Le Haut-commissaire aux droits de l’homme “alarmé” par la crise du Golfe
Zeid Raad al-Hussein s'inquiète du “possible impact sur de nombreux droits humains” de la rupture des relations entre le Qatar et l'Arabie saoudite, les Emirats, l'Egypte et le Bahreïn
Le Haut-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Zeid Raad al-Hussein, s’est dit mercredi « alarmé » par l’impact de l’isolement diplomatique du Qatar, avertissant qu’il pourrait conduire à encore plus de souffrances pour les populations.
« Je suis alarmé par le possible impact sur de nombreux droits humains » de « la décision de l’Arabie saoudite, des Emirats arabes unis, de l’Egypte et de Bahreïn de rompre les relations diplomatiques avec le Qatar », a déclaré Hussein dans un communiqué.
L’Arabie saoudite et ses alliés ont rompu de manière abrupte tous leurs liens le 5 juin avec le Qatar, accusant ce pays de soutenir « le terrorisme », une allégation que Doha a fermement rejetée.
Ryad, Abou Dhabi et Manama ont fermé leurs frontières avec le Qatar et ordonné aux Qataris de quitter leurs pays dans un délai de 14 jours et à leurs citoyens de quitter le Qatar dans le même délai.
Hussein a averti que cette décision pourrait « sérieusement perturber la vie de milliers de femmes, enfants et hommes, simplement parce qu’ils font partie d’une des nationalités impliquées dans la dispute ».
Il a averti que des couples mixtes et leurs enfants, de même que des personnes ayant un travail dans un des pays concernés, et des étudiants à l’étranger pourraient être « sérieusement touchés ».
Le Haut commissaire s’est en outre ému d’apprendre « que les Emirats et Bahrein menacent d’emprisonner et d’infliger des amendes aux personnes qui expriment de la sympathie pour le Qatar ou leur opposition à l’action de leur propre gouvernement. »
Il s’agirait d’ « une claire violation du droit à la liberté d’expression et d’opinion », a-t-il dit.
Hussein appelé tous les pays concernés à résoudre rapidement leur différend par le dialogue et à « s’abstenir de toute action qui pourrait affecter le bien-être, la santé, l’emploi et l’intégrité de leurs habitants ».