Dimanche après-midi, l’identité des responsables de la rupture de l’accord non officiel de cessez-le-feu et du tir d’une série de roquettes sur Israël depuis la bande de Gaza pendant la nuit n’était pas encore établie clairement.
Six obus ont été tirés durant la nuit sur le sud d’Israël par des groupes terroristes palestiniens opérant dans l’enclave côtière. Le système de défense antimissile Dôme de fer en a intercepté quatre, un autre atterrissant apparemment en territoire israélien et un autre qui n’a pas franchi la frontière.
Un certain nombre de spécialistes de Gaza ont déclaré que les suspects les plus probables étaient des factions rebelles, parfois sous-traitées par le Hamas. Cela signifie que les responsables du Hamas auraient fermer les yeux et donner le feu vert aux groupes dissidents pour lancer des attaques contre Israël.
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Si c’est vrai, cela signifierait que le Hamas essaie de transmettre un nouveau message à Israël : si des Palestiniens sont tués pendant les manifestations hebdomadaires à la frontière de Gaza, l’organisation terroriste ripostera par des tirs de roquettes.
Il y a eu une mort retentissante à la frontière pendant le week-end. Du côté palestinien de la barrière, des milliers de personnes ont assisté samedi aux funérailles d’une jeune femme médecin bénévole qui, selon les Palestiniens, a été tuée par balle par Tsahal alors qu’elle s’occupait des blessés lors des violentes manifestations à la frontière de Gaza vendredi. L’armée israélienne enquête sur l’incident.
Des Palestiniens portent le corps de la jeune femme médecin bénévole Razan al-Najjar, 21 ans, lors de ses funérailles à Khan Younès, le 2 juin 2018. (AFP/Mahmud Hams)
Mais il se pourrait aussi que les tirs de roquettes aient été en fait une tentative de groupes salafistes voyous d’embarrasser le Hamas et de faire monter les tensions avec Israël.
La situation reste obscure. La première des roquettes de samedi soir a été lancée pendant l’Iftar, le repas de rupture de jeûne du Ramadan.
Quelques heures plus tard, dans des messages sur les réseaux sociaux, les Brigades Shahid Abu Rish et la Brigade des martyrs d’Al-Aqsa (toutes deux affiliées à l’ennemi juré du Hamas, le Fatah) ont simultanément revendiqué les tirs. Mais aucun des deux groupes n’est actif dans la bande de Gaza depuis de nombreuses années, ce qui donne à penser que les véritables auteurs cherchaient à cacher leur véritable identité.
De là, des rumeurs ont commencé à se répandre à Gaza selon lesquelles le Hamas avait donné sa bénédiction aux groupes voyous pour les tirs de roquettes, mais ne voulait pas admettre ouvertement qu’il avait rompu le fragile cessez-le-feu en place depuis mercredi matin.
Et les événements de ces derniers mois indiquent clairement que lorsque le Hamas veut qu’il y ait des tirs de roquettes, il y en a – et lorsqu’il ne le veut pas, il n’y en a pas.
Razan al-Najjar (D), une secouriste palestinienne de 21 ans, soigne une collègue blessée lors d’affrontements près de la frontière avec Israël, à l’est de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 15 mai 2018. (AFP/ DIT KHATIB)
La reprise des tirs de roquettes a fait suite à d’importants affrontements à la frontière de Gaza vendredi et à une flambée massive la semaine dernière, au cours de laquelle des groupes terroristes palestiniens ont lancé plus de 100 roquettes et obus de mortier sur le sud d’Israël tandis que l’armée a riposté en frappant plus de 65 sites du Hamas et du Jihad islamique palestinien dans la bande de Gaza.
Comme prévu, les tirs de roquettes du samedi au dimanche ont suscité une riposte d’Israël, qui a bombardé un certain nombre de cibles militaires du Hamas dans la bande de Gaza sans faire de victimes.
Si vous vous demandez comment cela est possible, sachez qu’il s’agit d’une technique qui a été mise au point lors des précédents affrontements. Tout d’abord, les pilotes laissent tomber un engin non explosif sur un bâtiment, ce qui prévient les occupants d’une attaque aérienne imminente et leur permet de fuir sains et saufs. Ce n’est qu’une minute plus tard qu’un vrai missile détruit le bâtiment.
Tsahal utilise cette technique pour transmettre un message au Hamas : Israël n’a pas l’intention de provoquer une escalade.
Une explosion à Gaza City après une frappe aérienne des forces israéliennes le 2 juin 2018 (Crédit : AFP PHOTO / Mahmud Hams)
Mais ce message n’a pas eu un impact sur la direction du Hamas, qui a ses propres considérations à prendre en compte. La situation économique et humanitaire à Gaza est si grave que la population exige un changement, même au prix de la guerre, mais le changement n’arrive jamais.
La semaine dernière, l’Autorité palestinienne a promis de reprendre le paiement des salaires de son personnel à Gaza, mais cela ne s’est pas produit.
Israël, l’Égypte et d’autres pays évoquent constamment le changement dans la bande de Gaza, mais il n’y a pas eu de progrès significatifs.
Au moment où ces lignes sont écrités, depuis 3 heures du matin dimanche matin, il y a eu une accalmie dans les tirs de roquettes et d’obus de mortier en provenance de Gaza. Mais malheureusement, du moins pour l’instant, il y a une chose sur laquelle Israël et Gaza peuvent s’entendre : ce calme est précaire, et nous ne tarderons pas à assister à une nouvelle escalade.
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