Le roi jordanien condamne l’attentat au mont du Temple dans un appel avec Netanyahu
Le roi Abdallah II demande à Israël de ré-ouvrir Al-Aqsa à la prière musulmane et critique la fermeture de deux jours du lieu saint

Le roi Abdallah II de Jordanie s’est entretenu par téléphone samedi avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu, condamnant l’attaque à l’arme à feu survenue vendredi au mont du Temple qui a tué deux agents de police. Il a également demandé aux Israéliens de ré-ouvrir le site aux fidèles musulmans.
Selon l’agence de presse Petra, le roi jordanien a dénoncé durant cet appel téléphonique ceux qui « sapent la sécurité et la stabilité » et ouvrent la voie aux violences, une référence apparente aux tireurs arabes israéliens.
Il a demandé la réouverture par Israël du complexe du mont du Temple pour les fidèles musulmans, a fait savoir le communiqué.
Israël a indiqué samedi soir sa volonté de ré-ouvrir graduellement le site dimanche. Le pays a fermé le complexe pour la toute première fois depuis 1989 suite à l’attentat meurtrier.
Wael Arabiyat, ministre des Affaires islamiques jordanien, a averti que la fermeture de la mosquée Al-Aqsa est « dangereuse » et « sans précédent » après qu’Amman a demandé sa réouverture immédiate vendredi soir.
- Les manifestants scandent des slogans dans la capitale jordanienne d’Amman le 15 juillet 2017 durant une manifestation contre la fermeture du mont du Temple à Jérusalem, fermé un jour plus tôt par les forces de sécurité après la mort de deux policiers israéliens sous les balles de trois hommes armés arabes dans la Vieille ville (Crédit : / KHALIL MAZRAAWI/AFP PHOTO )
Des centaines de jordaniens, répondant à un appel lancé par les Frères musulmans, ont manifesté samedi à Amman, réclamant la « libération d’Al-Aqsa.”
Netanyahu a pris la décision de ré-ouvrir le site après une conversation téléphonique, samedi soir, avec les chefs de la police, du Shin bet et avec le ministre de la Sécurité intérieure Gilad Erdan.
« J’ai donné pour instruction que des détecteurs de métaux soient placés aux portes d’entrée du mont du Temple », a expliqué samedi soir Netanyahu, au moment de son départ pour une visite de cinq jours à Paris et à Budapest. « Nous installerons aussi des caméras de sécurité sur des poteaux aux abords du mont du Temple qui offriront un contrôle presque total sur ce qu’il se passe là-bas. J’ai décidé que dès demain, dans le cadre de notre politique de maintien du statu-quo, nous ouvrirons petit à petit le mont du Temple mais avec des mesures de sécurité accrues ».
Cette fermeture, qui a suscité des plaintes furieuses de la part de l’administration du Waqf musulman qui gère le complexe et la mosquée Al-Aqsa, a donné lieu à une manifestation en Jordanie et a été âprement critiquée par une grande partie du monde arabe. Israël a expliqué être en quête d’armements et d’informations liés à l’attentat.
Israël a également limité les accès à la Vieille ville pour les non-résidents samedi en établissant de nouveaux points de contrôle à Jérusalem-Est ainsi que la circulation sur certaines routes proches de la Vieille ville.

Israël a déjà proposé l’utilisation de caméras sur le site 24 heures sur 24, un mouvement auquel la Jordanie s’est opposé. Actuellement, de tels dispositifs, renforcés par des détecteurs, ne sont maintenus qu’à la porte Mughrabi qui ouvre sur le mont du Temple utilisée seulement par des visiteurs non-musulmans.
La Deuxième chaîne israélienne a fait savoir samedi soir que trois responsables du Waqf ont été arrêtés, soupçonnés d’avoir aidé ou encouragé les attaquants. Elle a fait savoir que les trois terroristes avaient stocké leurs armes au sein du complexe plusieurs jours avant l’attentat de vendredi. L’un de ces trois responsables, dont l’arrestation a été rapportée vendredi, aurait été vu manipulant les caméras de sécurité de façon suspecte.

Un haut-responsable du Waqf a fait savoir vendredi à l’agence palestinienne Maan que les forces israéliennes de sécurité avaient initialement arrêté 578 employés qui se trouvaient sur le mont du Temple au moment de l’attaque. Selon Firas Dibs, les employés ont été interrogés sur d’éventuelles photos ou vidéos prises pendant l’attentat. Presque tous ont été libérés après une brève détention, a-t-il expliqué.
Les responsables du Waqf ont tenu une conférence de presse samedi au cours de laquelle ils ont déploré qu’Israël ait pris le contrôle du lieu saint, venant supplanter l’administration habituelle. Mais le chef de la police de Jérusalem Yoram Halevi a précisé que les recherches avaient été « escortées par des membres du Waqf… Personne ne devrait nous accuser de choses que nous n’avons pas faites », a-t-il commenté.