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La Suisse veut mieux surveiller le financement octroyé aux groupes palestiniens

Les législateurs ont adopté une loi bloquant le financement des groupes impliqués dans des incitations antisémites ou soutenant le boycott d'Israël

Le ministre suisse des Affaires étrangères, Didier Burkhalter, le 11 avril 2016. (Crédit : Alexander Nemenov/AFP)
Le ministre suisse des Affaires étrangères, Didier Burkhalter, le 11 avril 2016. (Crédit : Alexander Nemenov/AFP)

Le ministre des Affaires étrangères suisse a promis de renforcer la supervision par son ministère des fonds octroyés aux groupes palestiniens après que les législateurs ont adopté des motions critiques à ce sujet.

Didier Burkhalter a fait cette promesse durant un débat survenu au sein du Sénat suisse mardi, après l’adoption par la Chambre haute fédérale de certaines dispositions d’une motion passée devant la Chambre basse au début de la semaine, a annoncé la station de radio suisse RFJ.

« Nous allons prendre une série de mesures » pour empêcher l’utilisation des fonds suisses pour des activités considérées comme propices à inciter la haine contre les Juifs et Israël, a déclaré Burkhalter. Les contrats sur la coopération avec des organisations non-gouvernementales seront réexaminés et contiendront des stipulations plus explicites et la révision des « risques politiques » sera renforcée et détaillée dans un rapport adressé au gouvernement fédéral, a-t-il ajouté.

Le gouvernement suisse aura un rôle plus actif dans la supervision de la dépense des fonds sur le terrain au niveau mondial « et plus particulièrement au Moyen Orient où le risque d’abus est élevé », aurait dit le ministre.

Même si Burkhalter a reconnu que les termes actuels de financement d’un certain nombre d’ONG palestiniennes et israéliennes devaient être réexaminés, il a souligné que « la Suisse ne soutient en aucune manière les organisations incitant à la haine et à l’antisémitisme, ou les organisations associées au mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions) contre Israël. »

Capture d'écran du documentaire allemand "Élus et exclus  - la haine des juifs en Europe". Le pasasge montre une manifestation du BDS à Paris. (Crédit : autorisation)
Capture d’écran du documentaire allemand « Élus et exclus – la haine des juifs en Europe ». Le pasasge montre une manifestation du BDS à Paris. (Crédit : autorisation)

La motion réclamant une « meilleure supervision du financement des ONG au Moyen Orient » adoptée par le Sénat est une version plus douce de la motion approuvée en début de semaine par la Chambre basse, a indiqué RFJ. Elle a omis la référence explicite au rejet de BDS, qui était présente dans le texte de la Chambre basse.

Selon l’organisation NGO Monitor, basée en Israël et qui examine les financements des ONG considérées comme hostiles à l’Etat juif et à certaines des politiques de son gouvernement, ce vote à la Chambre basse représente la toute première fois qu’un pays européen adopte une législation mettant un terme au financement d’ONG qui véhiculent des discours d’incitations à la violence et à la haine, ciblant spécifiquement l’antisémitisme.

Le ministère des Affaires étrangères a dans le passé refusé de réviser ou même de dévoiler des informations concernant le financement d’organisations dont les activités se consacrent au conflit israélo-palestinien et à Israël.

C’est Christian Imark, législateur de la Chambre basse, qui a proposé la résolution originale. Les reportages réalisés par Dominik Feusi, journaliste de Beisler Zeitung, ont été déterminants pour placer cette question au cœur des débats en Suisse, a affirmé NGO Monitor.

Samedi, le ministère des Affaires étrangères a indiqué avoir lancé un audit du Secrétariat de droit international humanitaire et des droits de l’Homme, premier mécanisme de financement utilisé par la Suisse, avec le Danemark, la Suède et les Pays-Bas.

Le Secrétariat a versé plus de 14 millions de dollars à des ONG entre 2014 et 2016, dont 7,3 millions de dollars de financement de base attribués des associations impliquées dans des campagnes BDS contre Israël, selon NGO Monitor.

Plus précisément, 15 des 24 bénéficiaires de base et 11 des 20 bénéficiaires de subventions venues soutenir des projets dans cette période étaient des soutiens du BDS, a annoncé le groupe dans une déclaration mardi.

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