dans les ports d’Ashkelon, de Gaza, de Jaffa, d’Apollonia (Arsuf) et d’Ashdod.
Il y a huit tours dans la forteresse, la moitié d’entre elles sont rondes, les autres carrées. Les chambres entourent la cour centrale : certains experts croient que les gens dormaient dans les chambres que l’on voit sur un côté et les animaux de l’autre.
Aux 11e et 12e siècle, les Croisés ont conquis Ashdod. Ils ont occupé la citadelle jusqu’à la conquête mamelouke au 13e siècle. Ensuite, Ashdod Yam a été abandonné – et recouvert de sable. Ces jours-ci, à part les visiteurs qui explorent la citadelle, le site est régulièrement utilisé par les futurs mariés pour leurs photos précédant la cérémonie.
Des dessins aux couleurs vives bordent la promenade sous la prochaine attraction – les tombes familiales. Découvertes il y a quelques années après que Ganor a remarqué quelque chose qui dépassait du sol, les tombes familiales ont été excavées et conservées in situ. L’année dernière, après beaucoup de préparation, elles ont été ouvertes au public.
Parce qu’il est impossible de construire des grottes funéraires le long de notre côte du sud, dans les premiers temps, les pauvres étaient enterrés dans le sable. Si vous étiez un peu plus aisé, vous construisiez un mausolée familial dans les dunes. Voici deux tombes familiales. Celle qui est la plus proche de la mer remonte à l’époque romaine et dispose de trois tombes voûtées et d’une pierre qui roule, tandis que la seconde est byzantine.
Une attraction majeure d’Ashdod est le Musée de la Culture Philistin. Construit à l’origine comme un centre communautaire, le musée a ouvert ses portes il y a 20 ans, lorsque les pères de la ville ont décidé de présenter une exposition sur l’histoire d’Ashdod. Mais de toute évidence, vous ne pouvez pas mettre des milliers d’années d’histoire dans un petit bâtiment. Donc, il est devenu un musée sur la population la plus influente d’Ashdod : les Philistins.
L’an dernier, avec l’aide de l’archéologue / conservateur Galit Litani, le musée a été revitalisé. Litani a mis l’accent sur les gens qui vivaient à Ashdod et moins sur les événements historiques qui s’y sont déroulés.
Litani considère les expositions comme des spectacles, où vous prenez les découvertes – faites sur le terrain – et les transformez en une histoire accessible au public. L’histoire des Philistins commence à la fin du 13e siècle avant notre ère, où le chaos régnait dans le Moyen-Orient.
Les présentations sont vivantes, excitantes et souvent interactives. Ma préférée – et je ne veux pas vous gâcher la surprise – a à voir avec Samson.
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Ne partez pas d’Ashdod sans profiter de l’une des sept plages de la ville (malgré les panneaux effrayants qui vous expliquent quoi faire en cas de tsunami). Chacune de ces plages a reçu le « drapeau bleu » accordé aux communautés qui répondent à des critères environnementaux stricts, y compris sur la qualité des eaux de baignade et le traitement des eaux d’égout. Les installations et le stationnement sont gratuits.
Le musée, les tombes et les promenades sont accessibles en fauteuil roulant.
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