Les Marchoix faits « Juste parmi les nations » pour avoir sauvé les enfants Clair
A partir de 1942 une famille de Villeneuve St Georges a élevé les enfants d'un couple juif qui a mené la résistance dans le sud du pays
« Les cheveux blancs et le buste légèrement voûté, Jean-Jacques Clair a bien grandi, » raconte Le Parisien a l’issue d’une cérémonie émouvante qui s’est tenue à l’espace Cocteau de Villeneuve-St-Georges.
« Aujourd’hui âgé de 76 ans, il s’est battu pour renouer les fils d’une histoire qu’on a tué dans la famille une fois la guerre terminée. Avec l’aide d’une généalogiste, il a pu contacter Roland, son sauveur, en 2013. In extremis : quelques mois après leurs retrouvailles, le désormais ‘Juste’ est mort ».
L’histoire commence en 1943, lorsque Roland Marchoix, 19 ans, le fils du chef d’orchestre André Marchoix, époux de Jeanne née Geaycouvalette, « va chercher Pierre et Jean-Jacques Clair pour les mettre à l’abri chez ses parents, » rappelle la notice de l’AJPN consacrée à cette famille de Justes.
« Le 23 septembre 1943, alors qu’il s’apprête à rejoindre son domicile, Henry Clair est interpellé dans la rue par un voisin, envoyé par la concierge de l’immeuble, qui lui dit que la Gestapo l’attend chez lui (…). La Gestapo a mis la main sur la lettre reçu de Villeneuve-Saint-Georges, donnant des nouvelles des deux enfants… ».
« Le 26 septembre 1943, deux Citroën noires se rangent devant le 33 de la rue des Ecoles à Villeneuve-Saint-Georges. Des policiers allemands de la feldgendarmerie et des policiers français en imperméable noir en descendent, encadrant Emile Clair. Ils montent à l’appartement de Mme Marchoix, à la recherche de Henry Clair, considéré comme un dangereux terroriste. Henry et Thérèse Clair, munis de faux papiers au nom de Deschamps, trouvent alors un abri à Paris, puis à Sartrouville, puis à nouveau à Paris, changeant constamment d’appartement ».
Présenté comme un neveu, Jean-Jacques Clair, âgé de 18 mois, et son frère Pierre, âgé de 7 ans et demi, resteront chez André et Jeanne Marchoix jusqu’en 1945.
Pendant ce temps, leurs parents « mèneront la résistance dans le sud du pays » raconte Le Parisien. Henry Clair commandera la 3e compagnie des FFI à Besançon. Il retrouvera Jean-Jacques après la guerre.
Et lui retrouvera enfin, après de longues recherches, Roland – décédé en 2013 – qui était venu le chercher lui et son frère 76 ans plus tôt pour les mettre à l’abri.
Ce jour-là dans la salle des fêtes de Villeneuve Jean-Jacques a remis à la famille Clair la médaille à titre posthume de Juste parmi les Nations, la plus haute distinction de l’Etat d’Israël.