Le Hamas soutient le plan d’apaisement égyptien à la frontière avec Gaza
Dans un accord présumé, les manifestants se tiendront à quelques centaines de mètres de la frontière et les soldats israéliens n'ouvriront le feu que s'ils approchent de la clôture
Le Hamas a donné son soutien à une proposition égyptienne de retour au calme sur la frontière entre Israël et Gava avant un mouvement de protestation qui s’annonce majeur, ont fait savoir deux responsables du groupe terroriste dans la journée de vendredi.
L’accord potentiel n’a pas encore été commenté du côté israélien et le leader de l’organisation terroriste de Gaza a confirmé que des tractations étaient en cours sur des « arrangements importants » qui permettraient d’améliorer la situation humanitaire dans l’enckave palestinienne.
Des dizaines de milliers de Palestiniens devraient se rassembler samedi pour la date-anniversaire des manifestations souvent violentes organisées le long de la frontière.
Une délégation égyptienne s’est entretenue avec le Hamas et d’autres factions à Gaza dans des réunions qui ont duré jusqu’aux premières heures de la matinée de vendredi, ont expliqué les responsables.
Un haut-membre du Hamas ayant participé aux rencontres a expliqué à l’AFP sous couvert d’anonymat que le groupe apportait son soutien à une proposition égyptienne spécifiant que les manifestants resteraient éloignés de quelques centaines de mètres de la frontière.
Les attaques soutenues par le Hamas en Cisjordanie devront également cesser, a dit le responsable, qui a ajouté qu’en échange, « les Egyptiens nous ont informé que les Israéliens avaient promis de réduire les mesures qu’ils ont mises en place à Gaza ».
En particulier, les Israéliens ne tireront pas sur les manifestants à moins qu’ils ne s’approchent de la frontière et ils autoriseront le Qatar à augmenter le montant de ses aides au sein de l’enclave côtière.
Ses propos ont été confirmés par un second responsable du Hamas. Pour sa part, Ismail Haniyeh, le leader du groupe, a émis un communiqué soulignant les concessions attendues de la part d’Israël par son organisation dans un accord négocié par l’Egypte.
« Nous travaillons avec nos frères en Egypte par le biais de la délégation égyptienne qui se trouve actuellement ici, à Gaza, pour résoudre la crise humanitaire d’une manière qui permettra de mettre un terme aux souffrances de notre population et de renforcer sa dignité », a-t-il dit.
« Nous travaillons à cela en mettant au point des arrangements sérieux qui seront respectés par l’ennemi, en particulier en ce qui concerne son obligation de mettre un terme aux tirs et à son agression, de permettre l’entrée de l’aide humanitaire, la mise en oeuvre de projets, l’ouverture des postes-frontières et l’élargissement des zones de pêche. Il doit aussi permettre l’entrée des liquidités pour les projets de constructions et pour la gestion des problèmes tels que l’électricité », a dit Haniyeh.
« Nous continuerons nos entretiens marathon avec nos frères égyptiens qui sont en cours depuis avant-hier et qui incluent toutes les factions nationales afin d’achever toute la phase de dialogue préliminaire pour atteindre l’objectif que nous visons », a-t-il dit, ajoutant que la situation se trouvait à un « tournant » et que les heures à venir seraient déterminantes.
Ces propos sont survenus alors que les militaires israéliens continuent à se préparer pour un possible éclatement de nouvelles violences lors du mouvement de protestation et après que la délégation égyptienne ait dit au Hamas, selon des informations, que toute erreur de sa part pourrait entraîner une guerre.