La phoquesse Yulia aurait été aperçue sur le rivage de Gaza pour la première fois
Les forces de sécurité israéliennes ont dit avoir été informées de l'arrivée du mammifère marin, notant que le COGAT avait publié des instructions sur la manière de gérer l'animal
Le ministère de l’Agriculture placé sous l’autorité du Hamas à Gaza a fait savoir, mercredi, qu’un phoque était arrivé sur le rivage de l’enclave côtière avant de retourner peu après dans la mer. Ce serait la première fois que la célèbre phoquesse « Yulia » est aperçue dans la bande.
Le département de la pêche, au sein du ministère, a déclaré avoir donné pour instruction aux pêcheurs de ne pas toucher le mammifère marin.
Mercredi également, la chaîne publique Kan a cité des sources de sécurité israéliennes selon lesquelles elles avaient été informées par des personnalités non-identifiées du Hamas de la venue au sein de l’enclave de Yulia, après plusieurs semaines passées par l’animal sur les plages israéliennes.
La chaîne a aussi noté que le Bureau assurant la liaison militaire avec les Palestiniens, le COGAT, avait publié des instructions, la semaine dernière, sur la manière dont les Gazaouis devaient réagir si la phoquesse devait se montrer.
Parmi ces instructions, la nécessité de ne pas trop s’approcher de Yulia, l’animal craignant les êtres humains ; l’obligation de prendre des photos et des vidéos sans flash et celle de conserver les chiens à bonne distance.
Alors que plusieurs journalistes israéliens ont partagé, sur les réseaux sociaux, la photo d’un phoque qui serait Yulia, le site d’information Ynet a fait savoir que le cliché présentait un autre phoque et qu’il datait de 2019, ajoutant qu’aucune photo de Yulia ayant été prise lors de son escapade à Gaza ne circulait officiellement.
Yulia – c’est le nom qui lui avait été donné par le petit garçon qui l’avait découverte pour la première fois – était arrivée sur la plage de Jaffa en date du 12 mai.
Elle avait rapidement fait l’objet d’une surveillance de 24 heures sur 24 de la part des journalistes et de l’Autorité israélienne de la nature et des parcs, qui avait envoyé ses bénévoles l’observer en permanence et s’assurer que les gens qui s’étaient rassemblés depuis son arrivée pour l’apercevoir ne la dérangeaient pas.
Yulia, qui appartient à une espèce de phoque en péril, le phoque moine, avait été vue pour la dernière fois en Israël dans la journée de jeudi, dans la région de Sharon.
Il ne reste que 600 à 700 phoques moines dans le monde, selon l’Administration nationale océanique et atmosphérique américaine, même si d’autres estimations font état d’un nombre encore plus bas. L’espèce est catégorisée comme espèce en danger d’extinction.
Yulia était apathique et elle tremblait quand elle était arrivée sur les rivages d’Israël et les experts s’étaient inquiétés de ce qu’elle soit malade. Mais lorsque les chercheurs turcs de l’IUCN (Union internationale pour la Conservation de la nature) avaient reçu des images de la phoquesse, ils avaient vu en elle un phoque-moine qu’ils connaissaient déjà, « Tugra », connue pour nager sur de très longues distances et pour dormir pendant de très longues heures. Elle a plus de vingt ans et elle est connue pour ses longs déplacements. Elle a notamment été aperçue en Grèce et en Turquie.
Elle portait d’importantes cicatrices de morsure à deux endroits du corps et elle perdait son poil – un processus qui réclame beaucoup d’énergie.
Guy Levian, de l’Autorité de la nature et des parcs, avait indiqué que c’était la première fois qu’un phoque-moine de méditerranée était observé en train de se reposer sur une plage en Israël. En 2010, un phoque avait été aperçu pour la toute première fois nageant dans les vagues aux abords d’une plage à Herzliya, mais il n’avait pas rejoint la rive.