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Analyse

Les soutiens de Netanyahu et d’Abbas lassés de leur supposée faiblesse

Le Premier ministre et le président de l'Autorité palestinienne résistent aux appels lancés par les membres de leur parti

Elhanan Miller est notre journaliste spécialiste des affaires arabes

Des manifestants palestiniens jettent des pierres et brûlent des pneus lors d'affrontements avec les forces de sécurité israéliennes près du checkpoint de Hizma, en Cisjordanie, le 30 septembre 2015. Illustration. (Crédit : Flash90)
Des manifestants palestiniens jettent des pierres et brûlent des pneus lors d'affrontements avec les forces de sécurité israéliennes près du checkpoint de Hizma, en Cisjordanie, le 30 septembre 2015. Illustration. (Crédit : Flash90)

À peu près au même moment, deux dirigeants, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, ont rencontré leurs cabinets respectifs ainsi que des experts en sécurité pendant la nuit de lundi à mardi pour discuter de l’actuelle vague de violence à Jérusalem et en Cisjordanie.

A l’issue des deux réunions, les décisions qui ont été prises laisseront de larges pans de leur camp profondément déçus.

Loin de mettre en œuvre l’une des trois revendications exprimées par son ministre de l’Education, Naftali Bennett, après l’attaque terroriste qui a tué Naama et Eitam Henkin la semaine dernière, la décision de Netanyahu était beaucoup plus modeste.

Le chef du parti HaBayit HaYehudi avait voulu « délier » les mains des forces de sécurité d’Israël dans la gestion de la terreur palestinienne, construire « immédiatement » une nouvelle implantation ou un quartier (au-delà de la Ligne Verte) et ré-incarcérer les terroristes libérés lors de l’accord Shalit ou pendant le dernier cycle des négociations.

Il a donné l’instruction à la ministre de la Justice, Ayelet Shaked, membre du parti HaBayit HaYehudi, d’alléger la bureaucratie qui encadre la démolition des maisons des terroristes palestiniens.

La même nuit, les maisons de trois terroristes palestiniens en Cisjordanie, qui ont mené des attaques pendant 2014, ont été soit démolies soit murées.

A Ramallah, aussi, beaucoup attendaient une décision spectaculaire de la part d’Abbas, qui a annoncé pendant son discours des Nations unies la semaine dernière qu’il n’était plus lié par les accords d’Oslo.

Avec des dizaines de Palestiniens blessés et trois tués dans les affrontements avec les soldats de Tsahal pendant le week-end dernier, l’arrêt de la coopération sécuritaire avec Israël aurait été vu par beaucoup de Palestiniens comme un strict minimum.

Même à Haïfa, des manifestants arabes ont appelé à une troisième intifada.

Mahmoud Abbas prononce un discours à la 70e Assemblée générale de l'ONU, le 30 septembre 2015 (Crédit : capture d'écran UN live)
Mahmoud Abbas prononce un discours à la 70e Assemblée générale de l’ONU, le 30 septembre 2015 (Crédit : capture d’écran UN live)

Conscient du sentiment de la rue, Abbas a choisi de concentrer la réunion sur son coup diplomatique contre Israël à New York la semaine dernière. Il a souligné la levée symbolique du drapeau palestinien à l’ONU, ainsi que les nombreuses réunions tenues avec les dirigeants internationaux.

« Notre position diplomatique est dans une bonne situation tandis que le soutien international pour nos droits nationaux s’élargissement et s’approfondissent », a-t-il déclaré à ses généraux selon l’agence de presse Maan, leur demandant de déjouer « les plans israéliens visant à l’escalade de la situation qui nous entraînerait dans la violence ».

Les instructions opératoires qui ont suivi étaient destinés à réprimer les manifestations populaires.

Aussi bien Netanyahu qu’Abbas se concentrent sur la victoire au jeu du blâme international et aucun des chefs de file est susceptible de mettre en place des mesures politiques spetaculaires qui pourraient être utilisées par son adversaire.

Mais tandis que la violence se poursuit, la pression sur les dirigeants pour mettre en oeuvre une politique plus cohérente augmentera sans aucun doute, et maintenant, cette pression viendra même depuis leurs propres camps.

« La situation en Israël est devenue intolérable », a déclaré le député du Likud Oren Hazan à Walla News lors d’une manifestation devant la résidence du Premier ministre, lundi soir.

« Le ministre Bogie Yaalon, ministre de la non-sécurité, il est temps pour vous réveiller », a-t-il ajouté, en se référant à l’actuel ministre de la Défense, Moshe Yaalon.

Le membre de la Knesset et du Likid Hazan Oren danse avec les manifestants du conseil de Samarie lors d'une manifestation devant la résidence du Premier ministre à Jérusalem le 5 octobre 2015 (Crédit : Hadas Parush / Flash90)
Le membre de la Knesset et du Likid Hazan Oren danse avec les manifestants du conseil de Samarie lors d’une manifestation devant la résidence du Premier ministre à Jérusalem le 5 octobre 2015 (Crédit : Hadas Parush / Flash90)

Un autre intervenant lors du rassemblement, le ministre de la Protection sociale, Haim Katz, du Likud, a déclaré à l’audience qu’il ne venait pas pour manifester contre le Premier ministre, avant de faire écho au demande de Bennett pour augmenter la construction d’implantations en réponse aux attaques terroristes.

« Le Premier ministre est le seul capable d’éradiquer la terreur et construire sur la terre d’Israël, et nous attendons de lui qu’il le fasse ».

Du côté palestinien, la défiance contre Abbas était limitée au Hamas, qui a longtemps appelé à une escalade de la violence en Cisjordanie. Mais même un examen rapide des pages du Fatah sur Facebook révèle à quel point la notion d’escalade de la violence est actuellement attrayante parmi les membres clés du parti.

Mahmoud al-Aloul, un membre du Comité central du Fatah, a partagé dimanche une affiche conçue par le mouvement de jeunesse du Fatah, le Shabiba.

La photo montrait des Palestiniens masqués lançant des cocktails Molotov et des pierres, la légende de l’image disait : « Plus de violence et d’escalade [de la violence] au visage de l’occupant partout. Transformons la terre en enfer au visage de l’ennemi ».

Aloul a également changé sa photo de profil Facebook pour mettre à la place des images de quatre Palestiniens « martyres », incluant les terroristes de Jérusalem, Muhanad Halabi et Fadi Aloun.

« Nous ne pouvons pas toujours compter sur l’improvisation », a souligné Tawfiq Tirawi, un autre membre du Comité central du Fatah et ancien chef des renseignements en Cisjordanie, dans le quotidien al-Quds al-Arabi basé à Londres, dans une interview datant du 29 août, dans laquelle il critiquait tacitement Abbas.

« Par exemple, nous voulons aller à l’ONU… que considérerons-nous comme une victoire ? Quelles sont les répercussions de la victoire ? Nous savons que les Américains et les Israéliens sont contre nous. Si nous échouons dans nos efforts à l’ONU, quel est notre plan B ? Tout cela n’existe pas ».

Netanyahu et Abbas continueront tous deux à être débordés par la droite au sein de leurs propres mouvements s’ils ne parviennent pas à élaborer un plan cohérent qui puisse justifier ou contrecarrer le nombre croissant de victimes dans leurs sociétés respectives.

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