Israël en guerre - Jour 496

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Les familles des otages entre espoir et désespoir face à l’émergence de l’accord

Les proches s'inquiètent du plan progressif qui ne libérera que certains captifs dans une première phase, les autres étant laissés à la merci de futurs pourparlers et d'une fragile trêve

Des familles d'otages israéliens détenus dans la bande de Gaza tenant une conférence de presse contre l'accord proposé avec le Hamas, à Jérusalem, le 14 janvier 2025. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)
Des familles d'otages israéliens détenus dans la bande de Gaza tenant une conférence de presse contre l'accord proposé avec le Hamas, à Jérusalem, le 14 janvier 2025. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)

L’accord de cessez-le-feu qui est sur le point d’être conclu à Gaza a laissé les familles des 98 otages encore détenus dans l’enclave face à un mélange d’espoir, d’appréhension et, dans certains cas, de colère, alors que les négociateurs font un dernier effort pour le conclure.

Selon la proposition présentée à Israël et au groupe terroriste palestinien du Hamas par les médiateurs qataris, 33 enfants, femmes et hommes âgés, ainsi que des otages malades et blessés, seraient libérés au cours de la première phase d’un cessez-le-feu prolongé. Israël estime que la plupart des otages figurant sur la liste sont en vie, mais le Hamas ne l’a pas confirmé.

En échange, des centaines de prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël seraient libérés et, si tout se passe comme prévu, les négociateurs commenceront à parler de la libération des civils et des soldats restants, ainsi que des corps des otages décédés, dans le cadre d’un ensemble de mesures visant à mettre un terme à la guerre qui dure depuis quinze mois.

« Nous ne pouvons pas manquer ce moment, c’est le dernier moment, nous pouvons les sauver », a déclaré Hadas Calderon, dont le mari Ofer et les enfants Sahar et Erez ont été enlevés avec 248 autres personnes lorsque les terroristes du Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre 2023, tuant plus de 1 200 personnes, pour la plupart des civils, lors de la pire attaque de l’histoire d’Israël.

Ce pogrom a déclenché la guerre à Gaza, qui dure depuis plus d’un an. Des dizaines de milliers de Gazaouis ont péri et l’enclave côtière a été largement dévastée, mais seule une poignée d’otages se sont échappés ou ont été libérés par l’armée israélienne.

Sahar et Erez ont tous deux été libérés lors du premier échange d’otages contre des prisonniers en novembre 2023. Ofer, 54 ans, fait partie de ceux qui pourraient être libérés lors de la première phase du nouvel accord.

Hadas Calderon devant les quartiers généraux de l’armée de la Kirya, à Tel Aviv, 21 novembre 2023. (Crédit : Times of Israel)

La dernière fois que les enfants d’Ofer l’ont vu, après 52 jours de captivité, il était « en très mauvais état », a déclaré Hadas.

« Je sais qu’il souffre », a-t-elle dit.

« C’est un cauchemar. Je le sens dans mon corps. Je sens qu’il souffre. Je le sens à chaque instant. Je me sens coupable de boire, de prendre une douche ou de manger, parce que je sais qu’ils n’ont rien. »

Des manifestants se sont rassemblés chaque semaine à Tel Aviv pour demander au gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu de trouver un accord pour ramener les otages, et un tel accord n’a jamais semblé aussi proche.

Cependant, après des déceptions répétées, rares sont ceux qui sont prêts à se réjouir tant que leurs proches ne sont pas rentrés chez eux. Pour d’autres, cet accord est une cruelle déception qui laissera leurs maris, leurs fils et leurs frères coincés à Gaza pendant que les négociateurs entament un nouveau cycle de discussions avec leurs ravisseurs du Hamas.

Selon certaines informations, l’accord en trois phases commencerait par la libération progressive de 33 otages sur une période de six semaines, tandis que les phases ultérieures verraient des pourparlers avec le groupe terroriste palestinien sur un « retrait complet » des troupes israéliennes de Gaza – que Netanyahu s’est engagé par le passé à ne pas mettre en œuvre tant que le Hamas serait encore en mesure de gouverner.

« Il ne mérite pas de pourrir à Gaza »

« Le Premier ministre devrait proposer un accord incluant tous les otages, y compris mon fils, citoyen américain et héros d’Israël », a déclaré Ruby Chen, dont le fils Itay, soldat, a été tué lors de l’assaut du Hamas et dont le corps est détenu à Gaza.

Ruby Chen tenant une affiche de son fils, Itay Chen, lors d’une manifestation près de la Knesset, à Jérusalem, le 9 mars 2024. (Crédit : Ohad Zwigenberg/AP)

« Il a sauvé beaucoup de gens, il ne mérite pas de pourrir à Gaza », a déclaré Chen devant le bureau de Netanyahu à Jérusalem, où elle s’est jointe aux manifestants qui exhortaient le Premier ministre à attendre un accord global.

Un peu plus tôt, des manifestants devant la Knesset avaient harangué le ministre de la Défense, Israel Katz, qui participait à une réunion de commission, exigeant que tous les otages soient relâchés.

Les représentants d’Inbar Hayman, qui a été assassinée en 2023 en captivité par le Hamas, ont déclaré : « Vous présentez ici un accord de sélection comme un accord humanitaire », utilisant le terme très connoté qui évoque la Shoah lorsque les détenus des camps de concentration étaient choisis pour le travail forcé ou pour les chambres à gaz.

« Quelle est la victoire absolue dont parle le Premier ministre lorsque nous ne pouvons pas enterrer notre fille ? Existe-t-il une plus grande humiliation pour l’État ? »

Netanyahu a rencontré des représentants de certaines familles d’otages mardi, suscitant beaucoup de craintes quant aux perspectives de libération de ceux qui seront restés derrière.

« Je suis allé à la réunion en espérant découvrir que nous parlions d’un accord pour tous les otages, et j’en suis ressorti très inquiet du fait que nous ne parlions pas d’un accord pour tous », a déclaré Gil Dickmann, dont la cousine Carmel Gat a survécu à onze mois de captivité au Hamas avant d’être assassinée par ses ravisseurs en même temps que cinq autres otages, selon une évaluation de l’armée israélienne.

« Nous n’avons pas compris : pourquoi ne pas entamer les négociations sur la deuxième phase maintenant et en finir ? Nous appelons le président américain [entrant Donald] Trump et tous les autres dirigeants du monde à s’assurer que cela ne s’arrête pas après la première phase, que tous les otages sortent. »

On estime que 94 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre 2023 se trouvent toujours à Gaza, y compris les corps de 34 otages dont le décès a été confirmé par Tsahal.

Sharon Sharabi et d’autres parents d’Israéliens pris en otage par des terroristes dans la bande de Gaza s’adressant aux médias après avoir rencontré le Premier ministre Benjamin Netanyahu, devant le bureau du Premier ministre, à Jérusalem, le 14 janvier 2025. (Crédit : Yonatan Sindel/ Flash90)

Fin novembre 2023, le Hamas avait relâché 105 civils lors d’une trêve d’une semaine. Quatre otages avaient été remises en liberté précédemment. Huit otages vivants ont été secourus par les soldats et les dépouilles de 40 otages ont été récupérées, notamment celles de trois Israéliens qui ont été tués accidentellement par Tsahal.

Le groupe terroriste palestinien détient également deux civils israéliens entrés dans la bande de Gaza en 2014 et 2015, ainsi que les corps de deux soldats tués en 2014.

Plus de 46 000 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ne font pas de distinction entre civils et terroristes.

Israël affirme avoir tué 18 000 terroristes au combat. Tsahal affirme également avoir tué un millier de terroristes à l’intérieur du pays le 7 octobre 2023.

L’armée israélienne affirme prendre « de nombreuses mesures » pour minimiser les atteintes aux civils et souligne que le groupe terroriste viole systématiquement le droit international et exploite brutalement les institutions civiles et la population comme bouclier humain pour ses activités terroristes, en combattant depuis des zones civiles, notamment des maisons, des hôpitaux, des écoles et des mosquées.

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