Les leaders musulmans « abandonnent » Biden en raison de son soutien à Israël
De furieux religieux issus d'états décisifs, aux côtés des démocrates en 2020, ont dit "l'abandonner", début décembre
Des leaders de la communauté musulmane de plusieurs états décisifs dans les élections américaines ont fait savoir, au début du mois de décembre, qu’ils ne soutiendraient pas le président Joe Biden. Ils ont tenu ces propos lors d’une conférence de presse organisée dans une banlieue de Détroit et ils ont cité son refus d’appeler au cessez-le-feu à Gaza.
Les démocrates du Michigan ont averti la Maison Blanche que la prise en charge, par Biden, de la guerre opposant Israël aux terroristes palestiniens du Hamas pourrait lui coûter suffisamment de soutien au sein de la communauté arabe américaine pour influencer le résultat des élections présidentielles de 2024.
Les responsables musulmans du Michigan, du Minnesota, de l’Arizona, du Wisconsin, de la Floride, de la Georgie, du Nevada et de la Pennsylvanie s’étaient rassemblés, lors de cette conférence de presse organisée le 2 décembre à Dearborn, dans le Michigan – c’est la ville où habite le plus grand nombre d’Américains d’origine arabe aux États-Unis – derrière une tribune où était écrit : « Abandonnez Biden, le cessez-le-feu maintenant ».
Israël a juré de renverser le Hamas après avoir déclaré la guerre au groupe terroriste dans le sillage de l’attaque barbare qu’il a perpétrée dans les communautés du sud du pays, le 7 octobre. Des terroristes formés et armés par le Hamas avaient franchi la frontière avec Gaza et ils avaient massacré environ 1 200 personnes, des civils en majorité, prenant également 240 otages.
Plus de 20 000 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début du conflit, selon le ministère de la Santé dirigé par les terroristes du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes et hommes armés, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.
L’absence de volonté de Biden d’appeler à un cessez-le-feu dans la bande a rompu sa relation avec la communauté musulmane des États-Unis et ce lien ne pourra pas être réparé, a dit Jaylani Hussein de Minneapolis, qui avait aidé à organiser la conférence.
« Des familles et des enfants sont effacés avec l’argent de nos impôts », a estimé Hussein pendant la conférence de presse. « Ce à quoi nous assistons aujourd’hui, c’est à une succession ininterrompue de tragédies ».
Hussein, qui est musulman, a évoqué la colère forte de la communauté – d’autant plus que la communauté musulmane a voté à une majorité écrasante pour Biden, ce que certains responsables de la communauté regrettent aujourd’hui, a-t-il poursuivi.
Le porte-parole de la Maison Blanche, Andrew Bates, avait précédemment indiqué que l’administration avait exercé des pressions en faveur de pauses humanitaires dans les combats pour permettre aux aides d’entrer à Gaza, ajoutant que « lutter contre le poison de l’antisémitisme et se dresser en faveur du droit souverain d’Israël à se défendre ont toujours été des valeurs de premier plan pour le président Biden ».
Le Michigan, le Wisconsin et la Pennsylvanie avaient été des composantes déterminantes du « mur bleu » des états que Biden avait fait rentrer dans le giron des démocrates lors des élections à la présidence, ce qui l’avait aidé à remporter la victoire à la Maison Blanche en 2020. Environ 3,45 millions d’Américains s’identifient comme étant musulmans – soit 1,1% de la population – et ils ont tendance à voter démocrate, selon le Pew Research Center.
Mais il semble que les leaders de la communauté aient fait savoir que le soutien apporté à Biden avait disparu avec la campagne militaire israélienne contre le Hamas.
« Nous ne sommes pas impuissants en tant que musulmans américains. Nous sommes puissants. Nous n’avons pas seulement l’argent mais nous avons aussi la réserve de votes. Et nous utiliserons ces votes pour sauver cette nation d’elle-même », a continué Hussein.
Ce qui ne signifie pas pour autant que la communauté soutiendra l’ancien président Donald Trump, qui fait actuellement la course en tête des Primaires républicaines, a-t-il établi clairement.
« Nous n’avons pas que deux options. Nous en avons un grand nombre et nous allons jouer là-dessus », a-t-il poursuivi.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.