La Pologne finance le groupe d’un étudiant ayant tenu des propos antisémites
Le site web de Konrad Smuniewski, qui a été suspendu de l'Université de Varsovie pour discours haineux, va recevoir une subvention de 50 000 dollars du gouvernement

VARSOVIE, Pologne (JTA) – Le gouvernement polonais va donner 50 000 dollars à une organisation nationaliste dirigée par un étudiant qui a pourtant été suspendu de l’Université de Varsovie en partie pour des discours de haine contre les Juifs.
Le site web Nowy Ład (ou Nowy Order) de Konrad Smuniewski recevra la subvention dans le cadre des fonds annuels du gouvernement destinés aux organisations non gouvernementales.
En 2016, Smuniewski a suscité la controverse pour avoir traité les Juifs de « communistes » et de « bolcheviks » lors d’une fête de Hanoukka à laquelle participait le grand rabbin de Pologne. Il a également écrit sur Facebook que dans le judaïsme, il y a « du racisme, de la xénophobie, de la haine. »
Il y a un an, il a été suspendu de l’université après avoir utilisé des mots offensants pour les personnes LGBT et proposé que les Juifs soient chassés de Pologne lors d’un rassemblement.
Le site web de Smuniewski a reçu l’argent pour « développer des organisations locales de surveillance et des médias civiques ». Ce site conservateur s’élève contre le libéralisme, critique les personnes LGBTQ, la gauche et l’Occident. Ses auteurs sont associés à des organisations nationalistes.
Une autre organisation qui a reçu le soutien du gouvernement polonais est l’Association de la Marche de l’Indépendance, qui organise une grande marche nationaliste dans les rues de Varsovie chaque année le 11 novembre.
Robert Bąkiewicz, un des leaders du mouvement d’opposition aux demandes de restitution de la Shoah aux héritiers juifs, est associé à l’organisation.
« Ces subventions vont bien au-delà du simple abus de fonds publics et constituent un soutien actif aux pourvoyeurs d’antisémitisme », a déclaré le grand rabbin polonais Michael Schudrich à la Jewish Telegraphic Agency. Faisant référence à l’institut gouvernemental qui distribue les fonds, il a déclaré : « L’Institut national de la liberté devrait changer son nom en Institut national de la liberté de la haine ».