Les proches de Hadar Goldin bloquent l’entrée des Gazaouis en Israël
Les militants, réclamant la restitution de la dépouille du soldat détenue à Gaza, arrêtent le convoi qui amène des travailleurs dans le pays et exigent des pressions sur le Hamas
La famille d’un soldat de Tsahal, dont la dépouille est détenue par le groupe terroriste palestinien du Hamas dans la bande de Gaza, a empêché dimanche des travailleurs de l’enclave palestinienne d’entrer en Israël en bloquant une route d’accès.
Les membres de la famille du soldat disparu Hadar Goldin ont été rejoints par des militants qui font campagne pour son retour, ainsi que pour la restitution de la dépouille du soldat Oron Shaul et de deux civils israéliens vivants qui seraient détenus à Gaza.
Les manifestants ont brandi tôt le matin une grande bannière en travers d’une route menant d’un poste frontière de Gaza à Israël. Dans une vidéo partagée sur les réseaux sociaux, on pouvait voir des dizaines de voitures et de camionnettes ralenties par le barrage routier.
La bannière déclarait : « Arrêtez de faire des cadeaux et de laisser entrer des travailleurs avant le retour des soldats ».
Goldin et Shaul ont été tués pendant la guerre de Gaza de 2014 et leurs corps ont été saisis par des combattants du Hamas. Les manifestants ont également demandé la libération d’Avera Mengistu et de Hisham al-Sayed, deux civils atteints de pathologies mentales qui ont traversé la frontière de la bande de Gaza de leur propre gré en 2014 et en 2015, respectivement, et qui sont détenus par le Hamas depuis lors.
Simcha, le père de Goldin, a déclaré que cette action était dirigée contre le ministre de la Défense Benny Gantz « qui a abandonné deux soldats sur le champ de bataille, Hadar et Oron, il y a huit ans. »
Gantz était chef d’état-major de Tsahal pendant le conflit de 2014 nommé opération Bordure protectrice.
« Nous sommes venus lui expliquer qu’il était inconcevable que des travailleurs arabes entrent en Israël depuis Gaza avant que nos soldats et citoyens ne soient rapatriés », a-t-il déclaré dans une déclaration vidéo depuis la frontière.
פעילי "הדר ומשפחת גולדין" חסמו הבוקר את שיירות הפועלים העזתים שיוצאים מעזה לישראל בדרישה להשבת הבנים.
פרופ' שמחה גולדין, אביו של הדר גולדין: "אנחנו דורשים משר הביטחון וגם מראש הממשלה שיפעילו לחץ על חמאס ועל תושבי עזה כדי להביא את החיילים לפני כל הסכם וכל הנחה כלכלית כזו או אחרת. pic.twitter.com/kyGDkxsveD— Asslan Khalil (@KhalilAsslan) September 18, 2022
Goldin a exigé que Gantz et le Premier ministre Yair Lapid « fassent pression sur le Hamas et les habitants de Gaza en vue de ramener les soldats avant de conclure tout accord ou [d’accorder] tout autre avantage économique de quelque nature qu’il soit ».
Suite aux récents combats avec la bande de Gaza en août, Gantz a approuvé d’octroyer 1 500 permis de travail journaliers supplémentaires aux habitants de Gaza, portant le total à 15 000.
Le ministère de la Défense a approuvé un plan provisoire visant à accroître le nombre de permis prévus pour les habitants de Gaza à 20 000, une augmentation sans précédent. Au milieu de l’année 2021, seuls 7 000 Palestiniens de Gaza avaient un permis pour travailler ou faire des affaires en Israël.
La famille Goldin soutient que les mesures humanitaires en faveur de la bande de Gaza devraient être subordonnées au retour de leur fils et des trois autres Israéliens détenus dans la bande.
Le gouvernement s’est longtemps abstenu de faire avancer des projets humanitaires importants destinés à la reconstruction de l’enclave, dont la situation économique est extrêmement précaire en raison des violences répétées avec Israël et des restrictions sécuritaires maintenues par Tsahal – et dans une moindre mesure par l’Égypte – visant à empêcher la contrebande d’armes destinées à de futures guerres.
Israël a cependant adopté certaines mesures plus modérées afin d’empêcher l’effondrement total de l’économie gazaouie, comme l’autorisation de la livraison de vaccins et de ventilateurs COVID et l’octroi de permis d’entrée à des milliers de Palestiniens pour qu’ils puissent venir travailler quotidiennement en Israël et occuper des emplois manuels essentiels à l’économie du pays.
Ces initiatives ont été largement soutenues par l’establishment sécuritaire, qui considère le maintien de la stabilité dans l’enclave comme un intérêt de sécurité nationale.
Mais ces mesures ont rendu furieuse la famille Goldin, qui affirme que les gouvernements successifs ont défendu leur cause du bout des lèvres sans prendre de mesures lorsque l’occasion leur en était donnée.