Le tribunal juif de Londres publie une annonce bannissant un ‘récalcitrant du guet’
Le Beth Din a acheté une page dans le Jewish Chronicle mentionnant John Abayahoudayan, qui refuse d'accorder le divorce à sa femme depuis de nombreuses années
LONDRES – Dans une annonce publicitaire publiée vendredi dans le Jewish Chronicle, le tribunal rabbinique de Londres a mentionné John Abayahoudayan comme refusant d’accorder un « guet » et a appelé la communauté à le bannir jusqu’à ce qu’il accepte d’accorder un divorce juif à sa femme.
Bien que Rivka et John Abayahoudayan aient divorcé civilement en 2002, le mari a refusé depuis d’accorder un guet à Rivka, ce qui signifie que selon la loi juive ils sont toujours mariés. Une épouse juive qui se voit refuser un guet est appelée une femme aguna (« enchaînée »).
« Nous appelons M Abayahoudayan à libérer Mme Rivkah Abayahoudayan du statut de aguna et lui permettre de poursuivre sa vie en assurant que le guet soit délivré immédiatement, » lit-on dans l’annonce.
« Nous invitons les gens à se demander s’il est approprié pour eux d’avoir des contacts sociaux ou d’affaires avec lui jusqu’à ce que le guet soit donné. »
https://twitter.com/MaleiRikud/status/663369843039674368
Joanne Greenaway, une avocate et assistante pour les questions de guet au Beth Din de Londres, a écrit dans le Jewish Chronicle que la publicité était un « dernier recours » en raison de l’effet préjudiciable qu’elle pourrait avoir sur la réputation de l’individu.
« Nous nous efforçons d’éviter cela et de trouver une solution, » a écrit Greenaway.
« Nous appelons la communauté à se tenir derrière ces efforts pour exercer une pression morale sur ceux qui abusent du processus du guet avec un tel mépris pour la vie des autres. »
La question du refus de guet a été largement discutée en Israël, où il n’y a pas de mariage civil et où le guet est nécessaire pour la reconnaissance officielle d’un divorce.
Au mois de mars, un groupe d’experts rabbiniques et juridiques a formulé un nouvel accord prénuptial pour aider à prévenir les cas d’agunot.
La réforme de l’enregistrement du mariage, menée par Tzohar, une organisation de rabbins orthodoxes qui vise à rationaliser et à améliorer les services rabbiniques, marche sur la frontière mince entre les exigences pour instaurer des pratiques de mariage civil – actuellement inexistantes en Israël – et la conformité à la rigueur de la loi juive.