Israël en guerre - Jour 489

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Avec la guerre, les dirigeants de Hadassah redoublent d’efforts pour aider les hôpitaux

À Ein Kerem pour son deuxième déplacement en Israël depuis le 7 octobre, la présidente Rhoda Smolow a retrouvé la PDG Naomi Adler pour réconforter les victimes du Hamas et réunir des fonds

Rhoda Smolow, présidente de Hadassah, l'Organisation sioniste des femmes d'Amérique, rend visite à Michael Elon, blessée par un terroriste du Hamas à la base de Tsahal de Zikim, le 7 octobre 2023. Centre hospitalier Hadassah, le 19 octobre 2023. (Crédit : Ariel Jerozolimski)
Rhoda Smolow, présidente de Hadassah, l'Organisation sioniste des femmes d'Amérique, rend visite à Michael Elon, blessée par un terroriste du Hamas à la base de Tsahal de Zikim, le 7 octobre 2023. Centre hospitalier Hadassah, le 19 octobre 2023. (Crédit : Ariel Jerozolimski)

Rhoda Smolow, présidente de Hadassah Women’s Zionist Organization of America, se trouvait à bord d’un vol à destination de Tel-Aviv, le 7 octobre dernier, lorsque des terroristes du Hamas ont fait irruption en territoire israélien, non loin de Gaza, et ont mené une attaque meurtrière contre les communautés du sud d’Israël.

Quelque 2 500 terroristes se sont infiltrés par voie terrestre, aérienne et maritime, ont tué quelque 1 400 personnes et se sont emparés de 200 à 250 otages de tous âges, le tout sous un déluge de milliers de roquettes tirées sur les villes israéliennes.

Le vol de Smolow a pu atterrir à l’aéroport Ben Gurion, mais l’événement auquel elle était venue assister a évidemment été annulé.

Cela ne l’a pas empêchée de se rendre à l’hôpital Hadassah pour rendre visite aux patients blessés lors de ces attaques sauvages. Elle leur a parlé, leur a tenu la main, leur a dit que les 300 000 membres et sympathisants de son organisation, aux États-Unis et ailleurs, étaient de tout cœur avec eux.

Smolow est ensuite rentrée chez elle, à New York, avant de revenir une semaine plus tard dans le cadre d’une délégation de la Conférence des présidents des principales organisations juives américaines.

« Nous avons décidé qu’en notre qualité d’organisation juive parmi les plus importantes, il était de notre devoir d’être là », explique Smollow.

Fondée en 1912 par Henrietta Szold, Hadassah est l’une des plus influentes organisations juives au monde. Elle possède les hôpitaux Hadassah d’Ein Kerem et du Mt. Scopus à Jérusalem et finance également des villages de jeunes en Israël. Hadassah prend également position en faveur d’Israël, promeut une éducation sioniste et propose des programmes sionistes et israéliens pour les jeunes de la diaspora.

De gauche à droite : Rhoda Smolow, présidente de Hadassah, l’Organisation sioniste des femmes d’Amérique, et Naomi Adler, PDG de Hadassah, lors d’une visite de solidarité au centre hospitalier Hadassah de Jérusalem pendant la guerre. Le 19 octobre 2023. (Crédit : Ariel Jerozolimski)

Naomi Adler, qui est PDG de Hadassah, a accompagné Smolow lors de cette deuxième visite. Elle explique au Times of Israël que des millions de dollars ont été collectés depuis le 7 octobre, dans le monde, pour abonder le fonds d’urgence de Hadassah.

« Il y a de petits et de gros dons. Habituellement, nos membres font plutôt des dons par chèque, mais nous avons reçu énormément de dons en ligne, ce qui indique qu’il s’agit très probablement de nouveaux donateurs, Juifs et non-juifs », précise Adler.

Les deux femmes ajoutent que des entreprises et autres groupes de collecte de fonds sans lien avec Hadassah se sont manifestés pour proposer leur aide. En outre, les responsables de terrain, aux États-Unis, contactent les bénévoles et employés de Hadassah à la recherche d’informations sur Israël et la situation afin de pouvoir agir et parler en connaissance de cause.

Des soldats israéliens blessés arrivent à l’hôpital Hadassah Ein Kerem à Jérusalem, le 7 octobre 2023. (Crédit : Noam Revkin Fenton/Flash90)

Le Times of Israël s’est entretenu avec Smolow et Adler dans les locaux du centre hospitalier Hadassah d’Ein Kerem, le 19 octobre dernier, pour leur demander si elles sont solidaires des Israéliens, évoquer leurs entretiens avec les dirigeants israéliens et familles d’otages à Gaza et savoir à quoi servira le fonds d’urgence de Hadassah.

Pouvez-vous me parler des blessés que vous avez vus ici à Hadassah ?

Rhoda Smolow, présidente de Hadassah, l’Organisation sioniste des femmes d’Amérique, rend visite à Michal Ohana, blessée par des terroristes du Hamas lors du festival Supernova près de Reim, le 7 octobre 2023. Centre hospitalier Hadassah, le 8 octobre 2023. (Crédit : Avi Hayun)

Rhoda Smolow : J’ai parlé avec deux personnes blessées lors du festival Supernova : la première est une jeune femme qui a pris une balle dans les jambes. Tous ses amis sont morts autour d’elle en tentant de se cacher. La deuxième victime à laquelle j’ai rendu visite est un jeune homme qui avait pris une balle dans la bouche. Il a subi une trachéotomie : on ne voit rien de l’extérieur, mais manifestement, toute la partie interne de sa bouche et de sa trachée ont été soufflées. J’ai tenu son bras très longtemps. Je lui ai dit qu’il était au meilleur endroit possible pour se rétablir et qu’Hadassah prendrait bien soin de lui. Il a levé le pouce, c’était très fort. Il y avait aussi cet homme plus âgé, que les terroristes ont sorti de sa voiture alors qu’il tentait de s’échapper, et qui a reçu une balle dans les deux jambes. Il a dû être amputé d’une jambe. Sa femme était assise à ses côtés, à l’hôpital ; elle ne cessait de répéter: « Il est vivant. Il est vivant. C’est tout ce qui compte. »

Quel est le sens de votre présence, ici, en cette période de crise ?

Rhoda Smolow : Je ne me suis jamais sentie aussi proche de la fondatrice de Hadassah, Henrietta Szold. C’est un peu comme de marcher sur ses pas, à elle qui a sauvé des enfants de la Shoah, prodigué des soins dans l’Israël pré-étatique et fait en sorte que le système de santé d’Israël soit le meilleur possible.

C’est Hadassah qui a créé les infrastructures du système de santé, ici, et c’est notre hôpital. Je suis bien consciente d’être le visage des 300 000 femmes et affiliés de Hadassah lorsque je réconforte un patient. C’est une expérience spirituelle que j’ai l’impression de faire au nom de toutes celles et ceux qui prennent part à l’action d’Hadassah. C’est important, ça l’a toujours été et ça continuera de l’être.

Une délégation de la Conférence des présidents des principales organisations juives américaines écoute un soldat de Tsahal blessé venu raconter sa lutte contre les terroristes du Hamas le 7 octobre 2023. Centre hospitalier Hadassah, le 19 octobre 2023 (Crédit : Renee Ghert-Zand/TOI)

Avec d’autres membres de la Conférence des présidents, vous avez rencontré le président Isaac Herzog, le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d’autres dirigeants israéliens. Quel a été leur message ?

Rhoda Smolow : Ils veulent que nous fassions passer le message, une fois rentrées chez nous, que le pays est uni et que nous soutenons Israël et aussi que nous fassions en sorte de dissiper les sentiments négatifs et contre-vérités qui émergent. Il nous appartient de diffuser des informations fiables de façon à promouvoir et contribuer à l’unité des Juifs, non seulement en Israël, mais aussi dans le monde entier. Ils nous ont demandé de faire passer le message de l’importance de la sécurité de l’État d’Israël, et de celle, pour les Juifs de la diaspora, d’oeuvrer en ce sens et se méfier des mensonges. Il est important que, si les gens se posent des questions, ils puissent avoir accès à la vérité et la diffusent le plus largement possible.

De quelle manière Hadassah peut aider à lutter contre le dénigrement d’Israël et les fausses nouvelles suite à ce qui s’est passé le 7 octobre dernier, avec la guerre en cours ?

Rhoda Smolow : Nous allons écrire, beaucoup, et être plus présents encore sur les réseaux sociaux. Nous allons nous concentrer sur des messages positifs concernant Israël sans aller à la confrontation directe avec ceux qui haïssent Israël. J’ai également été interviewée par des journaux télévisés.

Naomi Adler : Nous avons aussi un symposium de deux jours sur le sionisme, la semaine prochaine. Les inscriptions se font à un rythme effréné avec ce qui se passe. Les gens veulent en savoir plus sur le sionisme pour pouvoir ensuite parler d’Israël. Nous sommes heureuses de pouvoir leur donner accès à ces éléments.

Rhoda Smolow : Ironiquement, nous avions également organisé une table ronde sur le sionisme pour le personnel du Congrès, une semaine avant l’attaque dévastatrice du Hamas.

Des partisans et des membres des familles des otages israéliens regardent des images des otages placardées sur un mur lors d’un rassemblement devant la base militaire de Kirya, dans le centre de Tel Aviv, le 14 octobre 2023. (Crédit : Gil Cohen-Magen/AFP)

Vous avez également rencontré les familles d’otages et de personnes portées disparues. Qu’en retirez-vous ?

Naomi Adler : Les familles nous demandent de faire passer le message que les otages doivent être pris en compte dans les projets militaires ou stratégiques… Nous leur avons clairement dit que notre statut d’organisation à la fois très influente et diversifiée faisait que nous accordions la même importance à tous les otages, américains ou non.

Rhoda Smolow : Nous prions pour que quelque chose soit fait, en secret, pour sauver les otages. Nous avons dit aux autorités israéliennes que la libération ou le sauvetage des otages étaient pour nous d’une extrême priorité, pour Israël et le reste du monde.

Hadassah est en train de construire un nouveau centre de rééducation attenant à l’établissement du mont Scopus. Sera-t-il prêt à temps pour s’occuper des nombreux Israéliens qui auront hélas besoin de soins à cause de la guerre ?

Rhoda Smolow : Le centre n’est pas encore prêt. Nous pensons pouvoir l’ouvrir d’ici quelques mois, mais il se peut que les travaux prennent du retard, du fait de la situation actuelle. Ce sera le plus grand centre de rééducation d’Israël – et probablement de tout le Moyen-Orient. Le gouvernement nous a demandé de transformer un étage du parking souterrain de l’hôpital en service d’urgences capable de prendre en charge des blessés de guerre, avec des soins de rééducation à la clef.

Naomi Adler : Les derniers chiffres en matière de rééducation font état d’un besoin pour 3 000 patients, pour la plupart des soldats, alors nous faisons le maximum pour accélérer les choses.

Hôpital Hadassah du Mont Scopus. (Crédit : Avi Hayon/Hadassah)

Savez-vous déjà de quelle manière les fonds d’urgence de Hadassah vont être dépensés ?

Rhoda Smolow : Nous avons créé un comité de crise chargé d’examiner les fonds et les besoins de l’hôpital, du futur centre de rééducation et de nos villages pour les jeunes olim. Nous nous nous déciderons en fonction du degré d’urgence. Nous n’allons pas seulement mouvementer des fonds. Nous allons nous assurer que tout sera fait de manière judicieuse et stratégique. Nous voulons que les donateurs qui nous font confiance, qui nous donnent leur argent, sachent précisément à quoi il sert.

Naomi Adler : Hadassah existe depuis 112 ans et à chaque crise, nous avons construit ou reconstruit – l’État d’Israël, le système de santé, les villages pour jeunes -. Nous avons des représentants sur le terrain et un bureau en Israël. Nous surveillons ce qui doit l’être et avons d’excellentes relations avec les hôpitaux que nous possédons… Les gens le savent et ont confiance : ils savent que leur don va servir à répondre aux urgences. Nous avons déjà commencé à envoyer de l’argent. Nous le faisons déjà en temps normal pour permettre à nos projets d’avancer, c’est donc une continuation de notre action, on ne peut plus importante à nos yeux.

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