Le mandat de l’enquête de l’ONU sur l’UNRWA est « trop général » selon Israël
"Le mandat (de l'enquête) tel qu'il est actuellement, est trop général", a dénoncé l'ambassadrice d'Israël auprès de l'ONU à Genève, Meirav Shahar
Le mandat de l’enquête diligentée par l’ONU sur les agissements de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), accusée d’aider le Hamas, est « trop général », selon Israël, qui accepte néanmoins de collaborer avec les enquêteurs.
« Le mandat (de l’enquête) tel qu’il est actuellement, est trop général », a dénoncé l’ambassadrice d’Israël auprès de l’ONU à Genève, Meirav Shahar.
« Ce n’est pas un mandat qui permet de vérifier que vous (l’UNRWA, ndlr) ne déploierez pas de terroristes à l’avenir, que vous n’aurez pas d’infrastructures, des centaines de tunnels sous les écoles de l’UNRWA, sous leur siège principal », a-t-elle insisté en marge d’une audition du patron de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, par le corps diplomatique à Genève.
Le 5 février, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a annoncé la création d’un comité indépendant chargé d’évaluer la « neutralité » de l’UNRWA et son fonctionnement après les accusations visant plusieurs de ses employés d’avoir participé aux attaques du Hamas en Israël le 7 octobre.
Ce groupe d’évaluation sera mené par l’ancienne ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna.
« Le mandat doit être plus concis, il doit inclure des experts qui ont également la capacité de vérifier les procédures de lutte contre le terrorisme et de contrôle. C’est ce que nous attendons de l’enquête », a souligné l’ambassadrice israélienne, tout en indiquant que son pays acceptera de collaborer à l’enquête.
L’UNRWA est au centre d’une controverse depuis qu’Israël a accusé douze de ses 30 000 employés régionaux d’implication dans l’attaque du 7 octobre menée par le groupe terroriste palestinien du Hamas qui a entraîné la mort de 1 140 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP.
En réaction, une douzaine de pays, dont d’importants donateurs comme les États-Unis, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la Suède ont annoncé suspendre leur financement à l’agence, laquelle s’est dite menacée de devoir cesser ses activités « d’ici fin février ».
Les accusations d’Israël envers cette agence ne datent pas de la guerre contre le Hamas et les autorités israéliennes dénoncent depuis longtemps ce qu’elles voient comme une collusion entre certains employés de l’agence onusienne et le mouvement terroriste qui contrôle la bande de Gaza.
L’objectif du groupe d’évaluation est de « déterminer si l’agence fait tout ce qui est en son pouvoir pour assurer sa neutralité et répondre aux accusations de graves abus le cas échéant ».
Il devra remettre à Antonio Guterres d’ici fin mars un rapport intermédiaire puis d’ici fin avril un rapport final qui devra notamment, si nécessaire, faire des recommandations pour « améliorer et renforcer » les mécanismes en place.