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Le journaliste de Gaza tué par Israël a été battu par le Hamas — médias

Le chef de la Fédération internationale des journalistes accuse Liberman, qui a déclaré que l'homme était un terroriste, de dissimulation

Des manifestants aident le journaliste palestinien blessé Yasser Murtaja lors d'affrontements avec les forces de sécurité israéliennes, à la suite d'une manifestation près de la frontière avec Israël, à l'est de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 6 avril 2018. Il a succombé à ses blessures. (AFP PHOTO / DIT KHATIB)
Des manifestants aident le journaliste palestinien blessé Yasser Murtaja lors d'affrontements avec les forces de sécurité israéliennes, à la suite d'une manifestation près de la frontière avec Israël, à l'est de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 6 avril 2018. Il a succombé à ses blessures. (AFP PHOTO / DIT KHATIB)

Un journaliste palestinien tué par des tirs israéliens à Gaza, avait été détenu et battu par le Hamas en 2015, a indiqué mercredi la Fédération internationale des journalistes (FIJ) après qu’Israël l’a accusé d’être un membre du groupe terroriste islamiste.

Yasser Murtaja a été abattu vendredi lors d’affrontements à la frontière de Gaza, selon des témoins et comme le montre une vidéo de la scène, alors qu’il était vêtu d’un gilet de presse, conduisant à la critique de la la politique israélienne de feu ouvert.

Mardi, le ministre israélien de la Défense Avigdor Liberman a affirmé qu’il était « un terroriste lié à la branche militaire du Hamas », ce mouvement terroriste islamiste, qui contrôle la bande de Gaza depuis 2007 et qui est considéré par Israël comme un « groupe terroriste ». L’Etat juif l’a combattu à trois reprises au cours de la dernière décennie.

Liberman a affirmé que l’homme de 30 ans recevait un salaire depuis 2011 du Hamas et détenait un grade similaire à celui de capitaine dans la branche armée du Hamas, mais n’a fourni aucune preuve prouvant ces affirmations.

Le ministre de la Défense, Avigdor Liberman, arrive à la réunion hebdomadaire du cabinet du Premier ministre à Jérusalem, le 11 avril 2018. (Crédit : Yoav Ari Dudkevitc / Flash90)

Selon un dossier de la FIJ, que l’AFP a pu consulter, Mourtaja et trois autres collègues filmaient en 2015 la démolition d’une maison près de la frontière avec Israël lorsqu’un homme les a approchés pour demander à voir leurs cartes d’identité.

Ayant refusé, une jeep des forces du Hamas est arrivée et a emmené Yasser Mourtaja « sans lui donner d’explications ».

C’est à l’intérieur de cette camionnette, qu’il a été battu par la police du Hamas, menant à son éventuelle hospitalisation. Après son interrogatoire, ses photos ont été confisquées.

Mourtaja et d’autres journalistes avaient à l’époque été interviewés par des membres de la FIJ, toujours selon ce dossier.

Le secrétaire général de la FIJ Anthony Bellanger (Crédit : Capture d’écran YouTube)

Le secrétaire général de la FIJ, Anthony Bellanger, a accusé dans un communiqué Lieberman de chercher à « couvrir ce meurtre ».

« Il est clair que le ministre de la Défense est plus intéressé par faire de la propagande que par l’ouverture d’une enquête transparente et la comparution devant la justice des meurtriers de Yasser », a-t-il déclaré.

Reporters sans frontières (RSF) avait aussi condamné « avec la plus grande indignation les tirs délibérés de l’armée israélienne contre des journalistes ».

Les forces israéliennes ont tué 31 Palestiniens depuis le 30 mars, selon les chiffres du ministère de la Santé de Gaza, lors des manifestations massives que les Palestiniens appellent la « marche du retour ».

Israël dit qu’il ouvre le feu si nécessaire pour arrêter les dommages à la barrière frontalière, les infiltrations et les tentatives d’attaques. Il affirme que le Hamas, dont les dirigeants ont déclaré que ces manifestations visent à effacer la frontière et à libérer la Palestine, cherche à utiliser les manifestations comme couverture pour commettre des actes de violence.

L’armée n’a pas précisé si Mourtaja avait été délibérément visé ou s’il avait été touché accidentellement.

Vendredi dernier, au cours de la deuxième semaine d’une série d’événements qui devraient connaître son point culminant le 15 mai, environ 20 000 Palestiniens ont manifesté le long de la frontière de Gaza dans ce qu’Israël a décrit comme une émeute orchestrée par le Hamas.

Le porte-parole de l’armée israélienne, Ronen Manelis, a précisé ce soir-là que huit engins explosifs et de nombreux cocktails Molotov ont été lancés pendant la journée, et que Tsahal a fait face à plusieurs tentatives « pour sectionner la barrière…. Il y a eu des tentatives pour mener des actes de terrorisme … en utilisant la fumée [de pneus en feu] pour couverture », a déclaré Manelis.

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