Le Cabinet va discuter des 164 M de NIS pour financer les étudiants en yeshiva
La proposition inclurait une réduction budgétaire générale pour financer la mesure réclamée par les partis haredim ; Lapid a qualifié ce gouvernement "de sans cœur"

Le cabinet devrait discuter dimanche d’une proposition visant à allouer 164,5 millions de shekels supplémentaires pour financer l’augmentation des allocations aux étudiants en yeshiva, en la finançant par une réduction générale dans tous les ministères.
Cette somme s’ajouterait aux fonds discrétionnaires inclus dans le budget pour augmenter les allocations des hommes haredim qui étudient des textes religieux à plein-temps mais ne travaillent et ne font pas leur service militaire.
Cette mesure – ajoutée à l’ordre du jour de la réunion du cabinet tard dans la nuit de samedi à dimanche – est réclamée depuis longtemps par les partis de la coalition ultra-orthodoxe, qui estiment que les avantages accrus garantis à leur communauté par le récent budget de l’État ne sont pas suffisants.
De récents articles de la presse israélienne ont indiqué que le gouvernement avait réfléchi à la manière d’approuver la mesure tout en n’augmentant pas le budget global et en évitant les réactions négatives de l’opinion publique. La semaine dernière, le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a annoncé vouloir détourner des fonds à hauteur de dizaines de millions de shekels qui avaient été alloués au développement économique des communautés arabes pour couvrir, à la place, les coûts entraînés par le versement de nouvelles allocations aux étudiants à plein-temps en yeshiva, de l’argent qui avait été demandé par les partis ultra-orthodoxes.
Selon la nouvelle proposition, approuvée samedi soir par Smotrich, 79 millions de shekels seront alloués pour augmenter le soutien de l’État aux institutions haredim d’étude de la Torah ; 51 millions de shekels serviront à augmenter leur nombre d’étudiants ; 15 millions de shekels seront utilisés pour financer des études par des non-Israéliens dans ces institutions ; et 19,5 millions de shekels financeront des institutions religieuses non-haredim, notamment des institutions pour filles, des institutions situées à proximité de la Bande de Gaza et celles qui encouragent le service militaire.
La proposition porterait le budget 2023 des institutions d’enseignement de la Torah à 1,089 milliard de shekels.

Le chef de l’opposition Yaïr Lapid a rapidement critiqué la proposition, tweetant que « c’est un gouvernement qui n’a pas de cœur » – une référence probable au pacemaker que le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’est fait implanté il y a une semaine suite à des problèmes cardiaques qui, selon les médecins, ont mis sa vie en danger.
« Lorsque nous avons demandé au gouvernement d’empêcher la réduction des heures d’enseignement spécialisé pour les enfants en situation de handicap, il nous a répondu qu’il n’y avait pas d’argent. Et ce soir, ils ont annoncé qu’ils allaient réduire [les budgets de] tous les ministères pour ajouter 164 millions de shekels aux institutions d’enseignement de la Torah », a déploré Lapid, dont l’un des enfants souffre d’autisme.
Le secrétaire du cabinet Yossi Fox a écrit samedi soir sur Twitter que la proposition consistait simplement à utiliser les fonds restants d’une précédente réduction budgétaire générale approuvée en février, et qu’aucune nouvelle réduction budgétaire n’était approuvée. Une source anonyme du Bureau du Premier ministre a été citée par le site d’information Ynet, affirmant qu’il y avait eu une « erreur de calcul ».
La ministre des Implantations et des Missions nationales, Orit Strouk, du parti de Smotrich, HaTzionout HaDatit, a publié une déclaration de soutien axée sur la partie de la nouvelle allocation budgétaire consacrée aux institutions religieuses pour les filles.
« Nous accordons une grande importance à l’étude de la Torah pour les filles et avons donc promis, avant les élections, d’augmenter le soutien du gouvernement à ces études. Demain, si Dieu le veut, nous aurons l’honneur de tenir cette promesse », a déclaré Strouk.

Le mois dernier, le parti Yahadout HaTorah a menacé de ne plus voter avec la coalition tant que le parti haredi ne recevrait pas les fonds qu’il réclamait.
Le budget actuel de l’État pour 2023-2024 comprend 13,7 milliards de shekels en dépenses discrétionnaires, dont 3,7 milliards ont été alloués à l’augmentation du budget des allocations pour les étudiants en yeshiva à temps plein.
Un montant supplémentaire de 1,2 milliard de shekels est prévu pour les établissements d’enseignement haredim privés et non supervisés, dont beaucoup n’enseignent pas les matières fondamentales du tronc commun telles que les mathématiques et l’anglais, tandis que des fonds supplémentaires seront alloués au système d’enseignement haredi officiel et à la construction de bâtiments à des fins religieuses et au soutien de la culture et de l’identité haredi.
Le budget prévoit également d’augmenter les allocations versées aux étudiants en yeshiva à hauteur de 250 millions de shekels, en utilisant les fonds excédentaires laissés par les écoles ultra-orthodoxes. Cet accord, qui a calmé la rébellion d’une sous-section de politiciens ultra-orthodoxes, comprenait également l’autorisation de verser rétroactivement une bourse aux étudiants en yeshiva à partir du début de l’année 2023.
Le budget a été dénoncé par l’opposition comme étant « imprudent », tandis que les fonctionnaires du Trésor ont averti qu’il pourrait entraîner une perte de produit intérieur brut (PIB) dans les années à venir.