Les Israéliens en tête des investissements dans la FoodTech à base de plantes
Le dernier rapport du GIF place Israël en deuxième position, derrière les États-Unis, pour les fonds investis dans le secteur mondial des protéines alternatives dans son ensemble

Les entreprises israéliennes sont en tête des investissements dans le secteur de la FoodTech dans le sous-segment des protéines alternatives d’origine végétale, et viennent en deuxième position derrière les États-Unis pour les fonds investis dans l’industrie des protéines alternatives dans son ensemble, selon un rapport actualisé publié cette semaine par le Good Food Institute (GFI) Israël.
Le secteur des protéines alternatives comprend des substituts végétaux de viande, de produits laitiers d’œufs et de fruits de mer qui sont fabriqués à partir de cellules, ainsi que divers processus et produits de fermentation. Les start-ups de protéines cultivées et les start-ups de technologies de fermentation se chevauchent souvent.
Le dernier rapport du GFI met en évidence de nouveaux chiffres dans le secteur israélien de la technologie alimentaire du premier semestre 2022, montrant que 160 millions de dollars de fonds ont été alloués à des start-ups israéliennes développant des produits alimentaires à base de plantes, ce qui équivaut à 22 % du total mondial et devance ainsi légèrement les États-Unis dans ce secteur.
Le secteur mondial des protéines alternatives dans son ensemble a attiré 1,75 milliard de dollars au premier semestre 2022, avec 320 millions de dollars investis dans des start-ups et autres entreprises de protéines alternatives israéliennes, soit 18 % du total.
Les entreprises américaines de protéines alternatives étaient loin devant avec un total de 857 millions de dollars d’investissements (jusqu’à présent en 2022) et avec des start-ups de protéines cultivées – qui récoltent des cellules d’animaux et les cultivent ensuite pour créer des produits carnés et laitiers alternatifs – en tête.
En ce qui concerne les protéines fermentées, qui utilisent des micro-organismes tels que des bactéries et des champignons, Israël se place également en deuxième position derrière les États-Unis, prenant 38 % des investissements mondiaux dans ce domaine avec 152 millions de dollars d’investissements, selon le rapport.
En troisième position, on trouve la Chine, avec des investissements de 120 millions de dollars, suivie de Singapour (104 millions de dollars) et de la France (96 millions de dollars). Ces trois pays sont uniquement ou principalement impliqués dans les produits protéiques alternatifs à base de plantes.
Croissance de protéines alternatives
L’industrie israélienne des protéines alternatives a connu une croissance de 160 % au premier semestre 2022, par rapport au premier semestre 2021, selon le rapport du GFI. L’industrie avait connu une croissance d’environ 450% en 2021 par rapport à 2020, les start-ups israéliennes ayant levé environ 623 millions de dollars d’investissements l’année dernière, selon le rapport initial du GFI datant de mars.
Jusqu’à présent, l’opération la plus notable dans le secteur israélien des protéines végétales en 2022 a été l’investissement de 135 millions de dollars dans Redefine Meat, un fabricant de produits carnés à base de plantes imprimés en 3D, pour financer des lignes de production en Israël et aux Pays-Bas, ainsi que pour étendre ses partenariats avec des restaurants et des établissements de restauration dans le monde entier.

Les produits de la société fabrique des morceaux d’agneau et de bœuf sans matière animale imprimés en 3D, des hamburgers, des saucisses, des brochettes d’agneau et du bœuf haché qui sont vendus dans plus de 200 restaurants et établissements israéliens et en Europe (y compris des restaurants étoilés au Michelin).
Ce mois-ci, Redefine Meat a signé un accord avec la société hôtelière Selina, fondée en Israël, pour servir ses substituts de viande à base de plantes dans plus de 150 établissements Selina, à commencer par Tel Aviv et Londres.
Le deuxième investissement le plus important réalisé par une start-up israélienne dans le domaine de la technologie alimentaire (annoncé au début de l’année 2022) a été de 120 millions de dollars pour Remilk, un fabricant israélien de lait et de produits laitiers sans matière animale. L’entreprise utilise un processus de fermentation à base de levure pour produire des protéines de lait qui, selon l’entreprise, ne se distinguent pas des protéines de lait de vache en termes de goût et de fonction, mais sont exemptes de lactose, de cholestérol et d’hormones de croissance.
Cet investissement est le plus important réalisé à ce jour dans une entreprise de produits laitiers sans vache. Remilk a mis en place des installations de production en Europe et aux États-Unis, où elle travaille déjà avec des entreprises alimentaires de premier plan, et collabore avec les autorités réglementaires et rabbiniques pour que son produit soit autorisé et certifié cacher.

Le GFI a déclaré que la croissance significative du secteur israélien des protéines alternatives était attribuée à d’importants cycles d’investissement dans des entreprises proches du stade de la commercialisation, qui étendent leurs activités et visent les marchés mondiaux.
Le directeur de l’innovation du GFI Israël, Aviv Oren, a déclaré cette semaine dans un communiqué qu’Israël « continue de mettre en place son leadership mondial en matière d’innovation technologique alimentaire ».
Selon Oren, l’industrie « jeune et fascinante » des protéines alternatives offre « une opportunité de réparer le système alimentaire mondial » tout en répondant aux objectifs de sécurité alimentaire et de changement climatique, tout en attirant des scientifiques et des entrepreneurs de différents domaines.
Cependant, Israël manque de certaines infrastructures de soutien à l’industrie locale sous forme de centres de recherche multidisciplinaires, de programmes de transfert de technologie (des laboratoires universitaires à l’industrie), de subventions et de formations à la recherche, ainsi que de pôles d’innovation spécifiques pour la viande cultivée, les protéines végétales et les start-ups technologiques de fermentation.
« Nous avons besoin d’un plus grand nombre de chercheurs. C’est super-important parce que tout le secteur s’est construit autour de la recherche académique, une recherche qui doit être soutenue par les financements gouvernementaux », a déclaré Nir Goldstein, directeur général du GFI Israël, au Times of Israel en janvier.
Au début de l’année, le GFI Israël a publié un rapport qui exhortait le gouvernement à mettre en place une stratégie nationale pour soutenir son industrie croissante des technologies de l’alimentation si le pays espère conserver un rôle prédominant dans le secteur au cours des prochaines années.