La high-tech israélienne lève 1,6 Mds de $, premier signe de reprise après la guerre
Les données d'IVC-LeumiTech montrent que la collecte de fonds a augmenté au cours des trois premiers mois de 2024, après la sécheresse des premiers mois du conflit
Sharon Wrobel est journaliste spécialisée dans les technologies pour le Times of Israel.
Les start-ups du secteur de la tech israélienne ont récolté un total de 1,6 milliard de dollars auprès des investisseurs au cours des trois premiers mois de l’année, ce qui marque un premier signe de reprise après la crise de collecte de fonds provoquée par le déclenchement de la guerre entre Israël et le Hamas, selon un article compilé par le centre de recherche IVC et LeumiTech, une branche de la Bank Leumi spécialisée dans les entreprises du secteur de la tech.
Les capitaux levés par les entreprises technologiques israéliennes ont augmenté de 10 % au cours du premier trimestre 2024 par rapport au trimestre précédent, au cours duquel 1,45 milliard de dollars avaient été obtenus, la guerre ayant entraîné une chute brutale des investissements.
Les données préliminaires présentées dans le rapport IVC-LeumiTech montrent toutefois que la collecte de fonds au cours des trois premiers mois de l’année était encore en baisse de 10 % par rapport au volume de capitaux levés au cours de la même période de l’année précédente.
« Malgré l’instabilité intérieure provoquée par les combats en cours et les conditions macroéconomiques complexes, nous constatons que la tendance à la stabilisation de l’industrie se poursuit en 2024 », a indiqué Maya Eisen-Zafrir, PDG de LeumiTech. « Le secteur de la high-tech israélienne tient bon et montre des signes encourageants de reprise. »
L’armée israélienne a mobilisé des centaines de milliers de soldats de réserve au début de la guerre, dont certains portent toujours l’uniforme après près de six mois de combats. L’absence de personnel dans le secteur technologique, moteur de croissance de l’économie israélienne, a nui aux activités quotidiennes des startups, ainsi qu’à leur capacité à attirer des investisseurs étrangers et à lever des fonds.
La guerre a frappé l’industrie technologique israélienne à la fin d’une année de crise au cours de laquelle elle avait déjà dû faire face à un ralentissement mondial du financement par capital-risque, et à l’incertitude politique locale liée au projet de refonte du système judiciaire proposé par le gouvernement, lequel menaçait d’éroder la confiance des investisseurs (et qui a, pour le moment, été mis de côté).
Le nombre de transactions enregistrées au cours de la période janvier-mars a augmenté de 35 % par rapport au trimestre précédent, pour atteindre 105, après avoir montré des baisses trimestrielles consécutives depuis le début de 2022, selon l’article. Le flux de transactions au cours du trimestre rapporté a diminué d’environ 9 % par rapport au premier trimestre 2023, au cours duquel 115 transactions ont été enregistrées.
« Après trois trimestres consécutifs de baisse du volume et du nombre d’opérations de levée de fonds par les entreprises technologiques israéliennes, les chiffres du premier trimestre 2024 sont étonnamment positifs », a déclaré le PDG de l’IVC, Ben Klein.
Les combats en cours n’ont pas dissuadé les étrangers d’investir dans les startups israéliennes, puisque leur participation aux investissements a augmenté au premier trimestre avec un total de 316, contre 281 au trimestre précédent, selon le rapport. Les investisseurs locaux ont participé à 259 investissements, contre 202 au quatrième trimestre 2023.
Les grandes transactions ont dominé la collecte de fonds au premier trimestre avec six transactions de plus de 100 millions de dollars totalisant 752 millions de dollars, représentant environ 47 % du total. Les start-ups du cyber-espace ont décroché 620 millions de dollars de fonds, soit 38 % du total des capitaux levés.
Le nombre de financements de démarrage ou d’amorçage a augmenté pour la première fois au cours du premier trimestre de l’année, alors que la tendance était à la baisse depuis le début de l’année 2022, ce qui témoigne de la confiance des investisseurs dans les nouvelles entreprises et leur capacité à se développer, a précisé le rapport.
« Nous sommes heureux de constater la croissance du nombre de transactions parmi les jeunes entreprises, ce qui est une marque de confiance notable des investisseurs à l’égard des entrepreneurs israéliens », a ajouté Eisen-Zafrir. « Pour ce qui est de l’avenir, en supposant, bien sûr, qu’aucun scénario géopolitique ou macroéconomique extrême ne se matérialise, nous avons bon espoir que la reprise se poursuive également au prochain trimestre. »