L’union entre l’extrême-droite est une alliance de « voyous », dit la cheffe du Meretz
Zehava Galon fustige l'accord négocié par Netanyahu sur la fusion d' Otzma Yehudit et du parti Sionisme religieux et prône un partenariat de sa faction avec les Travaillistes

La nouvelle dirigeante du parti du Meretz, Zehava Galon, a fustigé samedi la fusion décidée entre le parti Sionisme religieux et Otzma Yehudit, deux factions situées à l’extrême-droite de l’échiquier politique israélien, en amont des prochaines élections à la Knesset, un mariage négocié par le leader de l’opposition Benjamin Netanyahu.
L’accord a été annoncé vendredi après que le leader d’Otzma Yehudit, Itamar Ben Gvir et le responsable du parti Sionisme religieux, Bezalel Smotrich, se sont rencontrés à la villa de Césarée de Netanyahu, renouvelant l’alliance qui les unissait lors du scrutin de l’année dernière mais qui s’était récemment dissoute suite à des désaccords portant sur la répartition des sièges sur une éventuelle liste électorale commune.
« Hier à Césarée, l’alliance des voyous a été rétablie », a déploré Galon lors d’une prise de parole à Beer Sheva.
Une alliance constituée « de Bibi, Ben Gvir et Smotrich – les kahanistes et les fanatiques de Bibi », a-t-elle ajouté en utilisant le surnom de Netanyahu et en faisant référence aux fidèles de feu le rabbin extrémiste Meir Kahane qui se sont regroupés au sein de la faction d’extrême-droite Otzma Yehudit.
Netanyahu avait vivement recommandé à ces factions extrémistes de faire liste commune, avertissant que seule une course ensemble à la Knesset permettrait de garantir que les deux formations intègrent le Parlement tout en mettant en garde contre un possible gaspillage des votes en cas d’échec à franchir le seuil électoral à la Knesset. Les deux partis devraient appuyer sa désignation au poste de Premier ministre et l’ex-chef de gouvernement a besoin de tous les soutiens mis à disposition pour obtenir une majorité à la Knesset, forte de 120 membres, et pour pouvoir ainsi reformer un gouvernement.
Netanyahu avait déjà aidé à négocier un pacte électoral entre Ben Gvir et les autres factions issues de la droite dure en 2019, une initiative qui avait entraîné de vives réactions, le chef du Likud étant accusé d’aider à faire entrer des extrémistes de droite au Parlement. Ben Gvir a gagné en popularité l’année dernière et les sondages récents montrent qu’Otzma Yehudit remporterait plus de sièges que le parti Sionisme religieux si les deux mouvements devaient se présenter séparément.

Da son allocution, samedi, Galon – qui a remporté la course à la tête du Meretz, cette semaine, reprenant la barre du parti qu’elle avait déjà dirigé entre 2013 et 2019 – a aussi évoqué la perspective d’une course électorale commune, à gauche, avec le parti Travailliste lors du scrutin du 1er novembre.
« Si je vois que l’une des parties – et cela ne doit pas être nécessairement le Meretz – pourrait ne pas franchir le seuil de représentation électorale, je demanderais à rencontrer Merav Michaeli », a dit Galon, se référant à la responsable du parti Travailliste ». « Nous sommes amies. Nous sommes des femmes, nous avons le sens de la responsabilité et nous sommes capables de jugement ».
Toutefois, la députée Travailliste Efrat Rayten a ultérieurement semblé exclure une telle perspective, disant à la Douzième chaîne « qu’une union avec le Meretz n’est pas d’actualité ».
Les sondages qui ont été publiés, cette semaine, par les trois grandes chaînes israéliennes de télévision anticipent tous que les Travaillistes pourraient remporter cinq sièges, tandis que le Meretz pourrait en gagner entre quatre et six.

De manière générale, les enquêtes d’opinion ont indiqué aucun camp ne pourra bénéficier de suffisamment de soutien lors du prochain vote pour briser l’impasse politique qui a envoyé les Israéliens cinq fois aux urnes en l’espace de moins de quatre ans.