Les Israéliens célèbreront Pessah en laissant une chaise vide à table pour les otages
Pour la fête, qui commence lundi soir, des familles d'otages retenus à Gaza appellent à ne pas oublier les captifs, insistant sur la responsabilité du gouvernement à les ramener à la maison
Des familles d’otages retenus dans la bande de Gaza ont appelé samedi les Israéliens à laisser une chaise vide lors du repas rituel de seder lundi soir, qui marque le début de la fête juive de Pessah, pour ne pas les oublier.
« La nuit de seder approche, et cette année, nous allons devoir laisser une chaise vide », a lancé Ofir Angrest dont le frère Matan est otage depuis le 7 octobre, lors du rassemblement hebdomadaire des familles devant des centaines de personnes sur une place de Tel Aviv.
Avant de s’adresser au gouvernement de Benjamin Netanyahu : « je me tourne vers vous, ça suffit ! Après plus de six mois, vous me manquez tout simplement de respect, ainsi qu’aux autres familles des otages ! »
Le président israélien, Isaac Herzog, avait lui aussi appelé vendredi les familles israéliennes à laisser « une chaise vide » pour le seder, dans une vidéo postée sur X.
253 personnes avaient été enlevées lors de l’assaut barbare du groupe terroriste palestinien du Hamas sur le sud d’Israël le 7 octobre ; 129 restent retenues à Gaza, dont 34 sont mortes d’après des responsables israéliens. Une centaine avaient été libérées à la faveur d’une trêve fin novembre.
Sofi Cohen Ben Dor, la fille du célèbre espion israélien Eli Cohen, s’est également exprimée lors du rassemblement. Son père est mort pendu à Damas en 1965 après avoir infiltré les cercles du pouvoir dans la capitale syrienne au début des années 1960, et sa dépouille n’a jamais été ramenée en Israël.
« Israël n’a pas réuni les conditions pour ramener son corps pour qu’il soit enterré en Israël », a-t-elle dit, rappelant que « des promesses ont était faites » mais que le corps de son père se trouvait « depuis 60 ans dans un endroit inconnu en Syrie ».
Plusieurs milliers de personnes, selon un journaliste de l’AFP, ont manifesté au même moment à Tel Aviv contre le gouvernement Netanyahu.
Son principal opposant, le chef de l’opposition Yaïr Lapid, a de nouveau appelé à des élections législatives anticipées dans son discours devant des manifestants rassemblés à Haïfa, au nord d’Israël.
« Ce gouvernement est un désastre pour le pays », a-t-il affirmé.