Le président adresse ses condoléances au roi du Maroc pour la mort du petit Rayan
Rayan, 5 ans, était tombé accidentellement mardi dans un puits asséché de 32 mètres, étroit et difficile d'accès, creusé près de la maison familiale dans le village d'Ighrane

« Au nom du peuple israélien, j’ai présenté à sa Majesté, le Roi Mohammed VI nos plus sincères condoléances pour la mort tragique du petit Rayan », a déclaré dimanche Isaac Herzog, selon un communiqué de son bureau. Un drame humain amplifié par les réseaux sociaux qui a suscité une avalanche d’émotions dans le monde entier.
« Avec le reste du monde, nous avons été très touchés par l’opération de sauvetage et avons prié pour son retour en toute sécurité. Nos cœurs se sont brisés hier soir. »
Israël et le Maroc ont récemment rétabli des relations diplomatiques dans le cadre des accords d’Abraham négociés par les États-Unis, après un gel de deux décennies.
« Les funérailles auront lieu demain (lundi) », a déclaré à l’AFP Abderrahim Bouazza, le député de la province de Chefchaouen.
Aucune information officielle n’a filtré sur une éventuelle autopsie, mais elle est probablement à l’origine du retard des obsèques. D’après la tradition musulmane, les obsèques se déroulent rapidement après le décès.
Selon des informations non confirmées, le corps du garçonnet de 5 ans a été transporté à l’hôpital militaire de Rabat.
« Epilogue tragique », « Tristesse et choc au Maroc », « La chute d’un enfant qui a rappelé au monde entier les valeurs de l’humanité », titraient les médias.
Signe de l’immense émotion provoquée par le drame, c’est le cabinet royal qui avait annoncé samedi soir le décès de l’enfant.
Le roi Mohammed VI lui-même a appelé les parents de Rayan pour présenter ses condoléances aux parents, dont les visages étaient défaits.

La course contre la montre menée depuis cinq jours par les sauveteurs avait été suivie en direct par d’innombrables internautes.
Une voix dissonante cependant. Un internaute déplorait un « monde dystopique dans lequel toutes les nations arabes s’émeuvent du sauvetage d’un enfant au Maroc alors que des dizaines meurent chaque jour de famine ou sous des bombardements au Yémen, en Syrie », avant d’ajouter: « NB: Toutes les vies comptent ».
Rayan était tombé accidentellement mardi dans un puits asséché de 32 mètres, étroit et difficile d’accès, creusé près de la maison familiale dans le village d’Ighrane.
Entrés dans une brèche horizontale samedi d’après-midi, les sauveteurs avaient continué leur travail centimètre par centimètre, creusant à la main pour éviter tout éboulement.
Jusqu’à vendredi, les secouristes s’étaient efforcés de faire parvenir de l’oxygène et de l’eau à travers des tubes et bouteilles descendus jusqu’à Rayan, sans certitude qu’il puisse les utiliser.
Dès le déclenchement du drame, des milliers de sympathisants ont accouru en signe de solidarité et campé sur place, dans cette zone montagneuse du Rif, à près de 700 mètres d’altitude.
A l’approche du dénouement, dans une ambiance fébrile avant qu’elle ne devienne lugubre, la foule a prié et chanté.
Un foreur bénévole, Ali Sahraoui, un quinquagénaire qui a creusé la terre avec ses mains pendant l’opération de secours, est devenu un temps le « héros » des réseaux sociaux.
Cet accident a fait écho à un drame survenu début 2019 en Andalousie (Espagne), où Julen, deux ans, avait péri après avoir chuté dans un puits de 25 centimètres de diamètre et de plus de 100 mètres de profondeur.
Son corps avait été retrouvé après 13 jours de recherches d’une ampleur exceptionnelle.