La LICRA organise ses 3e « Journées des Justes » au Chambon-sur-Lignon
L’évènement sera organisé les 30 et 31 mai dans la commune dont les habitants ont été reconnus collectivement comme « Justes parmi les nations »
Seules deux communes peuvent se prévaloir d’avoir reçu collectivement le titre de « Justes parmi les nations ». Celle de Nieuwlande, aux Pays-Bas, et celle de Chambon-sur-Lignon, en Haute-Loire.
C’est dans cette ville de Chambon-sur-Lignon, 2251 habitants, située entre Le Puy-en-Velay et Valence, que seront organisées par la LICRA les troisième « Journées des Justes » les 30 et 31 mai prochains. Cette année, l’évènement aura pour problématique : « 75 ans après la Shoah, qu’est-ce qu’être Juste aujourd’hui ? » Le programme complet est disponible sur le site de la LICRA.
Trois tables rondes seront organisées lors de l’évènement, à la maison des Bretchs. La première aura pour thème « La diffusion ou l’essaimage du concept de Juste en dehors du monde juif », à laquelle participeront notamment les historiens Marcel Kabanda et Yves Ternon et le philosophe Philippe Merlier.
La deuxième sera animée par Abraham Bengio, et réunira les historiens Tal Bruttmann, Patrick Cabanel et Aziza Gril-Mariotte, le journaliste Robert Guinot, la sociologue Nathalie Heinich et Dominique Vidaud, directeur de la Maison d’Izieu.
La troisième aura pour sujet « Être juste aujourd’hui, est-ce pratiquer l’hospitalité inconditionnelle ? ».
Un bal-concert klezmer animé par les Marx Sisters clôturera l’évènement.
Ces journées seront précédées d’une autre, une « Journée des Jeunes », à l’intention d’adolescents de la région. Ils participeront notamment à un atelier sur la notion de « Justes ».
Depuis 1927, la LICRA lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations, notamment en « intervenant auprès des pouvoirs publics, en alertant l’opinion et les médias, en apportant aide et soutien aux victimes, en participant à l’éducation citoyenne de la jeunesse », avance le site de l’association. Elle est présidée par l’avocat Mario Stasi.
Chambon-sur-Lignon – et les villages environnants – ont reçu le titre de « Justes parmi les nations » du gouvernement israélien en 1990 pour avoir sauvé environ 5 000 Juifs pendant la guerre. Depuis cette date, un jardin et une stèle rendent hommage à la région du Chambon au mémorial de Yad Vashem, à Jérusalem. Depuis 2006, la commune est jumelée avec celle de Meitar, située au nord-est de Beer-Sheva, en Israël.
La commune a notamment caché le futur mathématicien Alexandre Grothendieck et l’écrivain André Chouraqui. C’est également dans cette commune qu’est venu Albert Camus en 1942-1943 pour y faire soigner tuberculose. Il y a écrit le livre Le Malentendu et travaillé sur La Peste et L’Homme révolté. Un lieu de mémoire commémorant l’acte d’héroïsme des habitants de l’époque a été inauguré dans la commune en 2013.