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La guerre avec Israël terminée, l’Iran passe à la répression interne contre les dissidents

Des activistes affirment que le régime affaibli a renforcé ses forces paramilitaires face aux risques de troubles internes : "Nous devons être extrêmement prudents"

Des membres des forces paramilitaires iraniennes (Basij) défilent avec des armes et des drapeaux lors d'un rassemblement anti-israélien à Téhéran, en Iran, le 10 janvier 2025. (Photo : AFP)
Des membres des forces paramilitaires iraniennes (Basij) défilent avec des armes et des drapeaux lors d'un rassemblement anti-israélien à Téhéran, en Iran, le 10 janvier 2025. (Photo : AFP)

Les autorités iraniennes passent d’un cessez-le-feu avec Israël à une intensification des mesures de sécurité intérieure dans tout le pays, avec des arrestations massives, des exécutions et des déploiements militaires, en particulier dans la région kurde rétive, ont déclaré des responsables et des activistes.

Quelques jours après le début des frappes aériennes israéliennes, le 13 juin, les forces de sécurité iraniennes ont lancé une campagne d’arrestations massives, accompagnée d’une présence accrue dans les rues, autour de points de contrôle, ont indiqué les responsables et les militants.

Une partie de l’opinion en Israël et des groupes d’opposition en exil espéraient que la campagne militaire – qui a ciblé les Gardiens de la révolution, les forces de sécurité intérieure et des sites nucléaires – déclencherait un soulèvement de masse et la chute de la République islamique.

Reuters a recueilli les témoignages de nombreux Iraniens en colère contre le gouvernement, qu’ils jugent responsable des politiques ayant conduit à l’attaque israélienne, mais aucun signe de protestation d’envergure n’a pour l’instant émergé.

Un haut responsable de la sécurité iranienne et deux autres hauts cadres au fait des questions de sécurité intérieure ont indiqué que les autorités se concentraient désormais leurs efforts sur la prévention d’éventuels troubles, en particulier dans les régions kurdes.

Les Gardiens de la révolution et les unités paramilitaires du Basij ont été placés en état d’alerte maximale, la sécurité intérieure étant désormais la priorité, a déclaré un haut responsable de la sécurité.

Des Iraniens scandent des slogans et agitent des drapeaux nationaux pour célébrer le cessez-le-feu entre l’Iran et Israël sur la place Enghlab, dans la capitale Téhéran, le 24 juin 2025. (Crédit : ATTA KENARE/AFP)

Le responsable a précisé que les autorités redoutaient des activités d’agents israéliens, de séparatistes ethniques et de l’Organisation des Moudjahidines du peuple, un groupe d’opposition en exil qui a déjà organisé des attaques à l’intérieur de l’Iran.

Les activistes à l’intérieur du pays font profil bas.

« Nous sommes extrêmement prudents en ce moment, car nous craignons que le régime utilise cette situation comme prétexte », a déclaré un militant des droits de l’homme à Téhéran, qui avait été arrêté et emprisonné lors des manifestations de masse de 2022.

Ce militant a confié qu’il connaissait des dizaines de personnes qui avaient été convoquées par les autorités et qui avaient été arrêtées ou mises en garde contre toute expression de désaccord.

Une moto du Basij, le groupe paramilitaire iranien, incendiée pendant une manifestation dénonçant la mort de Mahsa Amini, 22 ans, décédée alors qu’elle se trouvait sous la garde de la police des mœurs, à Téhéran, le 10 octobre 2022. (Crédit : AP Photo/Middle East Images)

L’association iranienne de défense des droits HRNA a déclaré lundi avoir recensé 705 arrestations pour des motifs politiques ou de sécurité depuis le début de la guerre.

De nombreuses personnes arrêtées sont accusées d’espionnage au profit d’Israël. Les médias d’État iraniens ont rapporté que trois personnes avaient été exécutées mardi à Urmia, près de la frontière turque. Selon l’organisation de défense des droits des Kurdes iraniens Hengaw, il s’agissait de trois Kurdes.

Les ministères iraniens des Affaires étrangères et de l’Intérieur n’ont pas répondu aux demandes de commentaires.

Contrôles renforcés et fouilles aux frontières

L’un des responsables informés des questions de sécurité a indiqué que des troupes avaient été déployées aux frontières du Pakistan, de l’Irak et de l’Azerbaïdjan afin de prévenir l’infiltration de groupes qu’il a qualifiés de terroristes. Un autre responsable a reconnu que des centaines de personnes avaient été arrêtées.

Les minorités kurdes et baloutches d’Iran, majoritairement sunnites, constituent depuis longtemps un foyer d’opposition au régime chiite et persanophone de Téhéran.

Les trois principales factions séparatistes kurdes iraniennes basées au Kurdistan irakien ont déclaré que certains de leurs activistes et combattants avaient été arrêtés et ont fait état de déploiements militaires et sécuritaires massifs de la part des autorités iraniennes.

Des manifestants, au lendemain de frappes de missiles lancées par les Gardiens de la révolution iraniens sur plusieurs sites de la ville, brandissent une bannière et des drapeaux kurdes devant le bureau des Nations unies à Erbil, dans la région autonome kurde d’Irak, le 16 janvier 2024. (Crédit : Safin HAMID/AFP)

Ribaz Khalili, du Parti démocratique du Kurdistan iranien (KDPI), a déclaré que les unités des gardiens de la révolution avaient été déployées dans les écoles des provinces kurdes d’Iran dans les trois jours qui ont suivi le début des frappes israéliennes et qu’elles avaient mené des perquisitions de porte-à-porte à la recherche de suspects et d’armes.

Les Gardiens de la révolution auraient également renforcé la sécurité autour de leurs casernes, évacué une zone industrielle voisine et fermé des routes principales pour acheminer des renforts vers Kermanshah et Sanandaj, deux grandes villes kurdes.

Un cadre du Parti de la vie libre du Kurdistan (PJAK), qui s’est présenté sous le nom de guerre Fatma Ahmed, a déclaré que son organisation avait recensé plus de 500 membres de l’opposition arrêtés dans les provinces kurdes depuis le début des frappes aériennes.

Fatma Ahmed et un représentant du parti kurde Komala, qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat, ont tous deux décrit la mise en place de nombreux points de contrôle dans les régions kurdes, avec des fouilles physiques systématiques, des vérifications des téléphones portables et des contrôles d’identité renforcés.

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