Israël en guerre - Jour 367

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Les Indiens travaillant en Israël toujours coincés dans leur pays

Des centaines de personnes bloquées en Inde pendant les premiers jours de la pandémie sont encore dans le flou des mois plus tard, bien qu'ils soient autorisés à revenir

Siva Sai, qui travaille et étudie à la faculté de médecine Sackler de l'université de Tel Aviv, en visite à Har Zion. Il est actuellement coincé en Inde en raison de la pandémie de coronavirus. (Autorisation : Siva Sai via JTA)
Siva Sai, qui travaille et étudie à la faculté de médecine Sackler de l'université de Tel Aviv, en visite à Har Zion. Il est actuellement coincé en Inde en raison de la pandémie de coronavirus. (Autorisation : Siva Sai via JTA)

JTA – Le vol de Chandrakanth Gadipelly reliant Delhi à Tel-Aviv amorçait son décollage lorsque l’annonce a été faite : tous les Indiens doivent débarquer.

C’était à la mi-mars, alors qu’Israël avait complètement fermé ses frontières aux non-citoyens, et depuis, Chandrakanth Gadipelly essaie de retourner à son laboratoire d’ingénierie chimique à Haïfa.

« Ils essaient de suivre le rythme sans moi, mais comme je ne suis pas là, la plupart des travaux ont complètement cessé parce que je suis l’une des personnes centrales du projet », explique-t-il depuis son domicile à Mumbai.

Il fait partie des centaines d’Indiens qui ne peuvent pas retourner à leur vie en Israël, où une communauté croissante d’expatriés travaille dans les secteurs de la science, de la technologie et de la santé à domicile. Selon l’ambassade d’Inde à Tel-Aviv, plus de 12 000 ressortissants indiens vivent et travaillent en Israël, la grande majorité d’entre eux s’occupant de personnes âgées ou handicapées.

Beaucoup de ces personnes sont restées en Israël tout au long de la pandémie, ou ont pris l’avion pour rentrer dans leur famille en Inde. Mais certains Indiens ont été retenus à l’étranger lorsque des restrictions de voyage ont été imposées au début de la pandémie. Un effort de coordination a permis d’établir une liste de plus de 200 Indiens devant soit se rendre en Israël, soit retourner en Inde.

Les deux pays étant entièrement occupés par leurs combats contre la pandémie sur leur territoire, les Indiens ayant des liens avec Israël semblent être passés à travers les mailles du filet jusqu’à présent.

Un pont aérien organisé le 25 mai par le gouvernement indien a permis aux Indiens en Israël et aux Israéliens en Inde de rentrer chez eux, mais les non-Israéliens n’ont pas été autorisés à faire le voyage jusqu’à Tel-Aviv. Et bien qu’Israël ait donné la permission aux étrangers dont la vie est basée dans le pays de rentrer, aucun vol commercial n’est prévu.

Le hall d’arrivée vide de l’aéroport Ben Gurion, le 12 juin 2020. (Photo par Olivier Fitoussi/Flash90)

« Je me réveille chaque matin et je les supplie de reprendre les vols », rapporte Siva Sai, qui étudie à la faculté de médecine Sackler de l’université de Tel-Aviv, où il est également assistant de laboratoire et étudie les propriétés du sang. Il a fait valoir ses arguments sur les réseaux sociaux, en vain jusqu’à présent : « J’ai tagué chacun d’entre eux, mais il n’y a pas eu de réponse. »

Siva Sai s’était rendu chez lui à Chennai pour une visite à la mi-mars et avait d’abord compris qu’il devrait mettre son retour en attente pendant que le monde se confinait.

« J’étais heureux de faire une pause d’un ou deux mois, mais cette pause a été trop longue pour moi », commente-t-il.

Chandrakanth Gadipelly a également lancé des bouteilles à la mer en ligne. « Nous avons envoyé des tweets à presque toutes les agences chaque jour, des dizaines et des dizaines de tweets », indique-t-il. « Mais il n’y a pas de réponse. Je ne sais pas, les gens ne prennent pas ça au sérieux. Peut-être que c’est juste parce que ce sont les voix des étudiants, je ne sais pas ».

Mayuri Mukherjee, doctorante à l’Université hébraïque de Jérusalem, qui étudie les technologies émergentes et la sécurité, travaille à la coordination des Indiens qui veulent retourner en Israël. Elle dit comprendre pourquoi leur situation n’avait pas encore attiré l’attention des responsables gouvernementaux qui pourraient éventuellement y remédier.

« Pour nous, nos histoires individuelles sont importantes et c’est un gros problème pour nous d’être coincés ici, mais dans l’ensemble, nous sommes très peu nombreux », décrit-elle. « Lorsque vous prenez le nombre d’Indiens en Israël et que vous le comparez à celui des Indiens aux États-Unis, par exemple, ces chiffres sont incomparables. Il n’y a pas de comparaison possible ».

« Donc je pense que du point de vue du gouvernement indien, l’idée était, ‘ah nous avons fait un vol, les Indiens qui étaient coincés en Israël ont été renvoyés chez eux. Nous avons maintenant terminé, pour l’essentiel’. Ceux d’entre nous qui sont coincés ici, eh bien, pas de chance », commente-t-elle.

Un travailleur médical réalise un teste de dépistage du coronavirus dans un hôpital de New Delhi, en Inde, le 6 juillet 2020. (Crédit : AP Photo/Manish Swarup)

Cette semaine, les étudiants ont eu leurs premiers signes d’espoir. L’ambassade indienne a répondu pour la première fois à l’un des messages de Siva Sai mardi, lui demandant de prendre contact.

« Veuillez envoyer un message privé avec vos coordonnées. Nous vous contacterons », dit le tweet. « L’ambassade est en contact direct avec de nombreux étudiants indiens en Israël sur cette question. »

Et mercredi, l’ambassade a annoncé sur son site web qu’elle « étudie la possibilité » d’organiser un autre vol pour plus tard cet été. Elle a demandé aux personnes intéressées de lui communiquer leurs coordonnées avant le 15 août.

Personne n’a encore de billet, et l’incertitude demeure alors que les deux pays sont confrontés à une augmentation des cas de coronavirus. Mais les mises à jour suggèrent une possible fin des mois de flou.

« Il est très difficile d’être bloqué dans son propre pays », confie M. Gadipelly. « C’est vraiment triste. Parce que je suis dans ma ville natale et que je suis avec ma famille, mais il y a une limite. J’ai aussi mes responsabilités professionnelles ».

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