Israël en guerre - Jour 533

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Le fils du Premier ministre accuse 2 proches de son père de viol et de meurtre

Yair Netanyahu traite la police de "Gestapo" et de mafia ; nie toute tentative d'influencer la couverture médiatique de la famille

Yair Netanyahu, fils du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, au tribunal de Tel Aviv, le 10 décembre 2018. (Crédit : Flash90)
Yair Netanyahu, fils du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, au tribunal de Tel Aviv, le 10 décembre 2018. (Crédit : Flash90)

La Douzième chaîne d’information a publié des extraits de transcriptions d’interrogatoires de police de Yair Netanyahu, dans lesquels le fils agressif du Premier ministre Benjamin Netanyahu accuse en colère des politiciens, des fonctionnaires et autres de viol et de meurtre et compare la police aux nazis, tout en niant tout acte répréhensible.

Certaines parties de ces transcriptions avaient été révélées dans un reportage télévisé diffusé en avril.

Yair, 28 ans, et sa mère Sara ont d’abord été considérés comme des suspects dans les affaires judiciaires impliquant le Premier ministre et ont été interrogés par les procureurs, mais ceux-ci ont finalement décidé de clore leurs dossiers.

Dans les transcriptions de ses propos souvent grossiers, Netanyahu qualifie à plusieurs reprises la police de Gestapo nazie et de Stasi de l’Allemagne de l’Est. « [Vous êtes] un État policier, une mafia », a-t-il ainsi accusé. « Pardon, vous n’êtes pas comme la mafia, parce que même la mafia ne met pas en cause les femmes et les enfants. Honte à vous. »

Il poursuit en disant que la police est « le bras de la gauche [dans ses efforts] pour perpétrer un coup d’État politique ».

Il qualifie les enquêtes sur sa famille de « honte » et prétend que la police couvre « Gideon Saar qui a violé sa secrétaire et lui a trouvé un travail pour la faire taire ».

Saar est considéré comme le principal challenger du Premier ministre pour la direction du Likud. En 2013, des rumeurs ont couru selon lesquelles Saar aurait eu des relations intimes avec une de ses employées et qu’il aurait profité d’elle dans l’exercice de ses fonctions. Cela provenait d’une lettre censément rédigée par l’employée. Cependant, la femme a par la suite nié l’avoir écrite et a déclaré que les affirmations étaient fausses. L’enquête policière sur un éventuel harcèlement de la part de Saar a été classée sans suite.

Le député du Likud Gideon Saar lors d’une réunion de faction du Likud à l’ouverture de la 22e Knesset à Jérusalem, le 3 octobre 2019. (Crédit : Hadas Parush/Flash90)

Yair Netanyahu affirme également que la police n’a pas enquêté sur de nombreux cas de corruption commis par des responsables politiques de gauche tout en s’en prenant à sa famille.

Lorsqu’un enquêteur agacé lui demande de se calmer pour se concentrer sur les soupçons qui pèsent sur lui, Yair Netanyahu s’écrie : « Oh, je pensais que nous avions la liberté d’expression dans ce pays, non ? »

Plus loin, Yair Netanyahu traite Nir Hefetz, l’ancien conseiller médiatique du Premier ministre, de « racaille » et le qualifie de « très mauvais porte-parole ». Il rejette les allégations de l’enquêteur selon lesquelles M. Hefetz avait été un confident de la famille, le décrivant simplement comme un salarié.

« Nous ne faisons confiance qu’à notre famille… ce sont les seules personnes en qui nous avons confiance », ajoute-t-il.

Il dit également qu’il a entendu dire que Hefetz avait « tué un soldat et traîné le corps sur une voie ferrée pour l’endommager afin que personne ne sache qui l’avait tué. C’est la référence sur laquelle vous comptez [pour votre témoignage]. » Il faisait référence à une enquête sur la mort d’un soldat pendant le service militaire de Hefetz, enquête dans laquelle il a été impliqué à un moment donné. Toutefois, l’affaire contre lui a été classée.

Le jeune Netanyahu accuse également la police d’avoir divulgué des documents de l’enquête et déclare que sa conversation avec l’enquêteur ferait probablement l’objet d’une fuite – une prédiction qui s’est visiblement réalisée.

Yair Netanyahu est également interrogé sur ses liens avec Shlomo Filber, un ancien confident du Premier ministre nommé directeur-général du ministère des Communications. Dans l’affaire 4000, Benjamin Netanyahu est soupçonné d’avoir utilisé Filber pour faire avancer des décisions réglementaires au profit de Shaul Elovitch, l’actionnaire majoritaire du géant des télécommunications Bezeq, en échange de la couverture positive du site Walla, qui appartient à Elovitch.

L’ancien conseiller en communication du Premier ministre Nir Hefetz arrive pour une audience de renvoi dans l’affaire 4000 au tribunal de district de Tel Aviv, le 22 février 2018. (Flash90)

Lorsqu’on lui demande s’il a discuté de questions réglementaires avec Filber, Yair Netanyahu répond : « C’est du charabia pour moi. Je ne sais pas ce que c’est. Cela ne m’intéresse pas. Les seules choses qui m’intéressent sont les questions idéologiques de droite et de gauche, les Arabes et ce genre de choses. »

Quant aux liens de ses parents avec la famille Elovitch, Yair Netanyahu répond : « Je ne me mêle pas trop des amis de mes parents. Ils ont leurs amis, et j’ai les miens. »

Il indique avoir rencontré les Elovitch une fois lors d’un dîner et qu’il a essayé de comprendre pourquoi ils avaient un site web, Walla, « d’extrême gauche, haïssant Israël ».

Il ajoute : « Je leur ai dit que la plupart des gens sont de droite. Si vous êtes de droite, la majorité des gens seront avec vous. »

Il raconte qu’il a plus tard envoyé des SMS à Iris Elovitch en réaction à des cas spécifiques. « ‘Regarde cette saleté, quel site gauchiste’. Je lui ai envoyé des réponses de blogueurs de droite… Je voulais lui mettre un miroir devant les yeux. »

Il nie être intervenu dans le contenu du site ou avoir contacté sa direction pour demander des changements aux articles, qualifiant de « mensonges » les déclarations de Hefetz selon lesquelles il était constamment en contact avec les propriétaires du site.

Shlomo Filber, directeur général du ministère de la Communication, arrive pour une audience au tribunal de première instance de Rishon Lezion le 18 février 2018. (Flash90)

« C’est un site horrible, qui raconte des mensonges sur nous, sur ma mère. Ce que vous dites [en alléguant que le site Web faisait une couverture positive] est étrange. Allez sur Google, tapez ‘Yair Netanyahu’ et voyez ce qu’ils disent de moi dans les années concernées. Je ne sais pas pourquoi je ne les ai jamais poursuivis, j’aurais dû les poursuivre. »

En réponse aux transcriptions, Saar a déclaré : « Si c’est vrai, je rejette avec dégoût les mensonges bizarres et honteux que Yair Netanyahu a tenté de me lier… Ceci est une preuve supplémentaire de la campagne sans relâche visant à diffuser de faux témoignages à mon encontre. »

L’avocat de Hefetz a condamné des « paroles malsaines et infondées de mépris et de provocation ».

Yair Netanyahu a déclaré mardi que la fuite des transcriptions faisait partie de la « chasse aux sorcières » contre la famille et « d’une monstrueuse tentative pour le déshonorer ».

Le fils aîné du Premier ministre est connu pour son style agressif, direct et sans retenue. Militant de droite qui se fait entendre sur les réseaux sociaux, il a, par le passé, défendu son père et déclenché à plusieurs reprises des controverses avec des déclarations incendiaires sur les réseaux sociaux. Le Times of Israel a récemment compilé une liste (en anglais) de quelques-uns de ses tweets les plus incendiaires.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu préside la réunion hebdomadaire de cabinet à son bureau de Jérusalem, le 27 octobre 2019 (Crédit : Gali Tibbon/Pool Photo via AP)

Son père fait face à des accusations de corruption, de fraude et d’abus de confiance dans l’affaire 4000, ainsi qu’à d’autres accusations de fraude et d’abus de confiance dans deux autres enquêtes criminelles.

Le Premier ministre nie ces allégations et affirme être victime d’une chasse aux sorcières impliquant l’opposition, les médias, la police et le ministère public.

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