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La Haute Cour rejette le recours de familles endeuillées contre la libération de terroristes

Les juges ont décrété qu'ils n'avaient pas de raison d'interférer dans l'accord de cessez-le-feu qui verra la libération « d'infâmes » meurtriers ; certains proches de victimes sont prêts à accepter cette douleur pour permettre la libération des otages

Ari Fuld, qui a été poignardé à mort par un terroriste palestinien à l'extérieur d'un centre commercial de Cisjordanie le 16 septembre 2018. Son meurtrier devrait être libéré dans le cadre d'un accord sur la libération des otages détenus dans la bande de Gaza, en janvier 2025. (Facebook)
Ari Fuld, qui a été poignardé à mort par un terroriste palestinien à l'extérieur d'un centre commercial de Cisjordanie le 16 septembre 2018. Son meurtrier devrait être libéré dans le cadre d'un accord sur la libération des otages détenus dans la bande de Gaza, en janvier 2025. (Facebook)

La Haute Cour de justice a rejeté samedi une requête déposée par une organisation représentant des victimes du terrorisme contre la mise en œuvre de l’accord de libération des otages avec le Hamas, qui prévoyait en échange de libérer les prisonniers palestiniens qui ont assassiné leurs proches.

« Il s’agit de l’un de ces cas où il est clair que le champ d’action de la Cour est limité », ont déclaré les juges. « Nous sommes de tout cœur avec les familles de ceux qui ne reviendront pas [dans la première phase de l’accord], ainsi qu’avec ceux qui doivent souffrir de voir les meurtriers de leurs proches quitter leur prison ».

Alors que certaines familles de victimes du terrorisme se sont prononcées contre l’accord de cessez-le-feu, d’autres ont déclaré qu’elles étaient prêtes à supporter la douleur de voir les terroristes qui ont tué leurs proches libérés si cela permettait que les otages détenus à Gaza soient libérés.

Le recours présenté par le Choose Life Forum exigeait qu’Israël empêche la libération des prisonniers de sécurité palestiniens – un élément clé de l’accord – et, à défaut, que Tsahal soit tenu d’informer les victimes du terrorisme si leur assaillant ou celui de leur proche devait être libéré dans le cadre de l’accord tout juste signé.

Enfin, le recours demande une transparence totale concernant les prisonniers de sécurité libérés dans le cadre de l’accord et affirme que « la durée de la peine, les détails complets de l’attaque à laquelle ils ont participé et les noms des personnes assassinées et blessées » doivent être rendus public.

« Les familles endeuillées, qui ont dû endurer la terrible douleur de la perte de leurs proches, sont maintenant confrontées à un nouveau traumatisme – la libération des meurtriers de leurs proches », peut-on lire dans le recours cité par Ynet. « Recevoir la nouvelle de la libération d’un terroriste par les médias, sans préparation préalable et sans soutien émotionnel, constitue un préjudice supplémentaire pour les familles qui ont déjà été gravement touchées ».

Le cabinet de la procureure générale a informé la Haute Cour de justice samedi soir qu’il s’opposait au recours.

Le député du Likoud Avichai Boaron parle lors d’une séance plénière à la Knesset, le 11 décembre 2024. (Noam Moskowitz, cabinet du porte-parole de la Knesset)

Dans l’avis transmis à la Haute Cour, le cabinet de la procureure générale a déclaré que les affirmations contenues dans la requête « ne justifient pas une intervention judiciaire dans les décisions du gouvernement » concernant la manière dont il communique les informations sur les prisonniers de sécurité palestiniens qui seront libérés dans le cadre de l’accord à venir.

En outre, dit-il, l’armée informe déjà les victimes du terrorisme si leurs agresseurs devraient être libérés en échange des otages détenus par le Hamas à Gaza.

L’État a déclaré qu’il rejetait également la requête faite par les familles car le gouvernement a voté en faveur de la mise en œuvre de l’accord.

La Cour ne devrait pas interférer dans les décisions concernant la libération des otages, tout comme elle ne l’avait pas fait pendant la période précédant un accord antérieur de trêve et de libération des otages d’une durée d’une semaine en novembre 2023.

Néanmoins, l’avis note « la grande douleur des requérants face au plan décidé par le gouvernement pour la libération des otages, qui comprend également la libération d’infâmes terroristes ».

La liste des terroristes à libérer a été établie pendant des mois, alors que les négociations de cessez-le-feu étaient en cours, par l’administration pénitentiaire et le service de sécurité Shin Bet, a rapporté samedi la chaîne publique Kan. Les responsables ont pris en considération leurs crimes, la menace future qu’ils représentent pour la sécurité, leur âge, leur état de santé, leur rôle de leader parmi les autres prisonniers et la place symbolique qu’ils occupent dans la société palestinienne.

D’autres délibérations ont eu lieu pour déterminer quels prisonniers seraient expulsés pour vivre à l’étranger et lesquels seraient autorisés à rester à Jérusalem-Est ou en Cisjordanie. Israël a insisté sur le fait que les personnes reconnues coupables de graves attentats terroristes devaient être expulsées, de même que celles qui étaient impliquées dans la fabrication d’armes. Les personnes autorisées à rester sont des prisonniers que le Shin Bet estime pouvoir suivre et dont l’agence de sécurité pense pouvoir contrecarrer les activités terroristes potentielles à l’avenir, selon le rapport.

Samedi soir, les autorités ont informé les familles endeuillées des terroristes qui avaient tué leurs proches et devaient être libérés.

« Les parents de ma femme ont reçu un appel téléphonique ce soir : le meurtrier de leur fils va être libéré », a écrit Avichai Boaron, membre du Likud, sur le réseau social X. « Une douleur sans fin ».

Reuven Schmerling, un habitant de l’implantation d’Elkana, assassiné dans un entrepôt de la ville arabe israélienne de Kafr Qassem, le 4 octobre 2017. (Crédit : autorisation)

Eitan Fuld a, lui aussi, appris que le terroriste qui a assassiné son frère Ari en 2018 serait libéré.

« La libération du meurtrier d’Ari fait mal », a-t-il déclaré dans un communiqué. « Mon grand problème et pour nous tous est celui des prochaines victimes et des prochaines familles qui, à notre grand regret, rejoindront les familles endeuillées à cause de ce mauvais accord. »

Parmi les personnes à libérer figurent également celles qui ont envoyé les terroristes qui ont tué Dvir Sorek en 2019. Son père Yoav a déclaré à Ynet qu’il considérait l’accord signé comme une « capitulation horrible et immorale ».

Shai Schmerling, dont le père Reuven, 70 ans, a été assassiné lors d’un attentat terroriste en 2017, a déclaré à Ynet qu’il ne s’opposait pas à la libération du meurtrier de son père à Gaza, Yusef Khaled Mustafa Kamil, si cela signifiait la libération des otages.

Tsofia Palzan-Dickstein, dont les parents Yaakov et Hannah et le frère Shuv-el ont été assassinés lors d’un attentat terroriste en 2002, a déclaré que la nouvelle de la libération du terroriste qui a perpétré l’attentat « a été comme un couteau [planté] droit dans le cœur », a rapporté Ynet.

Un autre des prisonniers devant être libérés est le terroriste notoire du Fatah Zakaria Zubeidi, l’ancien commandant des Brigades des martyrs d’Al-Aqsa à Jénine. Zubeidi a été arrêté en 2019 pour avoir participé à des fusillades près de Beit El en Cisjordanie. Il serait impliqué dans de nombreuses attaques terroristes, notamment un attentat à la bombe qui a tué six personnes au cabinet de Beit Shean du parti Likud en 2002, au plus fort de la Seconde Intifada 2000-2005.

En septembre 2021, lui et cinq terroristes du Jihad islamique palestinien se sont évadés de la prison de Gilboa, au nord d’Israël. Ils ont été re-capturés quelques jours plus tard.

Le chef terroriste Zakaria Zubeidi arrive pour une audience au tribunal militaire d’Ofer, le 28 mai 2019. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

L’attentat contre la succursale du Likud a tué Ohad Avitan. Sa fille, Oshrat Barel, a déclaré à Ynet : « Le cœur se serre, l’estomac se retourne – et en même temps, c’est la bonne chose à faire. C’est le prix lourd et juste à payer pour la libération des otages. Si je le pouvais, j’ouvrirais les portes de la prison de mes propres mains, je les libérerais et je leur cracherais au visage, afin de ramener les otages chez eux ».

L’accord de cessez-le-feu et de libération des otages, signé à Doha tôt vendredi et ratifié par Israël tôt le lendemain, stipule que le Hamas est tenu de fournir les noms des otages au moins 24 heures avant leur libération.

Les trois premiers otages à être libérés dimanche seront des femmes civiles figurant sur la liste des 33 otages devant être libérés au cours de la première phase de 42 jours de l’accord entre Israël et le Hamas. Il s’agit de Romi Gonen, Emily Damari et Doron Steinbrecher .

Les prisonniers palestiniens qui seront libérés en échange des trois otages ne le seront pas avant que les premiers otages soient arrivés en Israël. Quelque 95 prisonniers doivent être libérés en échange des trois Israéliennes.

En échange des 33 otages, Israël remettra, à la fin de la première phase, jusqu’à 1 904 prisonniers et détenus palestiniens, dont plusieurs purgent des peines de prison à perpétuité pour des attentats et des meurtres meurtriers.

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