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Lod: La détention du frère d’une jeune femme grièvement blessée par balle prolongée

Les parents de la victime disent avoir entendu les coups de feu qui ont blessé Lamis Abu Laban, 26 ans, qui était venue leur rendre visite ; l'ambulance a mis 40 minutes à arriver

Lamis Abu Laban. (Autorisation)
Lamis Abu Laban. (Autorisation)

Un tribunal a prolongé, samedi, la détention d’un homme soupçonné d’être impliqué dans les coups de feu qui ont grièvement blessé sa sœur, Lamis Abu Laban, alors qu’elle était assise dans sa voiture aux abords du domicile de ses parents, dans la ville de Lod.

La cour des magistrats de Rishon Lezion a ordonné le maintien en détention d’Ibrahim Abu Laban pendant huit jours supplémentaires en lien avec les coups de feu qui ont eu lieu vendredi, a fait savoir la presse israélienne.

Le président du tribunal, Itai Regev, a statué qu’il y avait un « doute raisonnable » sur son implication, selon la Douzième chaîne.

L’ex-mari d’Abu Laban, qui a aussi été arrêté samedi, avait déjà été assigné à résidence.

Abu Laban est mère de trois jeunes enfants. Il est difficile de dire si la jeune femme de 26 ans avait d’ores et déjà obtenu le divorce ou si elle était seulement en cours de processus de séparation.

Des proches avaient confié au quotidien Haaretz qu’elle « avait peur pour sa vie » en raison des violences de son ex-mari et qu’elle avait vécu dans un refuge pour femmes battues. Le journal a précisé qu’elle avait porté plainte auprès de la police pour des violences.

Des milliers de personnes se rassemblent sur la place Rabin à Tel-Aviv dans le cadre d’une grève nationale pour protester contre la violence à l’égard des femmes, le 4 décembre 2018 (Miriam Alster / Flash90).

Le tireur lui aurait tendu une embuscade, et il aurait ouvert le feu sur sa victime alors que cette dernière arrivait au domicile de ses parents.

Ces derniers ont raconté dimanche qu’ils avaient entendu les tirs et que son père, Sayeed Abu Laban, avait découvert sa fille, blessée, au volant de sa voiture.

« J’ai entendu des coups de feu à la fenêtre », a déclaré Nadin, la mère de la jeune femme, devant les caméras de la Douzième chaîne. « On a ouvert la fenêtre et on a vu la voiture à l’extérieur ».

Nadin a indiqué qu’elle avait remarqué que sa fille ne sortait pas du véhicule et que son mari, à ce moment-là, avait pensé qu’elle avait été prise pour cible et blessée.

Sayeed s’était précipité dehors et dès qu’il était arrivé devant le véhicule, il avait demandé à sa femme d’appeler une ambulance, disant « ils ont tué Lamis. On a tiré sur Lamis », s’est-elle souvenue.

Sayeed a expliqué au site d’information Walla que lorsqu’il était arrivé à la voiture, il avait pu apercevoir les impacts de balle sur le pare-brise.

« Je suis allé directement voir ma fille. Je lui ai demandé comment elle se sentait et elle m’a dit en arabe : ‘Papa, pardonne-moi’, » a-t-il continué.

Sayeed a noté qu’il avait fallu environ 40 minutes pour qu’une ambulance arrive.

« Cela a pris du temps. Et dans l’intervalle, elle était à l’intérieur de la voiture. Ils ont ouvert le feu à courte portée », a-t-il poursuivi.

Sayeed a précisé que la police avait récupéré des images tournées par des caméras de sécurité installées sur un garage, de l’autre côté de la rue. La voiture des fuyards a été retrouvée à courte distance de l’habitation des parents de la jeune femme.

La victime a été prise en charge par les secours du Magen David Adom sur les lieux avant d’être emmenée à l’hôpital Assaf Harofeh. La jeune femme a subi plusieurs interventions chirurgicales dans la nuit de vendredi et elle était, samedi matin, dans un état grave mais stable.

Citant des sources proches de la police, des informations ont laissé entendre que les forces de l’ordre estimaient que les coups de feu étaient liés au divorce d’Abu Lan.

Le site d’information Ynet a indiqué qu’Abu Laban vivait initialement à Lod mais qu’elle avait passé récemment du temps à Haïfa avec ses enfants, où elle avait été aidée par les services sociaux de la ville.

« Elle a traversé une période difficile dans sa vie », a déclaré l’un de ses amis à Ynet, sous couvert d’anonymat. « Tout le monde autour d’elle ne se réjouissait pas de sa décision de s’installer à Haïfa. Elle était récemment retournée à Lod et hier, on a tenté de la tuer ».

Un autre ami a noté qu’Abu Laban ne se sentait pas en sécurité dans la ville.

« C’est une femme merveilleuse qui adore s’occuper de ses enfants. Elle avait rencontré des difficultés et des souffrances dans sa vie et malheureusement, elle n’avait pas trouvé la sécurité – c’est la raison pour laquelle elle s’est installée à Haïfa. Là-bas, elle était en lieu sûr mais lorsqu’elle est retournée à Lod, on lui a tiré dessus ».

La Douzième chaîne a indiqué qu’elle avait pris la décision de partir vivre dans cette ville du nord d’Israël avec ses enfants, ce qui aurait entraîné la colère de certains de ses proches.

Il y a eu une recrudescence des violences dans les communautés arabes d’Israël, ces dernières années – une recrudescence qui serait principalement entraînée par le milieu du crime organisé. Les Arabes israéliens blâment la police qui, selon eux, ne parvient pas à réprimer les puissantes organisations criminelles et détourne largement le regard face à ces violences – querelles entre familles, guerres entre gangs et violences faites aux femmes.

Cela fait longtemps que les activistes déplorent des actions insuffisantes pour prévenir les violences faites aux femmes en Israël, en particulier dans les cas connus des autorités.

Au mois de janvier, les chercheurs de l’Université hébraïque de Jérusalem ont fait savoir que le nombre de femmes assassinées par un proche ou par un partenaire avait baissé de 25 % entre 2020 et 2021.

L’année dernière, seize femmes ont été assassinées en Israël par une personne qu’elles connaissaient contre 21 en 2020, a noté l’Observatoire israélien des féminicides. Le féminicide désigne les actes où les femmes ou les fillettes sont intentionnellement tuées parce que nées de sexe féminin et il est considéré comme un crime de haine.

La députée travailliste Naama Lazimi (Crédit: Tomer Neuberg/Flash90)

Suite à cet évenement, la députée Travailliste Naama Lazimi, membre de la Commission, à la Knesset, sur le statut des femmes et sur l’égalité des sexes, a appelé le gouvernement à agir contre les violences faites aux femmes.

« L’État d’Israël doit comprendre que son rôle le plus fondamental, le plus important, est de garantir la sécurité dans tous les secteurs de la vie civile », a confié Lazimi au site d’information Walla.

« Je promets de me battre pour nos vies, de mettre en vigueur des plans d’éradication de la violence et des féminicides, de promouvoir des législations et des politiques qui empêcheront un plus grand nombre de victimes et j’appelle les autorités à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher de nouveaux meurtres ».

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