Macron à Abbas : « n’écartez pas le plan de paix de Trump »
Selon un reportage télévisé, un envoyé du président français a rencontré les dirigeants de l'AP à Ramallah et leur a demandé de donner « une chance » à la proposition américaine
Alors que le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas intensifie sa rhétorique contre les Etats-Unis, le président français Emmanuel Macron aurait demandé au leader palestinien de ne pas écarter le plan de paix que l’administration Trump serait en train de mettre au point.
Selon un reportage diffusé par la Dixième chaîne jeudi, Macron a envoyé son conseiller à la politique étrangère Aurelien Lechevallier à Ramallah en début de semaine, où il a rencontré le chef de la sécurité de l’AP, Majed Faraj, le négociateur de l’AP Saeb Erekat et d’autres responsables palestiniens.
Au cours de ses réunions, Lechevallier a souligné que Macron s’attend à ce que l’Autorité palestinienne reste attachée à la non-violence et à une solution à deux Etats. Il s’attend également à ce qu’elle donne « une chance » au plan de paix de Trump.
« Ne rejetez pas le plan de paix de Trump dès le départ », a déclaré Lechevallier aux responsables palestiniens. « Donnez-lui une chance. »
Le reportage indique que Lechevallier a expliqué aux Palestiniens que bien qu’ils puissent s’opposer au plan de paix de Trump, ils ne devraient pas mettre fin à leur reconnaissance d’Israël pour protester contre ou sortir des Accords d’Oslo, qui officialisent le processus de paix israélo-palestinien et a permis la création de l’AP.
« Peut-être avez-vous raison et le plan est mauvais et inacceptable. Mais ne le dynamitez pas dès maintenant », a déclaré Lechevallier. « Ce serait dommage si vous jetiez le plan à la poubelle avant même de l’avoir lu. Lisez-le d’abord et décidez ensuite s’il faut dire non. »
Abbas a rencontré Macron le mois dernier à Paris, où il a exclu toute participation américaine au processus de paix. Le chef de l’AP a critiqué les États-Unis sans relâche depuis la reconnaissance de Jérusalem par Trump le 6 décembre comme capitale d’Israël. Ces critiques ont atteint un point culminant dimanche dans un discours où il a qualifié l’accord de paix américain de « gifle du siècle » et a affirmé qu’Israël était le « projet colonial » européen.
Selon un reportage télévisé de Hadashot diffusé mardi, le discours enflammé d’Abbas est venu en réaction à des informations communiquées aux responsable saoudiens sur des paramètres du plan de paix de Trump, qui inclut un certain nombre d’éléments précédemment rejetés par les Palestiniens.
La Dixième chaîne a indiqué que Macron fournit des efforts pour calmer Abbas, en lui affirmant par exemple le mois dernier que « vous avez un soutien international. Mais [vous] ne pouvez pas prendre des mesures trop dures ».
La chaîne de télévision a déclaré que les efforts de Macron pour rassurer Abbas ont été coordonnés avec Trump. Les deux dirigeants ont échangé à de nombreuses reprises par téléphone au cours des dernières semaines.
Dans le cadre des efforts visant à désamorcer les tensions, l’envoyé spécial de Trump pour les négociations sur le processus de paix israélo-palestinien, Jason Greenblatt, est arrivé mercredi en Israël. Il devrait participer à des réunions avec les membres du Quartet du Moyen-Orient : les États-Unis, la Russie, l’Union européenne et les Nations Unies.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.