Le Premier ministre albanais Edi Ram en Israël pour parler cybersécurité
L'Albanie a rompu les liens avec l'Iran suite à une série de cyberattaques au mois de juillet, dont la république islamique serait à l'origine
Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël
Le Premier ministre albanais Edi Rama est arrivé en Israël dimanche pour une visite de trois jours qui se concentrera sur la cybersécurité.
Il rencontrera cet après-midi le Premier ministre Yair Lapid, qui a été à l’origine de son invitation dans le pays.
Le chef du gouvernement albanais va aussi s’entretenir avec le président Isaac Herzog, avec le président de la Knesset Mickey Levy et avec le ministre des Finances Avigdor Liberman, en plus du responsable de l’administration chargée de la cybersécurité nationale, Gaby Portnoy.
Au mois de septembre, Israël avait offert son aide en matière de cyberdéfense à l’Albanie, quelques jours après que le pays Balkan a rompu ses liens diplomatiques avec l’Iran. Il avait accusé la république islamique d’avoir commis des cyberattaques contre le pays, au mois de juillet.
Rama est arrivé dans le pays accompagné d’une délégation formée du responsable de la cybersécurité en Albanie, des ministres des Affaires étrangères, de la Jeunesse et de l’Agriculture, ainsi que du conseiller à la sécurité nationale et de son porte-parole.
Suite à l’effondrement de son gouvernement communiste au début des années 1990, l’Albanie, un pays à majorité musulmane, était devenue une alliée fidèle des États-Unis et de l’Occident. Elle avait rejoint officiellement l’OTAN en 2009.
L’Albanie avait attribué à l’Iran la responsabilité d’une cyberattaque commise le 15 juillet qui avait entraîné la panne de nombreux services numériques gouvernementaux et de nombreux sites internet dans le pays. Rama avait indiqué qu’une enquête avait déterminé que cette attaque n’avait été commise ni par des individus ni par un groupe indépendant, et il avait évoqué « une agression d’État ».
Les deux pays sont à couteaux tirés depuis des années – depuis que l’État Balkan a commencé à accueillir des membres du groupe d’opposition iranien de l’Organisation des moudjahiddines du peuple iranien (MEK) sur son sol.
L’Iran avait nié être à l’origine de cette cyberattaque, évoquant des accusations sans fondement et qualifiant la décision prise par l’Albanie de rompre les liens diplomatiques « d’irréfléchie » et « manquant de vision ».
« L’Iran, en tant que victime de cyber-attaques commises contre ses infrastructures les plus importantes, rejette et condamne tout usage du cyber-espace comme outil permettant d’attaquer les infrastructures essentielles des autres pays », avait commenté le ministère des Affaires étrangères à Téhéran.
L’administration Biden, pour sa part, avait indiqué qu’elle soutenait l’initiative prise par l’Albanie.
« Les États-Unis condamnent avec force la cyberattaque de l’Iran », avait déclaré la porte-parole du Conseil de sécurité national, Adrienne Watson, dans un communiqué. « Nous nous joignons à l’appel lancé par le Premier ministre Rama qui réclame que l’Iran réponde de ses actes concernant cette cyberattaque sans précédent ».
Cela fait plusieurs années qu’Israël et l’Iran mènent une guerre informatique largement hors des regards mais qui apparaît occasionnellement au grand jour. L’État juif a accusé la république islamique d’avoir tenté de pirater le système israélien de l’eau en 2020.
Le régime de Téhéran a, lui aussi, été la cible de cyberattaques et notamment en 2010 quand le virus Stuxnet – qui aurait été créé par Israël et par les États-Unis – avait infecté son programme nucléaire.
L’Albanie avait accepté en 2013 d’accueillir sur son territoire des membres du MEK à la demande de Washington et des Nations unies, avec des milliers de personnes qui s’y sont installés au fil des années.
L’AFP a contribué à la rédaction de cet article.