Les États-Unis suspendent les fonds destinés aux universités Cornell et Northwestern
La Maison Blanche exige que les établissements protègent les étudiants juifs ; elle a gelé 1,8 milliard de dollars dans le cadre d'enquêtes sur des violations présumées des droits civils

Plus d’un milliard de dollars de financement fédéral pour l’Université Cornell et quelque 790 millions de dollars pour l’Université Northwestern ont été gelés pendant que le gouvernement enquête sur les deux écoles pour des violations présumées des droits civils, a déclaré mardi la Maison Blanche, après avoir averti les deux établissements d’enseignement supérieur qu’ils devaient protéger les étudiants juifs.
Cette décision s’inscrit dans le cadre d’une campagne plus large visant à inciter les grandes institutions universitaires à se conformer aux exigences du président américain Donald Trump, qui souhaite qu’elles limitent les activités anti-Israël sur les campus ainsi que les programmes et initiatives DEI (en faveur de la diversité, de l’équité et de l’inclusion des personnes transgenres).
La Maison Blanche a confirmé la suspension de ces financements mardi soir, sans toutefois préciser ce que cela impliquait ni quelles subventions accordées aux établissements étaient concernées.
L’administration Trump a suspendu des milliards de dollars de financement aux universités d’élite, les accusant de laisser l’antisémitisme se propager lors des manifestations anti-Israël sur les campus qui avaient suivi le 7 octobre 2023 – date à laquelle le groupe terroriste palestinien du Hamas avait envahi le sud d’Israël, tuant plus de 1 200 personnes et prenant 251 otages, déclenchant ainsi la guerre à Gaza.
Ces mesures mettent les universités américaines en difficulté, qui doivent faire face à des coupes dans leurs subventions de recherche.
Dans un communiqué, Cornell a déclaré avoir reçu plus de 75 ordres d’arrêt de travail mardi matin de la part du ministère de la Défense concernant des recherches « profondément importantes pour la défense nationale américaine, la cybersécurité et la santé », mais n’avoir reçu aucune autre information confirmant le gel de subventions d’un montant d’un milliard de dollars.

« Nous cherchons activement à obtenir des informations auprès des autorités fédérales afin d’en savoir plus sur le fondement de ces décisions », ont déclaré Michael I. Kotlikoff, le président de l’université, et d’autres hauts responsables de l’établissement.
Dans un courriel adressé à la communauté de Northwestern, le président de l’université, Michael Schill, a déclaré que Northwestern n’avait pas été informée des coupes budgétaires par le gouvernement américain, selon The Daily Northwestern, le journal du campus.
Le mois dernier, le ministère américain de l’Éducation avait envoyé des lettres à plus de 60 universités, dont Cornell et Northwestern, les avertissant de « potentielles mesures coercitives si elles ne remplissaient pas leurs obligations » en vertu de la loi fédérale visant à « protéger les étudiants juifs sur le campus, y compris l’accès ininterrompu aux installations du campus et aux opportunités éducatives ». Les universités ont depuis contesté ces accusations.
Les responsables ont déjà pointé du doigt l’Université de Columbia, qui a été au cœur des manifestations sur les campus au cours des dix-huit derniers mois, et ils en ont fait un exemple en lui retirant une subvention fédérale de 400 millions de dollars.

L’administration a exigé des changements sans précédent dans la politique de l’université comme condition préalable à la restitution de ces fonds, ainsi qu’au maintien d’autres subventions à venir, à hauteur de milliards de dollars.
La décision de l’Université de Columbia de céder à ces exigences, en partie pour sauver les projets de recherche en cours dans ses laboratoires et dans son institut médical, a été critiquée par certains professeurs et groupes de défense de la liberté d’expression, qui y voient une capitulation face à une atteinte à la liberté académique.
Des agents fédéraux américains ont également arrêté des étudiants étrangers manifestants sur différents campus et s’emploient à les expulser.