L’armée annonce la fin du raid dans l’hôpital Kamal Adwan, dans le nord de Gaza
Tsahal a fait savoir que 240 personnes ont été arrêtées ; elles sont actuellement interrogées par des enquêteurs de l'unité 104 et par le Shin Bet
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.

L’armée israélienne a annoncé qu’elle avait terminé son opération contre le groupe terroriste palestinien du Hamas à l’hôpital Kamal Adwan, au nord de Gaza, et dans ses environs. 240 terroristes présumés ont été arrêtés, y-compris le directeur de l’hôpital et 15 autres opérateurs du Hamas qui avaient pris part au pogrom du 7 octobre 2023.
Tsahal avait déclaré disposer d’informations laissant entendre que l’hôpital redevenait un bastion du Hamas et un asile pour les terroristes, malgré les appels répétés « à ne pas permettre aux hommes armés d’utiliser les hôpitaux à des fins militaires ».
L’opération a été menée par la 162e division, avec plusieurs unités.
Au début du raid, les troupes de la 401e brigade du Corps Blindé Mécanisé ont encerclé l’hôpital. Les soldats ont arrêté plusieurs membres de groupes terroristes et ils ont tué d’autres hommes armés.
Les membres de l’unité commando Shayetet 13 de la marine israélienne, ont ensuite mené des « activités de précision » à l’intérieur de l’hôpital. À cette occasion, ils ont localisé et saisi des armes, notamment des grenades, des armes de poing, des munitions et d’autres équipements militaires, a noté Tsahal.
Plus de 240 terroristes du Hamas, du Jihad islamique palestinien et d’autres personnes soupçonnées d’appartenir à des groupes terroristes ont été arrêtés au cours de l’opération, selon l’armée.
Les militaires ont précisé que certains de ces terroristes « ont tenté de se faire passer pour des patients et pour le personnel soignant, et d’autres ont essayé de s’enfuir à bord d’ambulances ».
Parmi les personnes appréhendées figure le directeur de Kamal Adwan, Hussam Abu Safiya, qui est soupçonné d’être membre du Hamas.
Le ministère de la Santé, placé sous l’autorité du Hamas, avait annoncé qu’Abu Safiya avait été arrêté, mais une déclaration publiée sur son compte Instagram a déclaré : « Tout ce qui circule à propos de l’arrestation du Dr. Hussam Abu Safiya est de l’infox », ajoutant que « Dieu merci, il va bien, mais les communications et le réseau sont très mauvais ».
Au moins 15 des personnes arrêtées dans le secteur de l’hôpital avaient pris part au pogrom du 7 octobre, selon l’armée. Plusieurs membres des forces d’ingénierie et des unités antichars du Hamas ont également été placés en détention au cours de l’opération.

Les suspects ont été interrogés par des enquêteurs de l’unité 504 du Directorat des Renseignements militaires de Tsahal, et par des employés de l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet. Tsahal a expliqué qu’un grand nombre d’entre eux ont admis devant les enquêteurs qu’ils avaient participé à des « activités terroristes » dans la zone de l’hôpital.
Au cours de l’opération, les militaires ont noté que les hommes armés avaient lancé des RPG (lance-roquettes individuels) et des projectiles antichars en direction des troupes, à partir d’une zone proche de l’hôpital. Ils ont aussi essayé de commettre d’autres attaques.
Les troupes israéliennes n’ont pas été blessées et les auteurs des attaques ont été éliminés.
L’armée israélienne a précisé que les membres d’une cellule de terroristes qui tentaient de prendre la fuite ont été tués lors d’une frappe au drone.

Avant de lancer son raid, Tsahal avait permis l’évacuation de 350 patients, soignants et autres personnels vers d’autres hôpitaux, un effort qui avait été coordonné par le Coordinateur des activités gouvernementales dans les Territoires palestiniens (COGAT), l’organe du ministère de la Défense israélien supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens.
Au cours des semaines qui avaient précédé l’opération, « des dizaines de milliers de litres de carburant, de nourriture et de fournitures médicales permettant d’assurer le fonctionnement essentiel de l’hôpital » avaient été livrés à Kamal Adwan.
Au cours du raid lui-même, Tsahal a noté que 95 autres patients, soignants et autres employés avaient été évacués de Kamal Adwan et confiés aux soins de l’hôpital indonésien voisin, où 5 000 litres de carburant, deux groupes électrogènes et du matériel médical ont été livrés « pour maintenir et faire fonctionner les systèmes déterminants de l’hôpital ».
Des centaines de civils palestiniens ont également quitté la zone de l’hôpital « par les itinéraires d’évacuation qui ont été définis », a précisé l’armée.

La dernière opération menée par les soldats à Kamal Adwan avait eu lieu à la fin du mois d’octobre, avec l’arrestation de dizaines de terroristes et la saisie d’armes et d’infrastructures qui avaient été démolies.
À l’époque, l’armée avait diffusé des images de l’interrogatoire d’un individu placé en détention. Il s’était présenté comme un chauffeur et un auxiliaire médical de l’hôpital Kamal Adwan et de l’hôpital Al-Ahli, à Gaza City.
Dans cette séquence, il avait affirmé que le Hamas utilisait les ambulances de l’hôpital pour déplacer ses opérateurs.
« Des terroristes du Hamas sont présents. Ils sont dans les cours, ils sont aux portes des bâtiments, ils sont dans les bureaux », avait-il déclaré lorsqu’il avait été interrogé sur les opérations menées par le groupe terroriste à Kamal Adwan et à ses alentours.

« Ils utilisent des ambulances pour transporter leurs hommes armés blessés et pour les emmener en mission », avait-il ajouté. « Ils n’utilisent pas ces ambulances au profit des civils. »
« Nous, les habitants du nord de la bande de Gaza, on en a assez de cette situation », avait-il poursuivi. « On en a assez ; ils [le Hamas] sont postés dans les hôpitaux, dans les écoles. »
Le Hamas a lancé des attaques depuis les hôpitaux tout au long de la guerre – y dissimulant même périodiquement certains des otages israéliens qui avaient été kidnappés lors du pogrom du 7 octobre. Le droit international interdit généralement de prendre pour cible les hôpitaux en temps de guerre, mais les hôpitaux peuvent perdre cette protection s’ils sont utilisés à des fins militaires.
Depuis le mois d’octobre, Israël a intensifié ses opérations terrestres et aériennes dans le nord de la bande de Gaza, déclarant que son objectif est d’empêcher le Hamas de relever la tête dans la région.
Israël avait ordonné aux civils d’évacuer la zone alors qu’il se préparait à entrer dans Gaza, en octobre 2023 en réponse au massacre commis par le Hamas – des milliers de terroristes avaient pris d’assaut le sud d’Israël, tuant plus de 1200 personnes. 251 personnes avaient par ailleurs été kidnappées dans le sud d’Israël et prises en otage au sein de l’enclave côtière.