Israël en guerre - Jour 587

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Le Likud fustige Olmert pour une rencontre avec Abbas, « obstacle réel à la paix »

Les membres du parti de Netanyahu et de la coalition ont raillé l'ex-Premier ministre et fustigé le chef de l'AP qui chercherait un échappatoire face aux pressions américaines

L'ancien Premier ministre Ehud Olmert  rencontre le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à Paris, le 21 septembre 2018 (Capture d'écran :YouTube)
L'ancien Premier ministre Ehud Olmert rencontre le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à Paris, le 21 septembre 2018 (Capture d'écran :YouTube)

Le parti du Likud au pouvoir a critiqué samedi l’ancien Premier ministre Ehud Olmert qui a rencontré le président de l’Autorité palestinienne (AP) Mahmoud Abbas à Paris, qualifiant le responsable de l’AP de « réel obstacle à la paix ».

« Olmert, qui avait offert le mur Occidental à Abbas, est maintenant également son loyal porte-parole », a commenté un officiel du Likud dans une déclaration à la presse.

« Les Etats-Unis et de nombreux pays arabes ont d’ores et déjà réalisé qu’Abbas est l’obstacle réel à la paix et que la signification des demandes extrêmes qu’il est amené à soumettre n’a rien à voir avec la paix, mais bien avec la destruction de l’État d’Israël », a ajouté le responsable.

La proposition qui avait été présentée par Olmert lors de discussions avec Abbas, en 2008, n’incluait pas le mur Occidental. Le leader israélien de l’époque avait proposé que la Vieille Ville de Jérusalem, où se situe le mur, soit placée sous le contrôle international.

Le Premier ministre israélien Ehud Olmert rencontre le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à Jérusalem, le 17 novembre 2008 (Crédit : Moshe Milner GPO/Flash90)

Olmert a pour sa part salué Abbas, le qualifiant de « partenaire de paix », lors de cette rencontre qui a eu lieu vendredi et qui a entraîné la colère de nombreux politiciens israéliens de droite.

« Je veux que tout le monde, partout en Amérique, en Europe et certainement en Israël sache que la seule personne au sein du peuple palestinien capable de faire la paix et qui a prouvé dans le passé qu’il est totalement décidé à la faire est Mahmoud Abbas et c’est la raison pour laquelle je nourris un immense respect pour lui », a déclaré M. Olmert, à la tête du gouvernement israélien de 2006 à 2009, en anglais à la chaîne de télévision officielle de l’Autorité palestinienne, alors qu’il était assis aux côtés d’Abbas.

Olmert a également dit qu’Abbas est « un grand responsable politique et la personne la plus à même de réaliser des développements futurs dans les relations entre Israël et les Palestiniens ».

L’ancien leader israélien, libéré de prison au mois de juillet 2017 après avoir passé 16 mois derrière les barreaux pour corruption, a ajouté qu’il n’y avait d’autre alternative que la solution à deux États et il a affirmé avoir la conviction qu’une telle issue au conflit était encore possible.

Olmert a insisté sur le fait que si son mandat n’avait pas pris fin sous le coup de ses condamnations pénales – pour des délits dont il continue à nier la véracité – la paix aurait été faite il y a déjà longtemps.

Olmert a également déclaré qu’Abbas n’avait pas rejeté ses propositions au cours des pourparlers de 2008 – même si le chef palestinien a reconnu l’avoir fait, affichant au moins des réserves.

« Je suis sûr que, comme l’a dit le président Abbas, si j’avais pu continuer mon mandat pendant encore trois ou quatre mois, alors il y aurait la paix depuis quelques années maintenant entre Israël et les Palestiniens », a indiqué Olmert au cours de l’interview.

« Après qu’Abou Mazen a humilié Olmert, alors qu’il n’a même pas répondu à sa misérable proposition de création d’un Etat palestinien avec Jérusalem pour capitale et un retrait (israélien) sur les lignes de 1967, Olmert diffuse maintenant des mensonges contre le gouvernement élu d’Israël », a déclaré samedi soir le ministre des Sciences, Ofir Akunis, membre du Likud.

« Celui qui a refusé de reprendre les négociations, c’est Abou Mazen qui a abandonné les discussions en 2014 et ne les a jamais reprises », a ajouté ce ministre dans un communiqué.

L’ancien chef de gouvernement a dit qu’Abbas « ne rejette pas l’idée de continuer à discuter dans le cadre de ce que nous avions évoqué à l’époque ».

Une source proche du Premier ministre a expliqué à la Dixième chaîne samedi que l’impression d’Olmert « est qu’Abbas recherche une porte de sortie face à la situation qu’il affronte avec les Etats-Unis ».

Au début du mois, les Etats-Unis ont annoncé qu’ils couperont toutes leurs aides financières aux programmes réunissant Palestiniens et Israéliens, une initiative qui achèvera de mettre un terme à tous les financements versés par les Américains aux civils palestiniens.

Le président américain Donald Trump (à gauche) est accueilli par le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas au palais présidentiel dans la ville de Bethléem, en Cisjordanie, le 23 mai 2017. (Thomas Coex/AFP)

Cette décision a été annoncée après que l’administration Trump a fait savoir qu’elle cesserait d’octroyer la somme de 25 millions de dollars en aide aux hôpitaux de Jérusalem-est, annonçant que cet argent irait à d’autres « priorités » régionales.

Ces coupures ont eu lieu dans le cadre d’une série de réductions des aides financières données aux Palestiniens, notamment à l’Autorité palestinienne elle-même et à l’Agence de l’ONU qui soutient les réfugiés palestiniens.

Washington a pour sa part défendu ces mesures, disant qu’elles viennent répondre aux dirigeants de l’Autorité palestinienne qui ont annoncé rejeter le plan de paix américain avant même de l’avoir découvert.

Les Palestiniens ont estimé que la décision de l’administration Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël discréditait sa prétention de tenir le rôle « d’intermédiaire honnête ».

Cela fait des mois qu’Abbas et l’AP boycottent la Maison Blanche qui, en retour, a fait fermer la mission de l’OLP à Washington.

Néanmoins, la source proche d’Olmert a indiqué à la Dixième chaîne qu’Abbas avait expliqué à l’ancien Premier ministre israélien qu’il « souhaite la repris des pourparlers avec un partenaire israélien désireux de le faire ». La source a également suggéré que de telles négociations pourraient avancer sur la base des pourparlers entamés avec Olmert en 2008.

« Violation flagrante de la démocratie israélienne »

Cette rencontre entre Olmert et Abbas qui a eu lieu vendredi à Paris a entraîné les critiques des députés du Likud, et notamment de Gilad Erdan, Yuval Steinitz et Anat Berko, qui ont chacun diffusé des communiqués raillant Olmert et condamnant Abbas.

Le parlementaire Michael Oren du parti Koulanou a indiqué que cet entretien était « une violation flagrante de la démocratie israélienne », appelant à ce que soit adoptée une législation interdisant de telles rencontres.

« La réunion d’Olmert avec Abbas pourrait être considérée aux Etats-Unis comme un crime fédéral pour lequel il pourrait être condamné à au moins dix ans de prison », a clamé Oren.

« La base de la menace se trouve dans la ‘loi Logan’ qui interdit aux citoyens américains de rencontrer des leaders étrangers – sans même parler de responsables d’Etats hostiles – sans l’approbation des hauts-responsables politiques élus », a ajouté Oren, citant en exemple l’administration Trump qui « menace de poursuivre en justice l’ancien secrétaire d’Etat John Kerry qui a rencontré le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Zarif sans autorisation ».

Le vice-ministre Michael Oren à la Knesset, le 27 juin 2017. (Yonatan Sindel)

Oren a fait référence ici à la rencontre de Kerry avec des responsables iraniens, lors de laquelle, selon des accusations, il aurait conseillé d’attendre « le départ » de l’administration Trump. L’ancien secrétaire a, pour sa part, rejeté les allégations des hauts-responsables américains et notamment du président lui-même qui a qualifié « d’illégale » l’initiative de Kerry.

La loi Logan pénalise les négociations menées par des parties non-autorisées avec des gouvernements étrangers, et non des entretiens comme ceux de Kerry avec Zarif ou d’Olmert avec Abbas.

Au début du mois, le vice-président du mouvement des jeunes au sein du parti du Likud a été limogé après avoir assisté à une réunion avec Abbas à Ramallah, qui était organisée par l’observatoire des implantations La Paix maintenant.

Dans un communiqué expliquant cette exclusion, David Shayan, chef du mouvement des jeunes, avait indiqué que Yoel Nagar s’était rendu volontairement à cette rencontre. Shayan avait qualifié Abbas d’antisémite et de négationniste de la Shoah et ajouté que les responsables en poste dans son mouvement ne pouvaient se permettre de rencontrer un tel individu.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu avec le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas le 15 septembre 2012 (Crédit : KOBI Gideon/Flash90)

Netanyahu a pour sa part rencontré le responsable de l’Autorité palestinienne à plusieurs occasions, notamment aux funérailles, en 2016, de l’ancien homme d’Etat Shimon Peres.

Toutefois, les deux hommes n’ont pas mené de pourparlers substantiels depuis 2010 et les efforts de paix régionaux n’ont cessé de faiblir depuis l’effondrement d’une initiative entreprise en 2014 par les Etats-Unis.

Néanmoins, Netanyahu a, à de nombreuses occasions, exprimé sa volonté de rencontrer le chef de l’AP. Chacun n’a cessé d’attribuer à l’autre l’incapacité de mettre en place une telle rencontre.

Depuis la reconnaissance par le président américain Donald Trump de Jérusalem comme capitale d’Israël et la relocalisation de l’ambassade américaine au sein de l’Etat juif dans la ville, Abbas a indiqué à de multiples occasions que les Palestiniens ne coopéreront plus à un processus de paix sous la direction des Américains.

Israël a expliqué pour sa part ne vouloir mener de telles négociations que sous les auspices des Etats-Unis.

Adam Rasgon a contribué à cet article.

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