Le CSA « met en garde » Radio France suite à un reportage controversé sur Tsahal
France Inter avait rapporté que l'armée israélienne avait détruit des installations médicales palestiniennes destinées aux malades du coronavirus - des faits démentis par Israël

Le député français Meyer Habib a rapporté ce jeudi sur Twitter que le CSA avait rappelé à l’ordre Radio France suite à une « fake news anti-Israël ».
Les faits remontent à avril dernier, quand France Inter rapportait que, en pleine pandémie, l’armée israélienne avait détruit des installations médicales palestiniennes destinées aux malades du coronavirus.
Les autorités israéliennes avaient publié un démenti officiel, passé sous silence par la radio, concernant cette information, diffusée initialement par l’association israélienne anti-implantations B’Tselem.
La missive officielle du Coordinateur des activités gouvernementales dans les Territoires (COGAT) expliquait que la structure démolie était « un avant-poste construit illégalement et sans permis par un résident de Bardala », un village situé au nord-est de Naplouse, en Cisjordanie. « Ni l’Autorité palestinienne, ni aucune autre organisation mondiale n’ont demandé à ériger un centre de traitement pour les patients atteints du Covid-19″, affirmait le démenti. Le COGAT avait alors accusé l’organisation B’Tselem de « faire le choix d’exploiter une crise mondiale pour diffuser de fausses nouvelles », reprises ensuite par France Inter.
.@radiofrance, qui avait diffusé de graves accusations en passant sous silence un démenti formel israélien, est rappelée à l’ordre par le @CSAudiovisuel.
Merci au député @Meyer_Habib d’avoir contribué à ce résultat en saisissant le CSA.
[https://t.co/uyd4mRlvfS] https://t.co/fO5j91JAhL
— InfoEquitable (@InfoEquitable) September 3, 2020
Suite à la diffusion, Meyer Habib avait saisi le CSA un mois plus tard, et InfoEquitable avait envoyé une demande écrite à la médiatrice de Radio France. Ils reprochaient notamment à France Inter de ne pas avoir donné la parole au COGAT ou à l’armée israélienne.
Dans la réponse que Meyer Habib a reçu du CSA, celui-ci rappelle l’une de ses délibérations, datant de 2018, qui prévoit que « l’éditeur veille au respect d’une présentation honnête des questions prêtant à controverse, en particulier en assurant l’expression des différents points de vue par les journalistes, présentateurs, animateurs ou collaborateurs d’antenne ».
« En l’espèce, le Conseil a estimé que, compte tenu des divergences d’interprétation quant aux faits rapportés, il aurait été nécessaire à l’information des auditeurs que l’expression des différents points de vue soit assurée », poursuit la lettre du CSA au député. « Dans ces conditions, le Conseil a mis en garde la société Radio France, et lui a demandé de veiller à l’avenir à ce que la question du conflit israélo-palestinien soit traitée sur ses antennes conformément aux exigences de sa délibération du 18 avril 2018. »
« Comment la radio phare du service public peut-elle relayer des informations aussi grossières, qui rappellent les pires poncifs colportés pendant des siècles pour attiser la haine antisémite ? », a écrit ce jeudi le député. « Alors que s’ouvre le procès de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher, c’est cette haine d’Israël qui nourrit l’antisémitisme en France », a-t-il estimé.